Eduardo Najera : « C’était facile de faire sortir Kevin Garnett de son match »

Si Hollywood a eu pendant près de 20 ans son « Dirty Harry », la NBA a vécu elle 12 ans avec son « Dirty Eduardo ». Considéré par ses pairs comme un des plus joueurs les plus vicelards de la ligue, Eduardo Najera a porté le maillot des Mavs, des Warriors, des Nuggets, des Nets et des Bobcats avait de prendre sa retraite en 2012.

Devenu co-propriétaire des Texas Legends en D-League, équipe qu’il a coachée trois ans, le plus grand joueur mexicain de l’histoire (619 matches en saison régulière) est aujourd’hui scout pour les Mavs. Alors que Dallas affronte les Suns jeudi soir à à Mexico City, deux jours avant la rencontre entre les Spurs et Phoenix, ESPN s’est entretenu avec Najera.

En revenant notamment sur sa carrière, le premier mexicain drafté de l’histoire (au second tour en 2000 par Houston) a d’abord confié que Steve Nash avait été son meilleur coéquipier.

« Je ne veux vexer personne mais c’est lui et de loin. Il a une énergie positive contagieuse. Quand tu es sur le parquet avec lui tu sais que tout va bien se passer. Tu sais qu’il va te mettre dans les meilleures conditions pour réussir. En dehors du terrain, il est drôle et sincère. C’est un super mec. »

Le Shaq ? « Il m’a fallu une semaine pour me remettre d’un match face à lui »

Sur Dirk Nowitzki, Najera lâche une confidence amusante : l’Allemand serait un peu pingre.

« Dirk est très similaire avec Steve (Nash) mais en plus d’être plus réservé, la différence c’est qu’il est aussi plus près de ses sous. Il ne voulait jamais payer les additions. Bon il était alors plus jeune et on me dit qu’aujourd’hui il invite toute l’équipe à diner. Ce n’est pas le Dirk dont je me souviens. Mais c’est un bon mec, très joyeux et qui est toujours là pour aider. »

Dernier coéquipier modèle cité par Najera, Mike Finley, autre légende des Mavs, que nous avons croisé à Portland.

« C’était un super mec avec qui traîner et discuter. Il était discret mais exceptionnel sur le terrain. Dans son attitude, il me rappelait le type de leadership incarné par un joueur comme David Robinson. »

Nick Van Exel, Allen Iverson et Andre Miller ont aussi les faveurs du Mexicain, à qui ESPN a ensuite demandé qui avait été son pire adversaire.

« Quand on avait Don Nelson sur le banc des Mavs, il voulait créer des mismatches et je me retrouvais à défendre sur Yao Ming et Shaquille O’Neal mais aussi parfois Kobe Bryant. C’était dur. Shaq était un adversaire redoutable à cause de sa puissance physique. L’avoir sur le paletot c’était comme pousser un mur. Une fois j’ai passé 19 minutes à défendre sur lui et il m’a fallu une semaine pour m’en remettre. Je n’exagère pas. Le lendemain j’ai même été malade tellement j’étais vidé. »

« J’avais peur d’énerver Kobe »

Avec Kobe, l’équation était différente.

« Lui j’avais tout le temps peur de l’énerver. Je l’ai fait une fois avec les Nuggets, en le contrant en début de match. Il était vexé et ça a réveillé son orgueil. Il nous a collé 40 points et les Lakers ont gagné. »

Sur ses adversaires le plus faciles, entre guillemets, Najera surprend en citant Kevin Garnett. Vraiment, « Da Kid » ?

« Oui car c’était facile de le faire sortir de son match. Il s’énervait facilement car il était vraiment passionné. Il pouvait être perturbé par mon attitude quand je le provoquais. Je jouais très dur en défense sur lui, ça le gonflait et il pouvait perdre sa concentration. »

Quid de Yao Ming, le géant chinois ?

« Je me souviens que la première fois que Nellie (Nelson) m’a demandé de défendre sur lui, je lui ai répondu « vous êtes sérieux coach ? ». Il m’a répondu « oui. Fais ce que tu fais de mieux, joue avec ses nerfs. » C’est ce que j’ai fait et j’ai réussi à vraiment le frustrer. On a gagné le match et j’avais été assez bon ce soir là. »