Chicago adore déjà son Rondo nouveau

Depuis 2004, le titre de meilleur passeur NBA est l’apanage de trois joueurs seulement, dont l’un est retraité depuis l’automne 2015 (Steve Nash). Dans ce cercle très restreint, Rajon Rondo, trois fois auréolé, n’est pas seulement le seul à être champion, puisqu’il est aussi le seul à avoir atteint la finale NBA, à deux reprises. Le nouveau meneur des Bulls s’est peut-être perdu à Dallas avant de surnager dans le malaise collectif des Kings, son pédigrée est à la hauteur de son intelligence de jeu.

C’est pour le redorer que l’ancien petit frère de Kevin Garnett aux Celtics a décidé de revenir à l’Est, dans une équipe concoctée pour des ambitions court-termistes. Si dans Sporting News, il défend sa dernière campagne sur le plan individuel – « j’ai réalisé ma meilleure saison à l’adresse à trois points et j’ai été meilleur passeur de la ligue » – l’irascible tête de mule avoue que oui, comme le veut les légendes des westerns hollywoodiens, « on peut parfois se perdre à l’Ouest ».

Installé à Chicago un mois avant le début du camp

Contraint « de devoir ajuster son style car le jeu a changé », dixit George Karl, qui aujourd’hui ne dit que du bien de son ancien meneur – « sauf sur sa défense, avec moi l’an dernier il n’a pas été aussi bon qu’il peut l’être dans ce secteur » – Rondo relève un nouveau défi, en bon équilibriste qu’il peut être.

Sans rien changer à ses habitudes il n’a pas attendu la semaine précédent le training-camp pour débarquer dans sa ville adoptive. Le natif de Louisville est sur Chicago depuis fin août, il est bien installé et connait même déjà plusieurs trajets pour se rendre au United Center.

« J’ai besoin de cela, de connaître mon environnement, de me sentir chez moi avec des repères avant le début du camp. Je veux aussi être familier avec le staff et mes coéquipiers, être dans rythme routinier », avoue l’intéressé.

Avant de prendre ses marques avec la légende D-Wade et le franchise player Jimmy Butler, le Wildcat possède déjà une connivence avec Denzel Valentine, Doug McDermott, Tony Snell et quelques autres jeunots du roster. Son influence est déjà louée par Fred Hoiberg, sous le charme de l’état d’esprit et de l’implication du successeur de Derrick Rose.

« Lui et Hoiberg vont je pense vivre une belle saison ensemble. Tous les deux ils vont arriver à concocter des supers combinaisons offensives », commente George Karl.

George Karl : « Son intelligence bride sa spontanéité »

L’ex-futur stratège providentiel des Kings ne fronce visiblement aucun sourcil quand la réussite de Rondo aux Bulls est évoquée : « Rondo essaye de revenir dans le cercle des meilleurs meneurs de la ligue. Il cherche encore ce qu’il doit faire pour s’ajuster à l’évolution du jeu en NBA mais il aime ce sport, il le connait par coeur et possède une intelligence exceptionnelle. Je pense même d’ailleurs qu’il le sait et que ça bride sa spontanéité. »

Après quelques jours de camp, le champion 2008 impressionne son coach, ravi de voir son meneur et « Flash » interrompre les entraînements pour livrer leurs instructions et ressentis à leurs coéquipiers.

Compétiteur égoïste accusé à Dallas de s’être coupé du groupe, Rondo le taiseux et mystérieux s’est mué en aiguilleur la saison passée. Sa relation complice et fraternelle avec DeMarcus Cousins lui a appris à partager son savoir et prendre un cadet incompris par la main, « comme KG l’a fait avec moi aux Celtics ».

« Je suis très fier de la relation que j’ai développé avec Cousins l’an passé. J’ai essayé d’être un grand frère pour lui parce que je pense que personne ne l’avait été avant moi durant six saisons. C’est pour ça que j’ai toujours pensé que j’étais fait pour aller à Sacramento, pour jouer avec un mec comme lui, un guerrier incompris », poursuit l’intéressé.

Fred Hoiberg et les Bulls profitent maintenant de ce destin finalement écouté.