Interview Luc Mbah a Moute : « Blake Griffin va revenir avant les playoffs »

Toujours privés de Blake Griffin, les Clippers alternent le bon et très mauvais depuis le All Star Break. Après avoir bu la tasse à San Antonio et à OKC, ils sont une nouvelle fois tombés à l’Oracle Arena cette semaine. Avec cinq défaites lors de leurs sept derniers matchs, leur défense prend l’eau au plus mauvais moment. Nous nous sommes donc assis avec Luc Mbah a Moute après le match face à Golden State pour comprendre les maux de la bande à Doc Rivers. Le Camerounais revient sur leurs confrontations face à Warriors, sur leurs problèmes défensifs, sur le retour imminent de Blake Griffin et sur la façon dont un défenseur de son standing peut impacter un match quand la défense adverse l’ignore. Réaliste mais confiant, il sait que les Clippers devront réagir, et vite.

Quatrième match contre les Warriors cette saison, quatrième défaite. Selon vous, qu’est-ce qui a fait la différence ?

Je pense qu’on a fait beaucoup d’erreurs sur le plan défensif. En première mi-temps, on était assez solides dès le départ. On a tenu jusqu’à la mi-temps où l’on revient au score. En deuxième mi-temps, on a fait des erreurs et tout s’est enchainé très vite derrière. Si tu fais des erreurs contre des équipes comme ça, ça se paie tout de suite.

« Dès qu’ils passent en small ball, ils font la différence »

Est-ce que ce n’est pas le refrain de ces quatre confrontations ? À chaque fois, vous avez été dans le match, voire même devant avant de craquer sur des détails en fin de match. Est-ce un problème de rigueur tout simplement ?

Mercredi, on a beaucoup mieux joué. Quand ils sortent leur cinq de petite taille, ça nous pose problème. Aujourd’hui, on a réussi à tenir et une fois qu’on a lâché, on a fait tellement d’erreurs que c’était difficile à rattraper. C’est vrai que dans les trois premiers matchs, nous menions au score ou nous étions dans le match mais dès qu’ils passent en small ball ils arrivent à faire la différence.

Il y a de fortes chances pour que vous les retrouviez en playoffs. C’est votre sixième défaite de suite contre cette équipe, la neuvième consécutive à l’Oracle, est-ce que psychologiquement ça commence à jouer ?

Je pense qu’à chaque match, on trouve quelque chose qui marche face à eux. Notre défi, c’est de pouvoir le faire sur quatre quart temps. Jusqu’ici, soit on en joue deux, voir trois mais on craque en fin de match, soit on commence le match derrière et face à eux c’est très dur de courir après le score. Que l’on perde ou que l’on gagne, il faut qu’on réussisse à sortir un match plein. Ça nous aidera et pas seulement contre les Warriors. Et puis, l’équipe n’est pas au complet. On a un joueur important qui nous manque et ça joue aussi. Mais on reste confiant, on sait ce qui fonctionne, on voit ce qu’il faut faire pour les battre et c’est à nous d’être rigoureux et de le faire pendant tout un match.

Ce n’est pas frustrant pour autant d’être à chaque fois tout près et de les voir filer avec la victoire. Dans le premier match, ça va être à cause d’un détail, dans le deuxième match à cause d’un autre, mercredi la défense et leur small ball. Quel que soit le scénario, on dirait qu’il y a toujours quelque chose qui fait pencher le match de leur côté.

C’est frustrant… mais c’est aussi excitant parce que nous savons que nous avons la bonne formule. Il faut qu’on fasse attention aux détails. Que ce soit nos erreurs ou qu’ils fassent un run qui les fait passer à +10 ou +15, ils nous le font payer tout de suite. C’est difficile mais le fait que l’on sache ce qu’on doit faire pour les battre nous aide pour la prochaine fois.

« En défense, on n’est pas sur la même longueur d’ondes »

Vous perdez les quatre matchs contre les Warriors, vous avez pris deux valises à San Antonio et à OKC, vous êtes en dents de scie depuis le All Star Break. Est-ce que ces défaites proviennent des mêmes symptômes ou est-ce qu’il y a quelque chose de plus profond ? Notamment défensivement où vous encaissez en moyenne plus de 110 points par match sur les dix, douze dernières rencontres…

Il y a problème défensif c’est certain. Notre défense a pris un coup depuis une dizaine de matches. Lors des dix derniers matchs, je ne pense pas que nous défendons comme nous défendions avant. Bon… c’est vrai qu’on a joué pas mal de grosses équipes mais dans la plupart des matchs on multiplie les erreurs. Il faut qu’on se re-concentre et qu’on reparte sur les bases défensives que l’on avait avec le All Star Break. Il faut que l’équipe retrouve de la cohésion parce que c’est ça qui nous tue en ce moment. Défensivement, nous ne sommes pas sur la même longueur d’ondes.

Vous avez mentionné l’absence de Blake Griffin, est-ce que vous savez quand il va revenir ? Est-ce que ça va être avant la fin de la saison régulière ou pendant les playoffs ?

Il va revenir avant la fin de la saison régulière mais je ne sais pas exactement quand. Le plus rapidement possible, ce serait forcément le mieux pour nous… Comme ça, on aura beaucoup de matchs avec lui pour se préparer en vue des playoffs.

Ça fait trois mois qu’il est absent, vous allez forcément avoir besoin d’un temps d’adaptation pour le réintégrer à votre collectif, même si vous le connaissez bien. C’est un atout majeur mais est-ce que ce n’est pas aussi un obstacle supplémentaire pour retrouver votre cohésion ?

Il faudra se réadapter mais j’espère sincèrement que cette période sera très courte. Pour lui, il y aura forcément une période d’adaptation parce que ça fait longtemps qu’il n’a pas joué. Quand il s’est blessé, il jouait à un niveau de MVP. Pour revenir à ce niveau, ça va prendre un peu de temps mais nous avons besoin qu’il soit à ce stade. Et puis, il y aura une période d’adaptation pour nous aussi, certains rôles vont changer mais notre souhait c’est que ça se passe vite, qu’en deux, trois matchs ça soit réglé et qu’on retrouve l’équipe que nous étions avant.

Vous êtes le défenseur attitré de l’équipe. Lors des derniers playoffs, les Warriors ont ciblé Tony Allen, un autre gros défenseur mais qui comme toi n’est pas connu pour son adresse extérieure. Vous avez déjà été confronté à ce genre de situation mais comment est-ce que vous abordez cette éventualité ?

En fait, ça dépend. Le plus simple c’est de mettre certains de ces tirs ouverts pour les forcer à te respecter, et ça c’est à moi de relever le défi, je ne peux pas refuser tous les tirs. Mais après, il y aussi d’autres choses que tu peux faire quand les défenses te laissent ouvert. Tu peux aller poser des écrans, tu peux faire des main à main et comme tu le disais c’est pas nouveau pour moi. C’est arrivé tout au long de la saison et je suis habitué. Il faut simplement jouer sans ballon, faire des écrans, couper à l’intérieur, etc. On a déjà joué face à ce genre de défense et on a gagné des matchs de cette façon. Donc ce sera à moi et à nous de capitaliser sur ça.

Dernière question, ça fait un mois que Jeff Green a rejoint votre équipe. Est-ce que vous pouvez me parler de ce qu’il vous apporte en vue des playoffs?

C’est un autre gros scoreur. Il faisait une très bonne saison à Memphis. Qu’il sorte du banc ou qu’il débute, je pense qu’il peut nous booster quand nos stars sont en échec. Et défensivement, je pense qu’il peut jouer plusieurs positions. Face à une équipe comme Golden State, il pourrait avoir un rôle important à jouer.

Propos recueillis à Oakland