Privés de playoffs depuis trois ans, et seulement invités au premier tour les trois années précédentes, les Nuggets sont aujourd’hui une équipe de bas de tableau dans la conférence Ouest.
L’arrivée de Mike Malone à la tête du vaisseau du Colorado, en juin 2015, est censée changer cela. Et le technicien compte bien assumer cette responsabilité… tout en reconnaissant qu’il doit apprendre à perdre !
« On a une équipe jeune, ça c’est sûr. Et je déteste perdre. Je suis un vrai compétiteur. Je débute chaque match avec la volonté de le gagner. Mon attente est de gagner, sachant qu’on arrive au match préparé et qu’on est fin prêt au combat. Mais en même temps, je ne dois pas prendre les défaites si amèrement. La saison est longue. Je dois être capable de prendre une grande respiration et de passer à autre chose. »
Assistant passé par les Knicks, les Cavs, les Hornets et les Warriors entre 2001 et 2013, Mike Malone a enfin eu sa chance chez les Kings. Mais en une saison et un limogeage toujours incompréhensible, il n’a rien pu faire à Sacramento. Du coup, c’est plutôt à Denver qu’on va pouvoir désormais juger de sa capacité à redresser une franchise en reconstruction.
« [Après la saison], j’ai essayé de prendre un peu de recul et je me suis demandé ce que je pouvais faire de mieux, » relate-t-il à CBS. « Je ne veux pas être le type de coach qui dit qu’il fait comme ci ou comme ça parce que la ligue a changé. Si on doit changer notre défense sur le pick & roll, par exemple, nos règles sur la défense de transition, eh bien, on le fera ! Si on a cinq gars qui courent vers la peinture, on va se prendre des trois points sur la figure. »
« Si je n’apprends pas à les connaître, il n’y aura jamais de relation »
Fils de coach et amateur de tous les baskets, dont celui de l’Olympiakos, Mike Malone vit sa passion pour le ballon orange 24h sur 24. Du coup, quand une légende l’appelle sur son téléphone, c’est l’ultime récompense pour lui…
« Quand j’ai obtenu le poste à Sacramento, Gregg Popovich m’a influencé directement de manière très positive. Il m’a appelé et m’a dit qu’il était très heureux pour moi. Il m’a dit de rester moi-même. De rester fougueux et enthousiaste, ainsi que je le suis. Il a ajouté qu’il était lui aussi comme ça mais qu’il savait que ses joueurs l’aimaient malgré tout. Quand je leur gueule dessus, je les prends par le bras ou les embrasse pour qu’ils sachent que je les aime, m’a-t-il dit. Il faut qu’ils sachent qu’on les apprécie en tant qu’homme d’abord. »
Prenant ce conseil à bras le corps, Mike Malone a donc passé du temps auprès de ses ouailles cet été. Et, avec son effectif très international, dont sa classe de rookies qui inclut Jamal Murray, Juan Hernangomez ou encore Petr Cornelie, il a pas mal voyagé pour connaître ses joueurs sous un autre angle.
« Tout commence par le rez-de-chaussée : apprendre à les connaître. Que ce soit un gamin de 19 ans de Toronto [Murray], un gars de 20 ans de Madrid [Hernangomez] ou un autre de 21 de Bosnie [Nurkic], ça importe peu pour moi. Si je n’apprends pas à les connaître, il n’y aura jamais de relation. Je suis encore assez jeune donc ça marche assez bien. Monty Williams, avec qui j’ai travaillé à la Nouvelle Orléans, avait un dicton à ce propos : les joueurs se fichent de savoir ce que tu sais jusqu’à ce qu’ils sachent combien ils importent pour toi. »