Le coin des Français : Nicolas Batum à un niveau All-Star en mars

Les playoffs approchent à grandes enjambées et les Français de NBA montent donc en régime. Le plus fort à ce petit jeu, c’est Nicolas Batum avec ses Hornets. L’ailier tricolore a réalisé un mois de mars tout simplement monstrueux, parfaitement symbolisé par son sixième triple double en carrière ce mardi soir. Avec 18 points, 7 passes et 6 rebonds de moyenne en mars, Batum a remis Charlotte dans le coup pour les playoffs. Il ne va cependant pas falloir se relâcher pour essayer d’aller chercher l’avantage du terrain…

A l’Ouest, Rudy Gobert et son Jazz vont devoir lutter jusqu’au bout pour s’inviter à la dernière danse mais le pivot français se démène comme un beau diable, avec des rebonds à tire-larigot. Devant lui, les Spurs sont eux en gestion. Tony Parker au repos, Boris Diaw tout en sobriété, San Antonio fourbit déjà ses armes pour affronter les playoffs en pleine forme.

On soulignera également la grande forme d’Evan Fournier qui, malgré une fin de saison compliquée à Orlando, continue de prouver sa valeur. De même pour Ian Mahinmi qui cravache avec les Pacers pour se qualifier et qui confirme qu’il réalise sa meilleure saison en carrière.

Finalement, on tire notre chapeau à Axel Toupane pour avoir réussi l’exploit de s’être installé dans la rotation des Nuggets en cours de saison, après son pari osé de rester en D-League. Le coin des Français ne demande qu’à s’élargir encore un peu plus l’an prochain…

1- Nicolas Batum (15 points, 6 rebonds, 6 passes en 36 minutes)

18 points, 7 passes et 6 rebonds : Nicolas Batum a lâché des chiffres de All Star en mars. Auteur d’un triple double mardi soir, l’ailier à tout (bien) faire des Hornets est en train de monter en puissance à l’approche des playoffs. Et si les Hornets ont trouvé la bonne carburation récemment, ils le doivent en grande partie à leur Frenchy, de retour en pleine possession de ses moyens physiques. Toujours aussi facile, Batum a bel et bien pris du coffre à son arrivée en Caroline du Nord. Le nouvel employé de son Altesse se démultiplie dans le collectif de plus en plus en place des Hornets et il est tout simplement métronomique. Il n’a pas scoré sous les 10 points en mars et veut aider Charlotte à attraper la 4e place, synonyme d’avantage du terrain au premier tour des playoffs. Sa magnifique saison va certes poser problème pour l’Equipe de France et le prochain TQO, mais ne boudons pas notre plaisir de voir l’ancienne liane mancelle évoluer à ce niveau de jeu exceptionnel sur les parquets outre-Atlantique.

2- Evan Fournier (15 points, 3 rebonds, 3 passes en 32 minutes)

Le Magic a malheureusement laissé passer sa chance de disputer les prochains playoffs au cours d’un mois de mars pour le moins compliqué (5 victoires pour 11 défaites), mais ce n’est pas faute d’avoir tout donné de la part d’Evan Fournier. L’arrière français a effectivement tourné à 17 points de moyenne sur la période, à un très honnête 48% de réussite, atteignant à nouveau la barre symbolique des 30 pions face à son ancien club de Denver. Touché en début de mois au poignet, Fournier est un dur au mal et l’a prouvé encore dernièrement avec une plaie au front, qui ne l’a pas empêché non plus de continuer à jouer, avec intensité et régularité. Membre éminent du cinq majeur du Magic, Evan a encore renforcé sa position avant cet été fatidique; durant lequel il va signer « le contrat de sa vie » comme il dit.

3- Rudy Gobert (9 points, 11 rebonds, 2 contres en 32 minutes)

Fatigue ou choix délibéré de Quin Snyder dans la course tendue pour les playoffs, on en ignore la véritable raison (sûrement un peu des deux), Rudy Gobert a moins pesé à la marque pour le Jazz. Avec moins de 7 points de moyenne sur le mois de mars, et 5 tirs seulement tentés par match, le pivot tricolore a clairement baissé de pied par rapport à février (11 points) et janvier (10 points). Néanmoins, son impact statistique ne dit pas tout, et défensivement, Gobert est encore un monstre ! Parfois limité dans son temps de jeu à cause de fautes rapides, l’ancien de Cholet confirme néanmoins qu’il est le pivot d’avenir d’Utah, avec ses 12 rebonds par match (11 sorties sur 16 en double figure) notamment. Comme il nous le disait lui-même, le plus dur est d’arriver à produire dans la durée de la saison. Rudy est encore en apprentissage.

4- Tony Parker (12 points, 5 passes, 2 rebonds en 27 minutes)

Laissé au repos pendant le weekend pascal, face à Oklahoma City puis Memphis, Tony Parker est déjà en mode playoffs. Les Spurs sont confortablement installés à la deuxième place de la conférence Ouest, et ils en sont satisfaits. Gregg Popovich fait tourner son effectif, autant pour reposer ses vétérans que pour mettre ses plus jeunes à l’épreuve. Et TP est évidemment dans la première catégorie, ayant passé un mois de mars plutôt tranquille avec 9 points et 7 passes de moyenne. Plus distributeur que jamais cette saison, ainsi que son record de saison à 16 unités face aux Blazers l’illustre, Parker est le baromètre du jeu collectif texan. Sa fraîcheur physique pour les playoffs sera fondamentale pour ouvrir les brèches dans les défenses adverses.

5- Ian Mahinmi (9 points, 7 rebonds, 1 contre en 26 minutes)

Discret, Ian Mahinmi n’en est pas moins redoutablement efficace avec les Pacers. Ces derniers sont actuellement à la lutte pour se qualifier en playoffs (8e place à l’heure de ces lignes) mais le pivot normand ne ménage pas ses efforts. Auteur par exemple de trois derniers matchs à 18, 19 et 18 points, Mahinmi n’a jamais été aussi offensif. Celui qui se tapait les basses besognes chez les Spurs, puis chez les Mavs est devenu cette saison, un pivot titulaire de très bonne facture pour Indiana. Face à Houston dimanche dernier, il a même été décisif en fin de match. Avec 12 points et 7 rebonds sur le mois de mars, le grand Ian confirme qu’il réalise sa toute meilleure saison en carrière.

6- Boris Diaw (6 points, 3 rebonds, 2 passes en 18 minutes)

L’intérieur des Spurs ne force rien, mais quand on fait appel à lui, il est souvent là pour délivrer. Face à Golden State notamment, Boris Diaw a réussi un match de costaud avec 14 points (6/7 aux tirs), 8 rebonds, 2 passes, 1 contre et 1 interception. C’est en gros le highlight de son mois de mars, avec la victoire au bout contre le champion en titre. Pour le reste, Diaw est resté très sobre, offrant comme à son habitude sa polyvalence pour les minutes qu’on lui donne.

7- Joffrey Lauvergne (8 points, 5 rebonds en 17 minutes)

Si les Nuggets n’ont plus rien à jouer depuis un moment dans cette saison, ils veulent néanmoins trouver une certaine dynamique sur cette fin de campagne, histoire de préparer le terrain au mieux pour l’année prochaine. Avec un temps de jeu irrégulier en février, on pouvait craindre le pire pour Joffrey Lauvergne à Denver, mais l’intérieur besogneux des Nuggets a semble-t-il trouvé un second souffle, et surtout une place plus sûre dans la rotation de Mike Malone. Avec 8 points et 5 rebonds en 18 minutes de jeu, à 54% de réussite aux tirs, Lauvergne est efficace sur de courtes séquences. En espérant qu’il règle rapidement sa situation contractuelle à l’été, l’international a déjà hâte de relever le défi olympique des Bleus.

8- Alexis Ajinça (5 points, 4 rebonds en 13 minutes)

Avec une myriade de blessés dans l’équipe (9 des 17 joueurs), Alexis Ajinça peut enfin se dégourdir les jambes ! C’est évidemment malheureux dans le sens où les Pélicans ne joueront pas les playoffs cette saison, mais c’est tout de même une bonne nouvelle pour le géant stéphanois qui vient notamment de placer 18 points et 9 rebonds face à San Antonio. Avec 22 points et 9 rebonds plus tôt contre Indiana, Ajinça se signale, et prouve à son nouveau coach, Alvin Gentry, qu’il n’est pas qu’un « big » appelé à jouer les bouche-trous sur le banc. Après sa frayeur au sternum, c’est donc une une bonne note finale pour Ajinça.

9- Axel Toupane (3 points, 1 rebond, 1 passe en 15 minutes)

C’est la « feel good story » de la fin de saison pour notre contingent tricolore qui accueille donc un nouveau membre dans son clan. L’ancien de Strasbourg s’était lancé un peu à l’aveuglette dans l’aventure proposée par Toronto, en D-League, chez le 905. Finalement, sa persévérance a fini par payer. Après quelques cartons dans l’antichambre de la NBA, Toupane a signé deux contrats de dix jours, plutôt concluants, à Denver, avant de finaliser son séjour avec un contrat de deux ans. C’est très positif pour la suite. A lui maintenant de devenir indispensable dans cette jeune équipe du Colorado.

10- Kevin Séraphin (4 points, 2 rebonds en 11 minutes)

Admettant volontiers que sa première saison aux Knicks a été compliquée, Kevin Séraphin ne baisse pourtant pas les bras. L’arrivée de Kurt Rambis semblait pouvoir lui être favorable mais le nouveau coach intérimaire de New York est surtout là pour passer le temps, dans une saison sans enjeu (une nouvelle) pour les Knicks. Pourtant, quand il a du temps de jeu, Séraphin produit. Comme contre Golden State par exemple (dans un blowout), avec 12 points, 3 rebonds, 3 passes en 19 minutes.

11– Damien Inglis (1 point, 1 rebond en 5 minutes)

S’il est depuis retourné sagement sur le banc des Bucks, Damien Inglis a eu un rapide moment de gloire. Face à Memphis, le 17 mars dernier, l’ancien joueur de la Chorale de Roanne a pleinement profité de ses 22 minutes de temps de jeu pour se faire remarquer avec 10 points, 5 rebonds, 3 contres et 2 passes, tous des records en carrière. Malheureusement, ses trois sorties suivantes n’ont pas autant plu et il est retourné à la case départ. Dur !

– Joakim Noah (4 points, 9 rebonds, 4 passes en 22 minutes)

Blessé depuis la mi-janvier, Joakim Noah poursuit sa rééducation à New York. Loin des yeux, loin du coeur, l’ancienne âme des Bulls ne peut que constater l’incroyable déréliction de son équipe. Si l’on se fie aux produits estampillés Noah, tous soldés à Chicago, le pivot franco-américain ne devrait plus porter la tunique rouge des Bulls… Lakers et Mavs se seraient déjà positionnés.

Le coin des Français – Episode 3 (édition de février)

Le coin des Français – Episode 2 (édition de janvier)

Le coin des Français – Episode 1 (édition de décembre)