Même si LeBron James, J.R. Smith ou encore Lance Stephenson n’ont pas encore signé leur contrat, Basket USA tire un premier bilan de l’intersaison avec un Top 10 des grands gagnants de l’intersaison.
Après les Warriors, les Knicks, les Pacers, les Mavericks, le Jazz , les Blazers et le Magic, place aux Sixers qui semblent enfin armés pour relever la tête.
INTERSAISON 2016
Arrivées : Jeryd Bayless (Bucks), Sergio Rodriguez (Espagne), Gerald Henderson (Blazers), Dario Saric (Turquie), Ben Simmons (draft), Timothe Luwawu-Cabarrot (draft), Brandon Paul, James Webb, Shawn Long
Départs : Ish Smith (Detroit), Isaiah Canaan (Bulls), Elton Brand (retraite), Sonny Weems (Maccabi Tel-Aviv), Christian Wood (Hornets)
en gras : les prolongations de contrat
Les Sixers partent de (très) loin et cette intersaison ne pouvait qu’aider l’équipe à se renforcer. Ironie de l’histoire, le travail de Sam Hinkie, démissionnaire la saison passée, devrait commencer à porter ses fruits puisque Dario Saric (12e choix en 2014) a enfin signé un contrat avec la franchise et Joel Embiid devrait finalement faire ses premiers pas sur le terrain la saison prochaine. Enfin, la stratégie de « tanking » de l’ex-GM a également permis à la franchise de récupérer le 1er choix de draft, Ben Simmons.
LE CINQ MAJEUR
S’il y a encore énormément de doutes au sujet du cinq majeur, notamment sur l’association entre Nerlens Noel et Jahlil Okafor et plus globalement, sur le maintien à long terme des trois grands jeunes de l’équipe avec Joel Embiid, le cinq majeur de Philly s’est réellement renforcé cet été.
Capable de jouer sur les deux positions d’ailier (voire trois si l’on inclut le poste 1), Ben Simmons devrait pour l’heure trouver la majeure partie de son temps de jeu sur le poste 3. Son talent est énorme et il est déjà prêt pour la NBA. Avec lui, Brett Brown gagne un joueur créatif, à même de sublimer une attaque par sa science du jeu. En revanche, il lui faudra régler la mire avec son shoot extérieur : peu à l’aise en summer league (32.2% au tir), le n°1 de la dernière draft doit travailler dans ce secteur pour prendre l’envergure attendue dans la ligue et aider une équipe dont cette partie du jeu est loin d’être sa spécialité. En dehors de ça, il faut s’attendre à quelques triple doubles de sa part dès sa première année.
Les Sixers ont aussi eu la judicieuse d’ajouter des vétérans, et Jerryd Bayless comme Gerald Henderson ont prouvé leur valeur sur le terrain mais aussi dans le vestiaire. Ils apporteront l’adresse extérieure qui manquait tant à Philadelphie et l’expérience nécessaire pour conclure les matchs. Cela peut sembler faible pour un cinq de départ mais Philadelphie a quelques bonnes rotations sur le banc.
LE BANC : Dario Saric, Sergio Rodriguez, T.J. McConnell, Kendall Marshall, Nik Stauskas, Hollis Thompson, Timothe Luwawu-Cabarrot, Brandon Paul, Robert Covington, Jerami Grant, James Webb, Carl Landry, Richaun Holmes, Joel Embiid, Shawn Long
Parmi les meilleurs joueurs d’Europe à 22 ans, Dario Saric a toutes les armes pour s’imposer durablement dans la ligue, avec un profil de couteau-suisse réhabilité par les Andre Iguodala, Draymond Green ou Boris Diaw. À l’image de Ben Simmons (les deux joueurs présentent beaucoup de similitudes),le Croate sait tout faire et généralement plutôt bien. Surtout, sa rage de vaincre devrait contribuer à amener de l’émulation au sein du groupe.
Quant à Sergio Rodriguez, également gros shooteur, il retrouve enfin la NBA et il apportera aussi une qualité de passe remarquable et sa folie. Il a l’expérience des fins de grands matchs, et ce sera très précieux pour cette équipe. Une très belle pioche.
Le Français Timothe Luwawu passera sans doute du temps sur le banc mais son talent est indéniable, ainsi que son goût du travail. À force d’acharnement, il pourra trouver sa place.
L’autre renfort principal vient de l’interne en la personne de Joel Embiid. Le mystère règne encore autour de lui après deux années blanches mais il cristallise une grosse partie de l’avenir sur ses épaules : en bonne santé, il pourra aider les Sixers à manoeuvrer pour échanger l’un des trois grands ; s’il rechute, Philadelphie sera coincé avec la perte d’un gros atout.
À noter que les Sixers n’ont pas terminé leur intersaison : ils sont à 25 millions sous le cap avec 20 joueurs sous contrat, dont 8 partiellement ou non garantis.
Les Sixers ne goûteront peut-être pas aux playoffs dès cette saison mais après des années de disette, la ville de Philadelphie sentira plus régulièrement le parfum de la victoire.
LE + DE L’ÉTÉ : BEN SIMMONS
Si sa proximité avec LeBron James lui amène de rapides comparaisons avec le triple champion NBA, Ben Simmons se situe davantage du côté de Lamar Odom : un 3-4 doté d’une vision du jeu à couper le souffle mais shooteur et défenseur perfectible à ses débuts. Mais quelle que soit l’analogie la plus juste, Ben Simmons est déjà un vrai joueur de basket dont le goût pour l’animation du jeu est un régal pour tout coach qui se respecte. S’il est le n°1 de la draft, l’Australien ne cristallise pas autant de pression médiatique que LeBron James, ou même Andrew Wiggins, au même moment. Chez les Sixers, une équipe dont personne n’attend véritablement de résultats encore cette année, il a le temps de travailler et de se développer sous les ordres de Brett Brown, confirmé dans ses fonctions. Comme Jerryd Bayless est plutôt scoreur dans l’âme, Ben Simmons devrait porter beaucoup de systèmes et faire jouer les autres, à l’extérieur comme à l’intérieur. Sa lecture du jeu pourrait changer énormément la donne pour cette équipe.
LA GROSSE PERTE : ELTON BRAND
Sportivement, le départ d’Ish Smith représente bien plus mais le meneur a été rapidement remplacé par Sergio Rodriguez. En revanche, Elton Brand était venu pour apporter son aura dans le vestiaire des Sixers et s’il n’apportait rien sur le terrain, un vétéran de cette envergue est toujours précieux pour l’encadrement d’un jeune groupe. Aussi expérimentés soient Gerald Henderson et Jerryd Bayless, ils sont loin d’avoir le bagage de l’ex-n°1 de la draft et les Sixers feraient bien de se pencher sur cette question.
Note : 3 étoiles