Les Clippers sont maudits. Pour la troisième année consécutive, leur belle saison régulière est réduite à néant lors des playoffs. Après l’affaire Donald Sterling en 2014, après le fiasco de la demi-finale de conférence perdue alors qu’ils menaient 3-1 face aux Rockets en 2015, les Clippers ont cette année perdu coup sur coup leurs deux meilleurs joueurs, Chris Paul et Blake Griffin. Un moment très difficile à vivre pour une équipe qui semblait pouvoir jouer les trouble-fêtes lors des phases finales. Suite au Game 5 perdu à Los Angeles face aux Blazers, le coach Doc Rivers a succombé à l’émotion.
Interrogé sur ce à quoi il essayait de se raccrocher dans ces moments difficiles, le ocahc a d’abord botté en touche, répondant « qu’il n’avait pas la réponse » avant de s’arrêter et de penser à sa mère.
« Je ne pleure pas parce que je suis découragé, » déclare Doc Rivers à ESPN, essayant de contenir son émotion. « Votre question m’a fait penser à ma mère. Elle est celle auprès de qui j’aurais chercher le réconfort. »
Bettye Rivers est décédée en juin dernier à l’âge de 82 ans. Elle souffrait de démence depuis déjà plusieurs années et peinait à reconnaître son fils.
« Elle était son point de repère, » déclare Austin Rivers, qui joue sous les ordres de son père depuis deux saisons. « Mon père est quelqu’un de très pudique. Il est très discret. Il ne partage avec personne sa vie en dehors du basket. »
« Il a été loin tout au long de ma vie »
Accusé de népotisme lorsqu’il a fait venir son fils aux Clippers, l’entraîneur n’a pourtant pas une relation classique de père à fils. Coach des Celtics entre 2004 et 2013, Doc n’a que rarement eu l’occasion de passer du temps avec Austin, qui a grandi en Floride avant de rejoindre l’université de Duke puis d’être drafté par New Orleans en NBA.
« Il ne partage pas vraiment sa vie hors-basket avec moi, » explique Austin. « Nous ne nous connaissons pas tant que ça l’un l’autre. Notre relation est strictement liée au basket. Beaucoup de gens de l’extérieur ne le comprennent pas parce qu’ils pensent que nous avons une relation normale de père et fils. Mais ce n’est pas le cas. Il a été loin tout au long de ma vie, et c’est la simple réalité des choses. Ça a finalement bien marché pour nous deux. La seule personne avec laquelle il pouvait être proche et s’ouvrir était sa mère. C’est l’épreuve la plus difficile que je l’ai vue traverser, bien plus que l’affaire Sterling ou la mort de son père. Sa mère représentait tout pour lui. Je ne l’avais jamais vu comme ça. »
La famille Rivers est aujourd’hui plus proche qu’elle ne l’a jamais été par le passé. Austin joue sous les ordres de son père aux Clippers, et les autres enfants de Doc sont eux aussi dans la région. Callie vit à Los Angeles et assiste à la plupart des matchs des Clippers. Son plus jeune fils, Spencer, joue quant à lui pour l’université d’UC-Irvine en NCAA.
« Je pense qu’aujourd’hui plus que jamais, il est important pour la famille de le soutenir, » ajoute Austin. « C’est un moment très difficile à vivre. Bien sûr, nous avions de grandes ambitions, et deux de nos meilleurs joueurs se blessent en un rien de temps mais nous pouvons encore gagner. »
Austin Rivers va en tout cas tout faire pour éviter un nouveau fiasco mais la partie s’annonce très compliquée avec un Game 6 à Portland avant un hypothétique Game 7.
« Mon père est sacré leader, » conclut Austin. « Beaucoup de coachs ont de beaux discours, mais nous adhérons à ses mots parce que nous savons ce qu’il a vécu et qu’il est sincère. Il est le coach le plus positif pour lequel j’ai joué. Nous allons nous battre le plus dur possible pour lui. Nous croyons encore en nos chances de remporter cette série. »