Kevin Séraphin : « Chaque année, je demandais à quitter Washington »

Après s’être fait mener en bateau par les dirigeants de Barcelone, Kevin Séraphin est parvenu à arracher un contrat aux Pacers. Dans une équipe très ambitieuse, l’intérieur français a un bon coup à jouer, et il semble déterminé à prouver qu’il n’est pas un has-been.

« Ce qu’il faut savoir, c’est que chaque année à partir de ma deuxième saison, j’ai demandé un transfert. Et chaque année, c’était la même chose : « on t’aime, on ne veut pas te voir partir, t’as beaucoup de potentiel » raconte-t-il dans un long entretien dans L’Equipe. « Ils en sont mêmes arrivés à un point où ils ont dit : « Si on n’obtient pas un All-Star en retour, on ne lâchera pas Kevin ». Le dernier été que j’ai passé à Washington, j’ai été opéré (au genou droit). Mon état ne me permettait pas d’aller en équipe de France. Je me suis préparé et lorsque la saison a débuté, j’étais prêt. »

Mais voilà, les Wizards se sont sérieusement renforcés, et Séraphin va vivre une saison très compliquée…

« La même année, Paul Pierce est arrivé. Ça a peut-être été la plus dure pour moi, car j’étais vraiment en forme. Mon temps de jeu fluctuait sans raison. Je parlais beaucoup avec Paul et John (Wall). Et ils ne comprenaient pas. Cet été, j’ai croisé un membre du staff des Wizards dans un restaurant new-yorkais. Il m’a dit « ton problème, c’est que tu as eu Randy Wittman ».

Et Séraphin de rappeler qu’en NBA, il faut être au bon endroit, au bon moment… Boris Diaw pourrait en témoigner.

« Les GMs draftent des joueurs que les coaches ne choisissent pas toujours » rappelle Séraphin. « Qui se souvient du Nikola Vucevic de Philadelphie ? Sa vie a changé après son transfert à Orlando, comme Bledsoe (des Clippers à Phoenix) ou Biyombo (de Charlotte à Toronto). Bismack, tout le monde disait qu’il n’avait pas le niveau pour jouer en NBA. Ces gars ne sont pas devenus LeBron James. La NBA est une question d’opportunités. Nicolas (Batum) et Tony (Parker) l’ont eue tout de suite. Evan (Fournier) jouait peu à Denver avant d’exploser avec le Magic. Ian (Mahinmi) a connu trois équipes avant de signer son contrat à 64 millions. »

Ironie de l’histoire, c’est avec les Wizards que Mahinmi a signé le plus gros contrat de sa carrière, et c’est Séraphin qui le remplace aux Pacers. Pour le salaire minimum.