La bataille des possessions, le secret de l’équation gagnante des Warriors

Pour Golden State, gagner un match de basket s’apparente à un problème mathématique. Si pour d’autres équipes, l’équation comporte de nombreuses inconnues, pour les Warriors, le calcul est simple. Comptant sur un arsenal offensif illimité, et une défense tout aussi redoutable, ils doivent simplement gagner la bataille des possessions. À possession égale ou supérieure, il est rare que les Dubs marquent moins de points que leurs adversaires.

Lors du premier match de leur demi-finale de conférence face au Jazz, les Warriors ont en fait la démonstration irréfutable. Malgré une maladresse longue distance surprenante, ils n’ont pas donné de possession supplémentaire à Utah, ne perdant que sept ballons pour l’emporter sans trembler. CQFD.

« L’une des choses que nous avons évoquée avant la série, c’est gagner la bataille de la possession car Utah a une super défense, » explique Mike Brown. « Ils font des interceptions et derrière ils partent en transition et ont la possibilité de marquer des paniers faciles. Ce soir, en ne perdant que sept ballons, nous avons égalé le record de la franchise pour un match de playoffs. C’est fort ! »

Cette définition s’applique également à merveille à Golden State. Pour une équipe qui aime jouer vite, provoquer des pertes de balles et contrôler le rebond deviennent les conditions sine qua non pour partir en transition. Avec quatorze balles perdues, Utah s’est ainsi jeté dans la gueule du loup.

« Ils nous ont fait mal sur jeu rapide, » concède Rudy Gobert, conscient des 29 points marqués par les Warriors en contre-attaque. « Il va falloir regarder la video et vite s’ajuster. Je pense que dès qu’on prend des mauvais tirs ou qu’on perd la balle, ils nous mettent en difficulté. Mais c’est ce qu’ils font. C’est la meilleure équipe de la ligue en transition. À nous de faire un meilleur boulot là dessus. »

La vitesse d’exécution comme qualité numéro 1

Si Quin Snyder fait la même analyse que son pivot, il pousse le raisonnement plus loin, impressionné par la vitesse de réaction et d’action de Golden State. Pour lui, c’est ce qui a fait la différence dans ce premier match.

« L’une de leurs qualités premières est leur vitesse d’exécution. Mentalement, ils sont capables de prendre des décisions et de s’adapter, non pas simplement de possession en possession mais également pendant une possession, » décrit le technicien du Jazz. « Je les ai trouvés plus intelligents, oui, mais surtout plus rapides, plus réactifs. Si vous n’êtes pas à leur niveau, ils vous punissent immédiatement. »

Après avoir joué sept fois contre des Clippers plus lents et plus petits, le choc était d’autant plus grand pour Utah. Dès le début de la rencontre, Rudy Gobert a senti la différence.

« Ça nous a perturbés parce que c’est complètement différent de ce que font les Clippers. Et même si on le savait, on a eu besoin d’un temps d’adaptation en début de match, » explique-t-il avant que Quin Snyder ne complète le tableau. « Ils switchent beaucoup. Sur les pick & roll, mais aussi sur les écrans loin du ballon et ils le font à la perfection. Du coup, vous devez être prêt à agir rapidement sinon votre fenêtre d’opportunité se referme en une fraction de seconde. »

Agresser pour éviter de subir

Si Golden State veut gagner la bataille des possessions, Utah doit donc faire en sorte de contrôler la qualité de ces dernières, en particulier si les Warriors continuent de ne pas gaspiller des ballons. Dans ce cas de figure, l’adage qui veut que la meilleure défense soit l’attaque prend ainsi tout son sens. L’attaque du Jazz doit aider sa défense.

« Contre eux, quand tu es capable de scorer et de revenir en défense, ça te donne un gros plus parce que tu peux limiter leur transition. On arrive bien à les défendre sur demi-terrain alors que dès qu’ils jouent vite, on se retrouve sur nos talons, » confirme Rudy Gobert.

Le travail de Quin Snyder et de son staff est donc tout trouvé en vue du Game 2. Et avant de penser à de grands ajustements, l’entraineur et son pivot sont de nouveau sur la même longueur d’onde pour énoncer que le Jazz doit simplement revenir à ses fondamentaux. Faire vivre la balle, attaquer, faire travailler la défense pour trouver une brèche.

« Je pense qu’il faut qu’on soit plus agressif. Il faut qu’on bouge la balle, qu’on soit agressif et qu’on joue au basket tout simplement, » résume Rudy Gobert. « Ça reste du basket. Ils switchent beaucoup… Eh bien tant pis, il faut les punir et les attaquer plutôt que de subir. »