Le système « Franchise tag » de la NFL en NBA pour limiter les réunions de superstars ?

Si le concept de réunion de super stars au sein d’une même équipe n’est pas nouveau, la signature de Kevin Durant à Golden State est le camouflet de trop pour nombre de propriétaires de la NBA et d’acteurs de la ligue. Comme elle l’avait déjà reproché à Dwyane Wade et ses pairs LeBron James et Chris Bosh, réunis en 2010, la ligue a déploré ce choix de l’ailier de renforcer une équipe déjà compétitive. 

La NBA veut répartir les meilleurs joueurs

« Que ce soit absolument clair, je ne pense pas que ce soit idéal de notre point de vue », a récemment déclaré Adam Silver. « Pour moi, l’idée est de créer une convention collective qui encourage la répartition des meilleurs joueurs à travers le championnat. »

Alors que la convention collective devrait être renégociée en 2017, plusieurs idées sont déjà dans les tuyaux afin de freiner ces rassemblements de stars ou d’empêcher l’affaiblissement des équipes par le départ de leurs joueurs phare : hard cap, fin des contrats maximum ou encore celle de « franchise tag ».

Cette notion provient de la NFL et concerne les free agents non protégés : c’est une règle créée plus ou moins pour permettre aux équipes de retenir leurs meilleurs joueurs. Si le « franchise tag » désigné ne trouve pas un accord contractuel avec son équipe avant une date butoir, il est restreint par un contrat d’un an avec celle-ci, équivalent à 120% de son précédent salaire ou la moyenne des cinq plus gros salaires de la ligue à son poste.

Trois cas existent : le « franchise tag exclusive » celui qui ne l’est pas (« non-exclusive ») et le « transition tag ». Le premier ne peut négocier un nouveau contrat qu’avec l’équipe dont il est issu. Le second, le « non-exclusif » peut négocier avec d’autres équipes et comme les free agents protégés en NBA, son équipe peut alors égaler les offres concurrentes. Si elle ne le fait pas, elle reçoit deux premiers tours de draft en compensation. Enfin, le transition tag est similaire au « franchise tag non exclusive » mais la franchise de départ ne reçoit pas les tours de draft.

Pat Riley : « Il devrait y avoir un ‘franchise tag’ pour l’un de nos joueurs »

En NBA, un tel concept aurait évité au Thunder de perdre Kevin Durant sans contrepartie. D’ailleurs, si Russell Westbrook ne donnait prochainement aucune indication sur son avenir, la franchise pourrait être contrainte de l’échange pour obtenir au moins un élément en échange. À terme, elle pourrait être dépourvue de ses deux meilleurs joueurs historiques contre son gré. C’est ce qui met les propriétaires en rogne, et c’est pourquoi l’idée de « franchise tag » pourrait être retenue.

Lors de sa conférence de presse d’intersaison, le président du Heat, Pat Riley, a d’ailleurs lui-même évoqué cette option :

« Je pense qu’il devrait y avoir un franchise tag sur l’un de nos joueurs. Mon idée du franchise tag, et c’est d’ailleurs pourquoi on ne me permet pas d’en parler et de donner mon avis sur la convention collective, est que ce serait un joueur que nous pourrions payer autant que nous le voulons. Chacun obtient un joueur : Kevin Durant a ses 50 millions, LeBron ses 100 millions… Si vous pouvez désigner un franchise tag, vous avez la capacité de protéger ce joueur (contre un départ). »

Pour certaines équipes de la ligue, le seul moyen d’obtenir une star est de la drafter et cela devient évidemment problématique si elle part, une fois formée et développée. Le « franchise tag » pourrait donc être un moyen de remédier à cela.

Mais évidemment, du côté des joueurs, cette idée est depuis toujours ardemment défendue car comme le disait récemment J.J. Redick, ils sont attachés à leur droit de choisir leur destination. Aussi, ce « franchise tag » pose un autre problème : il est réservé à l’élite. Si la grande majorité des joueurs est libre de ses mouvements, pourquoi les meilleurs joueurs, eux, ne le seraient pas ?