Transferts : qui dégainera le premier ?

À l’exception de l’échange entre Miami et Memphis, centré autour de Mario Chalmers, ce début de saison s’avère très calme. La raison est simple, les joueurs signés cet été étaient intransférables jusqu’au 15 décembre. Cette date-butoir passée, il devrait y avoir de l’animation, les rumeurs devraient s’accélérer et quelques mouvements se concrétiser d’ici le 18 février, dernier jour pour effectuer des échanges. C’est l’occasion de faire le tour des équipes les plus attendues à ce sujet.

Plus de 80% des joueurs sont transférables

D’abord, rappelons que cette année, la future inflation du salary cap change beaucoup de choses. Cette dernière bouleverse la donne puisque la majorité des équipes disposeront de souplesse financière lors de l’été prochain. Dans ce contexte, les fameux joueurs en fin de contrat, type Joe Johnson, s’avèrent moins intéressants.

Quatre équipes pourraient ainsi disposer de 60 à 75 millions de dollars environ à dépenser cet été (Blazers, Lakers, Sixers, Celtics) ; cinq autres entre 40 et 50 millions de dollars (Hornets, Wizards, Nuggets, Heat, Grizzlies) ; sept entre 30 et 38 millions de dollars (Hawks, Bucks, Jazz, Pistons, Pacers, Mavericks, Nets). Certes, cette souplesse est à nuancer avec les prétentions salariales des joueurs elles aussi en hausse mais beaucoup de ces équipes sont candidates aux playoffs cette saison et certaines ne voudront pas prendre le risque de perdre leur cohésion pour quelques millions supplémentaires à dépenser l’été prochain.

Mais depuis cette nuit, 378 joueurs sur les 448 qui composent la ligue peuvent désormais être échangés et certains d’entre eux pourraient bien déménager.

New York

Selon le New York Post, les Knicks pourraient être l’équipe la plus active cette saison. Si les informations du quotidien new yorkais sont à prendre avec des pincettes, cette éventualité est probable. Plusieurs joueurs sont sur la sellette, et c’est le cas de Jose Calderon, Derrick Williams et, plus surprenant, Robin Lopez.

Le meneur espagnol est sous contrat jusqu’en 2017 (plus de 7.4 millions par saison) et si son comportement est exemplaire, le désamour de la franchise à son égard est notoire. En ce qui concerne Derrick Williams, le n°2 de la draft 2011 reste une déception et ses récentes déclarations ne jouent pas en sa faveur. Quant à Robin Lopez, signataire d’un contrat de 14 millions de dollars par an, il ne s’épanouit pas dans le triangle. Néanmoins, son état d’esprit est irréprochable, il n’a que 27 ans et son historique avec les Blazers prouve qu’il a du jeu, ce qui devrait limiter la baisse de sa cote.

Pour quelle contrepartie ?

Pour le moment, le nom le plus couramment cité est celui de Brandon Jennings. Toujours sur le flanc depuis sa rupture du tendon d’Achille, le meneur reviendra sur le banc, au relais de Reggie Jackson. S’il s’est dit prêt à assumer ce rôle, les inconnues autour de cette cohabitation sont grandes et le meneur étant free agent l’été prochain, il souhaitera sans doute un temps de jeu conséquent. Reste à savoir dans quel état il reviendra après un an d’absence. À noter que Stan Van Gundy vient de réfuter toutes discussions au sujet de son meneur.

En revanche, si Joakim Noah est parfois cité comme une cible, ESPN et Bleacher Report nuancent cet intérêt, notamment en raison de l’incertitude récurrente au sujet de la santé du Français. Aussi, en dépit de ses problèmes offensifs, il reste l’un des meilleurs défenseurs de la ligue à son poste et on voit mal Chicago lui préférer Robin Lopez.

New Orleans

En playoffs la saison dernière, New Orleans voit la possibilité d’une récidive s’éloigner au fur et à mesure que la saison avance. Avec seulement 6 victoires en 24 matchs, les Pelicans patinent, une situation difficilement acceptable au regard de la masse salariale du club (80 millions de dollars) et du recrutement d’Alvin Gentry au détriment de Monty Williams, pourtant satisfaisant l’an passé. Du mouvement est attendu et pour l’heure, Ryan Anderson apparaît comme le joueur le plus susceptible de partir. Rare élément fiable de l’équipe (18 pts, 37.1% à 3-pts, 6.9 rbds en sortie de banc), l’ailier-fort a pour lui d’avoir un contrat modeste (8.5 millions de dollars) et donc plus séduisant que ceux de Jrue Holiday et Tyreke Evans (21 millions de dollars sur deux ans), Eric Gordon (15.5 milions cette année) ou Omer Asik (50 millions de dollars sur cinq ans).

L’été prochain, les Pelicans risquent de perdre Ryan Anderson, Eric Gordon et Norris Cole sans contrepartie, les trois étant free agents. Pas forcément l’équipe la plus attrayante sur le marché de la free agency, la franchise aurait sans doute le nez creux en essayant de se renforcer dès maintenant.

Pour quelle contrepartie ?

Selon Nola.com et Yahoo! Sports, des discussions pour Markieff Morris auraient eu lieu. Relégué sur le banc par Jeff Hornacek, ce dernier n’a plus d’avenir en Arizona et les Suns trouveraient leur bonheur avec un intérieur fuyant comme Ryan Anderson. Mais en attendant le retour de Quincy Pondexter, les Pelicans ont sans doute davantage besoin d’un poste 3, ce qui explique la piste Solomon Hill, un temps évoqué.

Houston

7e à l’Ouest avec 12 victoires pour 13 défaites, les Rockets sont en galère et malgré un changement de coach, l’équipe n’a pas progressé. Or, elle sort d’une finale de conférence Ouest et le GM Daryl Morey n’avait pas prévu de jouer les figurants cette saison. Connu pour son goût des manoeuvres en coulisses, le stratège pourrait bien dégainer de nouveau. Le nom le plus évident est celui de Ty Lawson, acquis cet été et indigent cette saison (6.4 pts à 33.8% en 26 min de jeu). Sa saison prochaine est non garantie et au regard de ses performances, il est improbable que les Rockets activent son option à 13 millions de dollars. Néanmoins, la franchise a promis au joueur qu’il n’était pas inclus dans les discussions.

En fait, le mouvement le plus probable concerne Terrence Jones. Selon ESPN et ESPN Houston, de nombreuses franchises seraient intéressées par le joueur de 23 ans. Free agent protégé cet été, son agent ne nous a pas cachés qu’il désirait un contrat ambitieux et dans le même temps, les Rockets sont déjà comblés à ce poste par Donatas Motiejunas et un Clint Capela en progression. Un départ pourrait satisfaire tout le monde.

À noter qu’il existe une autre incertitude en la personne de Dwight Howard. Son utilisation en attaque est en nette baisse. Le pivot a 30 ans et se trouve dans sa dernière année de contrat. Pour lui, cette saison est déterminante puisque l’été prochain, il signera ce qui pourrait être son dernier gros contrat en carrière. Ce n’est sans doute pas le plan prévu par Houston, d’autant que cela serait synonyme d’échec, mais un transfert est envisageable si la situation ne s’améliore pas.

Pour quelle contrepartie ?

Comme pour les Pelicans, Markieff Morris serait ciblé par la franchise texane en échange de Terrence Jones. Néanmoins, d’un point de vue sportif et humain, ce transfert ne parait pas à l’avantage des Rockets sur le papier.

Milwaukee

Avec 10 victoires pour 15 défaites, Milwaukee est une déception alors que l’équipe semblait renforcée par l’arrivée de Greg Monroe et le retour de Jabari Parker. Mais depuis le départ de Brandon Knight, les Bucks souffrent et un peu de changement semble inévitable. La franchise dispose de quelques atouts en dehors des stars émergentes comme Giannis Antetokounmpo ou Jabari Parker. Le joueur principalement visé est Miles Plumlee, mis sur le marché depuis quelques jours selon ESPN.

La rumeur est sensée, compte tenu de la sous-utilisation du jeune intérieur (6.3 min de jeu en 15 apparitions). Barré par Greg Monroe et John Henson, Miles Plumlee n’a pas d’avenir dans le Wisconsin et il pourrait aider d’autres équipes.

Pour quelle contrepartie ?

Étrangement, le Journal Times rapporte que les Bucks souhaiteraient ramener Caron Butler au bercail. Natif de la région et ami de Jason Kidd, l’ailier ne serait sans doute pas contre un retour au club, deux ans après son premier passage. Les Kings ne l’utilisent pas (10 min en moyenne en 8 matchs) et depuis la blessure de Willie Cauley-Stein, l’ajout d’un renfort intérieur comme Miles Plumlee pourrait aider.