Malmenés en fin de match, les Spurs ne doivent pas oublier Kawhi Leonard

Ce soir, San Antonio va jouer ni plus ni moins que sa survie dans ces playoffs. Menés 3-2 par OKC, les Spurs sont au bord du gouffre et la franchise texane souffre le martyre physiquement face aux athlètes du Thunder. Ce qui est plus inquiétant, c’est que les Texans ont plusieurs fois déjoué dans les fins de rencontres.

À part le Game 1, les quatre matches qui ont suivi se sont joués dans la dernière minute. À ce petit jeu, la troupe de Kevin Durant a souvent fait la différence, empochant 3 de ces 4 rencontres. Le jeu léché et confiant des Spurs déraille dans le quatrième quart-temps… Et dans ce même temps, Kawhi Leonard est de son côté coupé de ses partenaires.

Trop invisible dans les dernières minutes ?

Sur les quatre derniers matches de la série, Kawhi Leonard a joué une moyenne de 11 minutes sur les derniers quarts-temps pour 4.25 tirs tentés et 5 points… Avec un temps de jeu similaire, Kevin Durant pose lui 9.5 points pour 5.75 tirs tentés dans ces quatrièmes quart-temps. « The Klaw » laisse la main au vétéran Tony Parker sur du pick-and-roll, où à LaMarcus Aldridge sur de l’isolation au poste. Quelle que soit la solution choisie par les Spurs, elle est trop rarement efficace.

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Face à une équipe réputée pour se rater en fin de rencontre, les Spurs ont été dominés 34-16 au Game 4 et 26-19 au Game 5 dans les dernières périodes. Ils font jeu égal (21-21) dans le Game 2 et arrachent la victoire de justesse dans le Game 3 (28-27 pour finir). Dans ces fins de match, Kawhi Leonard n’est plus vraiment une option, alors qu’il l’a été toute la saison régulière. Dans les matches décidés à 5 points ou moins, il a pris 0.95 tir dans la dernière minute, contre 0.6 en playoffs.

« Il arrive à faire ce qu’il fait en ce moment grâce à un système » avait tweeté Kevin Durant sur Kawhi Leonard après le titre des Spurs il y a deux ans. « Qu’aurait fait Paul George à San Antonio ? »

Kawhi Leonard manque de vitesse sur son dribble pour provoquer des différences en solitaire. Gregg Popovich fait donc toujours confiance en Tony Parker pour créer les décalages, mais la fin de Game 5 du Français montre qu’il va falloir trouver d’autres solutions pour les Texans. Même si San Antonio a eu pas mal de tirs ouverts, l’équipe s’est enfermée dans du jeu à deux voire de l’isolation, gênée par les anticipations de leurs adversaires.

En saison régulière, 30% de leurs tirs tentés provenaient de passes décisives dans le quatrième quart-temps, or ce chiffre tombe à 17% contre le Thunder. Ça va de paire avec une adresse qui chute de presque 15 points (de 50.2% à 35.3%) entre les trois premières et la dernière période sur cette série.

L’occasion parfaite de montrer qu’il est une vraie superstar

Pourquoi alors ne pas plus utiliser Kawhi Leonard et le cantonner à des exploits défensifs alors qu’il est le meilleur marqueur des Spurs cette saison (21.2) et dans ces playoffs (22.6) ? Il a marqué 309 points dans les quatrièmes quart-temps cette saison, le plus gros total des Spurs pour le quatrième temps de jeu de la franchise (429 minutes).

Peut-être à cause d’une faillite derrière la ligne à trois-points : seulement 5 de ses 17 tentatives ont fait filoche face à OKC, alors qu’il tourne à un très bon 44% cette saison. Son travail de tous les instants en défense, tantôt sur Russell Westbrook, tantôt sur Kevin Durant, a également de quoi le mettre sur les genoux. Excellent dans le collectif huilé des Spurs, il est ainsi dépendant de ses partenaires et quand la machine grippe, il se retrouve aussi à l’arrêt.

« Pour être un pur scoreur, comme l’étaient Kobe, Michael ou l’est LeBron, je pense qu’il faut être un peu égoïste, il faut être sur de soi. Je ne sais pas s’il peut vraiment être une superstar comme ça » avouait Sean Elliot, ancien de la maison.

Les Spurs n’ont pas encore la solution en fin de match pour contrer cette puissante équipe du Thunder. Comme elle ne peut plus vraiment compter sur les accélérations de Tony Parker et Manu Ginobili pour faire la différence, la franchise a peut-être intérêt à donner les pleins pouvoirs à sa nouvelle star, deuxième des votes du MVP cette année – soit le plus haut total depuis le titre de Tim Duncan en 2003.

Kawhi Leonard fait le boulot en défense, mais face à un monstre à deux têtes aussi imposant que celui d’OKC, il doit également montrer qu’il est capable de répondre, et de prendre son équipe sur son dos dans les moments chauds.

« Notre saison est en jeu. Clairement, » concède-t-il. « Notre objectif est de jouer jusqu’en juin, mais ce n’est pas encore fini, je ne pense pas du tout à la défaite. Je ne pense qu’à la victoire. »

Ce soir, c’est l’occasion parfaite pour le joueur de 24 ans de montrer qu’il est une vraie superstar. Le successeur du « Big Three » doit s’émanciper, et ce Game 6 pourrait en être le théâtre parfait.