Un Mondial sans stars et très ouvert

Enfin ! Le championnat du monde de basket (28 août-12 septembre) est sur le point de débuter et la liste des forfaits va enfin pouvoir s’arrêter. Il était temps car on ne compte plus le nombre de joueurs absents cette année pour des raisons médicales ou personnelles.

Hier encore, c’est l’Argentin Andres Nocioni qui a dû renoncer. Victime d’une blessure à la cheville fin juillet, l’ailier espérait néanmoins tenir son rang, mais son club des Philadelphia Sixers lui a demandé de ne pas participer au Mondial. L’Argentine, qui devait déjà composer sans Manu Ginobili, sera donc également privée de Nocioni.

C’est un problème qui concerne malheureusement tous les pays. La plupart des grandes stars du basket ne sont pas présentes en Turquie et les médias ne cessent de parler d’un championnat du monde au rabais. Kobe Bryant, LeBron James, Dwyane Wade, Pau Gasol, Tony Parker, Joakim Noah, Yao Ming, Dirk Nowitzki, Andrei Kirilenko, Theodoros Papaloukas…

La liste est impressionnante et confirme les soucis qu’ont la FIBA et la NBA pour cohabiter.

Attention toutefois, le tournoi pourrait être d’un très bon niveau malgré tout. « Ce n’est pas parce qu’il y a beaucoup d’absents que le championnat du monde ne va pas être intéressant », prévient Vincent Collet. Déjà parce que certaines stars sont présentes.

Kevin Durant, Lamar Odom, Derrick Rose, Rudy Gay, Hedo Turkoglu, Ersan Ilyasova, Ricky Rubio, Juan-Carlos Navarro, Marc Gasol, Rudy Fernandez, Nicolas Batum, Boris Diaw, Leandro Barbosa, Anderson Varejao, Tiago Splitter, Luis Scola, Aleks Maric, Milos Teodosic, Dimitris Diamantidis, Jaka Lakovic, Jianlian Yi… Tous ces joueurs ont un joli CV et ont de quoi attirer le public turc. Et surtout, la beauté du jeu ne dépend pas exclusivement de la présence ou non de certains joueurs. L’espoir d’assister à une grande compétition est donc tout à fait permis.

Championne du monde en titre, l’Espagne reste l’équipe à battre dans cette compétition, avec les États-Unis. Depuis leur défaite face aux Français dans le match pour la médaille de bronze à l’Eurobasket 2005, les Espagnols évoluent au plus haut niveau mondial : champions du monde en 2006, vice-champions d’Europe en 2007, vice-champions olympique en 2008 et champions d’Europe en 2009. L’absence de Pau Gasol est handicapante, certes, mais le reste de l’effectif est suffisamment talentueux et expérimenté pour aller au bout.

Il faudra pour cela battre les Américains. Des douze champions olympiques de Pékin, aucun n’a rejoint le « Team USA » cet été. Kevin Durant en est donc le leader et devra mener cette jeune équipe jusqu’en finale. L’équipe de Mike Krzyzewski est faible au poste de pivot, mais sa ligne extérieure reste supérieure et est capable de mettre une pression défensive que presque aucune équipe ne peut supporter.

Juste derrière ces deux favoris, le tournoi semble très ouvert. Grèce, Turquie, Argentine et Serbie ont une belle carte à jouer et peuvent prétendre au podium. D’autres équipes comme la Croatie, la Slovénie, la Russie, l’Australie, le Brésil, voire le Canada, peuvent aussi créer l’exploit. Il devrait donc y avoir du suspense, des surprises et beaucoup d’ambiance lors de ce Mondial. L’Eurobasket 2001 reste d’ailleurs dans toutes les mémoires.

Les fans turcs avaient alors mis le feu au stade lors de la phase finale en poussant leur équipe jusqu’en finale.
Dans ce contexte, les Bleus arrivent sur la pointe des pieds. Victime elle aussi des forfaits en cascade, la France a encore une fois dû se reconstruire.

C’est donc une équipe jeune qui se présente en Turquie et qui a montré deux visages durant la préparation : tantôt celui d’un groupe soudé en défense et qui prend le temps de développer son collectif en attaque, tantôt celui d’une équipe qui oublie de mettre la pression en défense et qui précipite les choses en attaque.

Jusqu’à présent, les Français n’ont jamais réussi à rester sérieux durant 40 minutes. Leur réussite dans ce Mondial dépendra donc de leur capacité à produire un basket rigoureux de la première à la dernière minute. S’ils y arrivent, les Bleus peuvent viser un quart de finale. Dans le cas contraire, en revanche, la compétition pourrait s’arrêter dès la fin du premier tour. Les paris sont ouverts.