Interview Aron Baynes : « Jouer en Europe m’a énormément aidé »

Back-up d’Andre Drummond, Aron Baynes (30 ans, 2m08) est dans sa cinquième saison NBA. Avec son look si particulier et ses épaules de déménageur, l’international australien né en Nouvelle-Zélande détonne dans la Grande Ligue.

Le champion NBA 2014 avec San Antonio a accepté de répondre à nos questions sur son parcours des plus atypiques. Suivez le guide !

« À ce moment de la saison, tout le monde a des petits pépins »

Aron, vous revenez d’une blessure, comment allez-vous ? 

« Ça va. De toute façon, à ce moment de la saison, tout le monde joue avec des petits pépins physiques. Il faut continuer à avancer. »

Vous avez fait partie de l’aventure olympique de l’Australie, avec un très bon tournoi malheureusement terminée à la pire place, au pied du podium. Quels sont vos souvenirs de Rio ?

« On a gagné un paquet de matchs, et on a perdu ceux qu’il ne fallait pas perdre. En demi-finale, on n’a pas été bon. C’est comme ça. »

On ne va pas insister… Vous êtes né en Nouvelle-Zélande mais vous jouez pour l’Australie, n’est-ce pas compliqué sachant la rivalité de ces deux nations océaniennes ?

« C’est comme pour Tony Parker [sourire] ! Il est né en Belgique mais il a joué pour la France. »

Vous avez joué 4 ans à la fac de Washington State en venant d’Australie, comment s’est opéré ce choix ?

« Je voulais jouer au meilleur niveau possible à ce moment-là de ma carrière, pour continuer à progresser. Il y avait plusieurs écoles qui m’avaient proposé de venir mais j’ai préféré [Washington State] pour le cadre qu’il proposait. »

C’est une partie méconnue de votre carrière mais vous avez évolué quatre ans en Europe après la fac’ : en Lituanie, en Allemagne, en Grèce et enfin en Slovénie, à Ljubljana. Racontez-vous ce parcours peu commun ?

« Les deux premières années ne se sont pas vraiment bien passées. Les deux dernières par contre, en Grèce et en Slovénie, je commençais à comprendre le jeu et j’étais aussi beaucoup plus fort. Toutes ces années m’ont permis de progresser au fur à mesure et de comprendre ce que c’était d’être un vrai pivot. »

« Il y a eu plusieurs fois où je ne croyais plus à la NBA »

Que vous a apporté ce jeu européen ?

« Beaucoup de maturité. En sortant de la fac, je n’étais pas encore mûr dans mon jeu. Jouer là-bas pendant quatre ans m’a clairement aidé dans ma carrière [en NBA]. »

Ensuite, vous débarquez à San Antonio. Et au bon moment, avec une bague de champion en 2014…

« Oui, c’est clair ! Mais c’est pour ça que San Antonio est connu ! Ils font venir des gars qu’ils placent dans leur système de jeu et après c’est à eux d’adopter ce style de jeu pour réussir. J’ai eu la chance de faire partie de cette équipe et j’ai apprécié chaque instant là-bas. »

Avant d’arriver à ce sommet, avez-vous craint de ne jamais arriver en NBA quand vous étiez en Europe ? 

« Il y a eu plusieurs fois où j’ai douté. En fait, il y a des hauts et des bas. Parfois, on pense que c’est vraiment possible et puis d’autres où on se dit que c’est fichu. Mais il s’agit surtout de ta détermination à y aller. Bosser dur pour se donner les moyens d’y arriver. »

Vous êtes désormais chez les Pistons avec un beau contrat. Ce départ de San Antonio vous a laissé un sentiment mitigé ?

« Oui, c’est sûr. J’étais très bien à San Antonio et j’avais beaucoup de très bons coéquipiers. Mais la NBA est un business et il faut se plier à cette réalité. J’en ai pris mon parti. »

Vous avez connu Gregg Popovich et vous êtes désormais avec Stan Van Gundy, il y a pire ?

« J’ai beaucoup de chance d’avoir eu ces deux coachs. J’essaie toujours d’apprendre sur mon métier. Quand j’étais blessé, je discutais avec les coaches, pour retirer le maximum de savoir de chaque situation. J’espère que ça continuera de me faire progresser. »

Propos recueillis à Portland