La justesse du recrutement du Jazz

Avec plus de 190 joueurs sur le marché, la plupart des franchises NBA ont été chamboulées, en surface ou plus en profondeur. Certaines en sortiront gagnantes, d’autres non, mais une semaine après le début de la free agency, on peut d’ores et déjà classer Utah parmi les recruteurs les plus malins. 

Après une bonne saison ponctuée par une frustrante neuvième place de la conférence Ouest, les dernières victimes du « Black Mamba » n’entraient pas dans l’inconnu cet été. Après avoir prolongé leur entraîneur Quin Snyder et avec onze des douze joueurs de leur roster sous contrat, les dirigeants du Jazz avaient les cartes en mains pour améliorer leur équipe, soit par des échanges, soit en attirant des free agents et en faisant le tri ensuite dans leur effectif. C’est exactement ce qu’ils ont fait, avec une étonnante justesse.

Le manque d’expérience comblé

Acteur du premier mouvement d’envergure de l’intersaison, le Jazz a récupéré George Hill en se séparant du 12e choix de draft. L’avenir nous dira si une potentielle superstar aurait pu débarquer à Salt Lake City, mais à court terme, cette dernière a récupéré un meneur de jeu d’expérience, adroit, et qui sera un parfait mentor pour le jeune Dante Exum (voire pour Raul Neto). Seul bémol de l’opération, la perte d’un Trey Burke qui n’avait plus sa place mais qui demeure très prometteur.

Avec ce choix finalement assez judicieux, le General Manager Dennis Lindsey a envoyé un message clair : sa franchise était prête à se renforcer et ne plus avancer dans l’ombre. C’est ainsi que Joe Johnson a été séduit par le projet de l’équipe et a débarqué là où on ne l’attendait peut-être pas. Une nouvelle fois, l’ancien Hawk arrive avec de l’expérience et de l’adresse extérieure dans ses valises, deux secteurs dans lesquels souffrait le Jazz.

Des apports en attaque

Dans le même temps, Quin Snyder a perdu une belle rotation à l’intérieur avec le départ du seul free agent de l’effectif, Trevor Booker, à Brooklyn. Mais celui-ci a vite été compensé par l’arrivée de Boris Diaw avec, là encore, de l’expérience pour une jeune raquette et une capacité de création qu’elle ne possédait pas avec Rudy Gobert et Derrick Favors.

« C’est un joueur vraiment intelligent, un super gars sur et en dehors du terrain » se réjouit ainsi Rudy Gobert dans le Deseret News. « Tout ceux qui ont joué avec lui ont adoré. C’est un super passeur, un bon joueur au poste. C’est comme avoir un autre coach sur le parquet. »

Même son de cloche du côté d’un Trey Lyles en forme en Summer League, qui saura se servir du jeu et de l’expérience de « Babac ».

« J’ai vu le trade juste avant le match (contre Boston en Summer League) et ça m’a enthousiasmé, » abonde l’ancien Wildcat. « C’est un gars dont je peux apprendre beaucoup, quelqu’un qui est dans la ligue depuis longtemps. Il joue à un poste similaire au mien donc je vais pouvoir le coller et avoir quelques conseils. »

Mieux vaut un banc trop profond que pas assez

Dennis Lindsey vient de prolonger le bail de Shelvin Mack dans l’Utah, et par la même occasion de créer un embouteillage sur le poste 1 avec quatre meneurs de jeu dans l’équipe. Les lignes arrières sont elles aussi bien fournies (dont un Gordon Hayward toujours présent) et avec dix-neuf joueurs dans l’effectif, on peut s’attendre à encore un peu de mouvement dans le Southwest. Un back-up d’expérience derrière Rudy Gobert ne serait sûrement pas de trop, mais l’essentiel est en tout cas bien là pour le Jazz : les dirigeants ont trouvé une belle profondeur de banc et de l’expérience dans cette free agency.

« On ne veut pas faire une équipe en se basant sur les blessures, » explique Trey Lyles en référence à celles qui ont touchées l’équipe l’an passé. « Mais si quelqu’un est absent, c’est super de penser qu’on pourra quand même gagner des matchs. »

Avec ces joueurs, Quin Snyder peut espérer en gagner assez – cette fois-ci – pour accrocher les playoffs l’an prochain.