Il n’était pas encore à 100% de sa forme physique, mais il estimait que ça ne servait à rien d’attendre le Game 5 pour revenir sur les terrains. Après plus de deux semaines d’absence, Stephen Curry a renfilé son costume de « Super Héros » pour sauver les Warriors dans un Game 4 qui appartient déjà à la légende NBA.
Tel Jules Cesar, il est venu, il a vu, et il a vaincu. Il est d’abord venu s’asseoir sur le banc pour une reprise en douceur. Objectif : jouer 25 minutes. Et à Golden State, on est très attentif au temps de jeu.
Mais voilà, Shaun Livingston a la mauvaise idée de se faire expulser juste avant la mi-temps, et Steve Kerr n’a pas d’autre choix que de le laisser sur le terrain.
Maladroit pendant trois quart-temps, Stephen Curry ne doute pas. C’est simplement une question de rythme. Il a donc vu Klay Thompson et Draymond Green s’occuper de tout en 3e quart-temps en attendant qu’il retrouve sa patte. Il a vu que ses shoots étaient trop courts ou trop longs. En défense, il a vu Thompson museler Damian Lillard, et il s’est concentré sur CJ McCollum. On l’a vu sauter sur des ballons au sol. Il n’y a pas d’appréhension. Comme pour n’importe quel shooteur, il suffit d’un tir pour provoquer le déclic.
Un premier 3-points inscrit à 5 minutes de la fin
Hélas pour Portland, il va intervenir dans le money time. On peut même parler du money time du money time puisque c’est à cinq minutes de la fin du temps réglementaire que Stephen Curry va planter ce premier 3-points déclencheur pour donner 3 points d’avance aux Warriors (103-100). Après neuf échecs, il inscrit un 3-points dont il a le secret : un dribble, une feinte, un stepback. Idéal pour se remettre en confiance.
Grâce à Lillard, lui aussi en feu dans le 4e quart-temps, le match va alors atteindre des sommets. Portland multiplie les jabs mais Curry répond par des 3-points. Un écran haut, il sanctionne à 3-points. La défense monte sur lui, il sert Draymond Green. C’est le Curry MVP qu’on connaît depuis deux ans, et Golden State arrache la prolongation.
Dans cette prolongation (voir ci-dessous), on ne voit plus que lui… et le voilà qui inscrit 12 points d’affilée !
« Il existe des matches, très rares, où en plein match, on se dit : Wow… il se passe quelque chose ! » racontera Steve Kerr en conférence de presse. « Ce soir, c’en était un, et par deux fois, je me suis tourné vers Luke Walton, et je lui ai dit : « Tu crois ce qu’on voit ? ».
Steve Kerr : « Ce qu’a fait Stephen me rappelle ce que faisait Michael »
Il fallait effectivement se pincer dans cette prolongation car Curry va enchaîner les actions d’éclat pour finalement vaincre les Blazers. Il les a vaincus comme d’autres légendes du basket l’ont fait avec lui. Magic, Bird, Jordan, Kobe, LeBron… Les plus grands ont leurs matches de référence en playoffs. Souvent par des exploits dans le money time.
Pour Stephen Curry, c’était cette nuit, avec ses 17 pts (record NBA) plantés en cinq minutes pour décrocher cette victoire. Et forcément, un journaliste a questionné Kerr sur les similitudes avec un autre extra-terrestre qu’il a côtoyé, Michael Jordan.
« Stephen le fait de manière différente par rapport à Michael » analyse le coach de Golden State. « Mais il y a des similitudes dans cette capacité à réaliser des actions sublimes, des actions à en perdre la mâchoire, capable de tout emporter sur leur passage, même à l’extérieur. Effectivement, cela me rappelle ce que faisait Michael… »
Même si comparaison n’est pas raison, Steve Kerr est la personne la mieux placée au monde pour faire le lien entre le meilleur joueur de tous les temps et le futur double MVP.
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