Udonis Haslem nostalgique de l’époque des « Heatles »

Ils voulaient tout faire pour finir leur carrière l’un à côté de l’autre. Mais Dwyane Wade en a décidé autrement cet été, alors que Pat Riley n’a pas daigné revoir son offre à la hausse, pour faire son paquetage et revenir dans sa ville natale de Chicago.

Du coup, et avec le départ confirmé de Chris Bosh, Udonis Haslem est le dernier rescapé de l’ère glorieuse du Big Three à Miami. Et même tout simplement de l’époque où Miami a gagné des titres. L’intérieur vétéran est l’homme d’une seule franchise. Mais en cette rentrée, sa 14e à South Beach et sa première sans son copain D-Wade, il a le coeur lourd…

« Mon coeur s’est arrêté… », confie Haslem au Vertical. « Mais qu’est-ce que je peux dire ? Je ne peux pas me plaindre. On a vécu 13 ans incroyables ensemble. On a connu énormément de succès. On a grandi ensemble. On a été là l’un pour l’autre et on a crée un lien qui durera bien après le basket. »

Quatrième joueur NBA avec la plus longue carrière dans le même club (derrière Dirk Nowitzki à Dallas, Tony Parker et Manu Ginobili aux Spurs), Haslem est un monument en Floride (où il a également fait ses études à la fac). Il est en quelque sorte la mémoire du Heat.

« Je pense toujours aux Heatles. C’était tellement énorme. C’était une expérience incroyable à vivre, un vrai plaisir. Je me souviendrai toujours de cette aventure. Je ne pense pas que ce sera reproduit par une autre équipe. Même pour Cleveland et le succès qu’ils ont rencontré. Même à Golden State et leur succès, personne n’arrivera à le faire comme nous on l’a fait. Alors on n’a pas gagné le titre chaque année, mais on en a relevé le défi. J’aurais aimé en gagner quatre de suite, mais pour tout le reste, je n’ai pas le moindre regret. »

Le dernier rescapé du Heat qui gagne

Joueur de l’ombre aux côtés de LeBron James, Chris Bosh et Dwyane Wade, Haslem s’est régalé durant cette période dorée où Miami archi-dominait la conférence Est, et même la NBA, avec deux titres et quatre finales consécutives entre 2010 et 2014.

« On était tellement détesté, tous autant qu’on était. On était comme des grands méchants loups. Personne ne voulait nous voir gagner. On a donc adopté une mentalité du nous contre le reste du monde. On s’y est complètement mis. On a donné une famille à LeBron car il était le plus grand méchant de tous à ce moment-là. Mais je n’aurai jamais de ressentiment [pour LeBron]. Je serai toujours là pour lui. Je me doutais qu’il allait repartir. On a eu tellement de succès. On a réussi quatre années de folie, comme de vraies rock stars. »

Maintenant, il est le taulier par excellence dans le vestiaire largement renouvelé du Heat. Il sera la voix de la raison pour les jeunes joueurs qui débarquent, ou Hassan Whiteside, le nouvel intérieur star de Miami qui doit désormais assumer son gros contrat signé cet été.

« Zo, Shaq, D-Wade, Bron… »

Triste et on le comprend, Udonis Haslem n’a cependant pas l’intention de se laisser aller. Il se dit prêt à accepter ce nouveau challenge (le dernier de sa carrière ?).

« Je n’aurais jamais pu imaginé que je serai le dernier rescapé. Mais tout ce que j’ai traversé m’a permis de me construire. J’ai toujours eu à me battre pour tout ce que j’ai obtenu. J’ai joué avec Zo et Shaq. D-Wade et Bron. Tellement de leaders. Tout ça m’a préparé. »

Surnommé « Warrior » à juste titre par Erik Spoelstra (lui aussi un vieux de la vieille à Miami), Haslem aura un rôle essentiel à jouer pour le Heat en pleine reconstruction. Et ça ne sera pas forcément sur le terrain (il tournait à 2 points, 2 rebonds l’an passé) mais dans les à-côtés. Pour transmettre des valeurs de combativité et son incroyable éthique de travail par exemple.