Kobe Bryant : « Draymond Green est un joueur à part pour cette époque »

Pour qu’une équipe puisse grimper jusqu’au sommet, elle a besoin d’un joueur dans son vestiaire qui soit capable de dire les choses en face à ses coéquipiers quand quelque chose ne va pas. Un vrai aboyeur doublé d’un leader. C’est la réputation que s’était forgée Kobe Bryant tout au long de ses vingt ans de carrière. Aujourd’hui, il compare son rôle chez les Lakers à celui que joue Draymond Green aux Warriors. De quoi rapprocher ces deux joueurs au caractère bien trempé et qui n’ont pas peur de rappeler à l’ordre leurs coéquipiers si nécessaire, mais aussi de les transcender.

« Comment exploiter le potentiel de ses coéquipiers ? »

« Ça fait partie de ma personnalité d’essayer de tirer le meilleur de chacun, » a récemment déclaré Bryant au San Francisco Chronicle. « Si aller chercher le meilleur enfoui dans chacun d’entre nous est la définition d’un « connard », alors il faut faire attention à la notion que l’on donne à ce terme. Si l’on parle à tous les joueurs qui ont remporté un titre de champion à mes côtés, les Shannon Brown, Josh Powell, Adam Morrison, nous nous apprécions énormément les uns les autres. Nous avons une relation très proche. Si vous leur posez la question, ils vous répondront sans détour. Kobe est mon gars. »

Bien sûr, les styles de Kobe et Green sont très différents sur et en dehors du terrain. Mais face aux Blazers, Green a été le catalyseur dans le vestiaire, celui qui a rempli le rôle de berger pour maintenir le groupe ensemble et dirigé vers l’avant. Les deux joueurs se sont beaucoup parlé lors du All-Star Game et Green n’a pas hésité à venir vers son aîné pour lui demander toute sorte de conseils.

« Comment écouter et apprendre à connaître ses coéquipiers, » explique Bryant. « Quelles sont leurs principales compétences et comment faire pour qu’ils arrivent à les exploiter au maximum. Et aussi savoir comment l’on est perçu en dehors de l’équipe avec ses qualités et ses défauts, sa réputation, bonne ou mauvaise. »

« C’est un historien du basket »

Champion NBA l’an dernier, Green a pris une nouvelle dimension sur le plan individuel cette saison en étant nommé All-Star et terminant 7e au classement des votes pour le titre de MVP, au milieu des plus grandes stars de la décennie.

« Draymond est un joueur à part pour cette époque, » ajoute Bryant. « C’est un compétiteur, et il n’a pas peur de le montrer. Il n’a pas peur d’évoquer certains problèmes avec ses coéquipiers et au sujet de ses adversaires qui le mettent en difficulté. C’est un homme de défis, et il possède de bonnes intuitions sur le jeu. C’est un historien du basket, et il pose beaucoup de questions sur les anciens et les grandes histoires et ce qu’ils feraient aujourd’hui dans telle ou telle situation. Il se consacre à une certaine profondeur du jeu alors que beaucoup de jeunes joueurs immatures ne grattent qu’à la surface. »

Bryant pense que Green ne doit pas hésiter à élever la voix dès que le besoin se fait sentir, surtout en playoffs après une saison régulière qui a été un long fleuve tranquille de 73 victoires.

« En playoffs, il y a tellement d’émotions qui émergent, » ajoute Bryant. « C’est comme naviguer sur une mer plate. Si on ne fait que ça et que l’on se prend une tempête dans la figure, on ne sait pas comment l’aborder. Au sein de chaque groupe, il faut des joueurs capables de passer à l’offensive lors de chaque entraînement. On extériorise une tension, on exprime de la méchanceté. C’est ce qui permet de construire cette force intérieure. »