À son arrivée en NBA, à l’orée de la saison 2002-03, Yao Ming n’en menait pas large malgré ses 2m29 sous la toise.
Il faut dire que le géant venu de l’Empire du Milieu, tout juste auréolé d’un titre en ligue chinoise, avec le titre de MVP des finales, s’aventurait dans un nouvel univers dans le coeur du Texas, à Houston.
« Quand je suis arrivé à Houston avant ma saison rookie, j’avais 22 ans et j’étais très silencieux. Steve Francis ne l’était pas… »
Accueilli à bras ouverts (et à coup de high fives puissants) par le meneur bondissant des Rockets, Yao Ming s’est rapidement senti à l’aise. A quelques détails près, son adaptation en coulisses s’est faite en douceur…
« Tout est allé très vite durant mon année rookie, mais je me souviens très bien des premières semaines. » poursuit-il. « On se souvient toujours des premières impressions. Ce jour-là, les coachs me montraient mon nouveau vestiaire et j’étais très excité de voir mon nom sur un maillot des Rockets. C’était énorme pour moi car je n’avais jamais eu mon nom sur un maillot auparavant. Il y avait beaucoup de choses différentes à appréhender quand je suis arrivé en NBA, mais je me souviens le mieux des petits détails. En l’occurrence, tout le monde m’appelait Yao en pensant que c’était mon prénom. En Chine, on met d’abord le nom de famille et ensuite le prénom. Mes amis chinois m’appelaient Ming. Maintenant, j’étais Yao. Tout le monde m’appelait comme ça et je ne les ai jamais corrigé. J’étais bien trop timide pour ça. »
« En Chine, ma taille faisait peur à mes adversaires »
Sur les planches, Yao Ming ne s’en sort pas trop mal. Il finit sa première saison à 13 points et 8 rebonds, et joue surtout les 82 matchs de la saison régulière, dont 72 au poste de titulaire.
En revanche, son apprentissage sur le terrain fut long et, parfois, douloureux. La différence entre la Chine et la NBA, c’est un monde d’écart !
« Il faut jouer vite, mais le plus important, c’est que tu sois agressif. Je connaissais ce mot. Et Steve l’a répété encore et encore, peut-être douze fois dans la discussion. Agressif, agressif, agressif. C’est une leçon que je n’ai jamais oubliée. » souligne Ming dans la Players’ Tribune. « Et Steve avait raison à propos de l’agressivité. La différence entre la ligue chinoise, il y a 20 ans, et la NBA n’étais pas seulement au niveau des qualités techniques. C’était aussi une autre vision du basket. Je devais changer complètement ma compréhension du jeu. En CBA (ndlr : la ligue chinoise), ma taille faisait peur à mes adversaires. Quand il me voyait, il me laissait de la place pour travailler. En NBA, chaque possession était une bataille. J’ai appris que les grands devaient jouer plus vite. En CBA, le jeu ralentissait pour convenir aux grands. En NBA, c’était un sprint dès le début… depuis la première possession ! Si tu ne pouvais pas courir avec les arrières, tu ne pouvais pas jouer. »
Phénomène physique, Yao Ming n’a malheureusement pas pu tenir le rythme infernal des arrières NBA pendant quatre saisons pleines : le pivot a rapidement croulé sous les pépins physiques, de 2005 à 2011, avec notamment une saison blanche en 2009-10. Dans son effort louable d’adaptation à tout prix à la vitesse du jeu NBA, Yao Ming a certainement perdu de précieuses années en fin de carrière…