Alors que l’Ukraine devait organiser l’Eurobasket, la crise géopolitique qui secoue le pays depuis 2013 a obligé la FIBA à revoir ses plans. Avec la Lettonie, la Croatie et l’Allemagne, la France a alors récupéré un premier tour à Montpellier puis, seule, les phases finales de l’épreuve du côté de Lille.
Pour les Bleus et la génération Parker/Diaw, c’est une belle récompense. Mais avec un délai de préparation plus court, un calendrier resserré et des poules aux quatre coins de l’Europe, la logistique a forcément connu quelques accrocs.
Six équipes dans le même hôtel… et le même restaurant
« À cause du changement de système voulu par la FIBA, nous sommes arrivés à Lille très tard, par avion, après le dernier match des phases de poules », se plaignait ainsi Ergin Ataman, le sélectionneur turc, après le huitième de finale. « Ce n’est pas juste de nous accorder seulement 45 minutes d’entraînement avant le match face à la France. La structure de la compétition n’était pas bonne même si le stade et les fans étaient incroyables. L’organisation et l’hôtel étaient horribles. C’est dommage parce que je pense qu’on aurait pu inquiéter un peu plus cette équipe de France, même si elle est supérieure à nous ».
« À cause du changement de système voulu par la FIBA, nous sommes arrivés à Lille très tard, par avion, après le dernier match des phases de poules », se plaignait ainsi Ergin Ataman, le sélectionneur turc, après le huitième de finale. « Ce n’est pas juste de nous accorder seulement 45 minutes d’entraînement avant le match face à la France. La structure de la compétition n’était pas bonne même si le stade et les fans étaient incroyables. L’organisation et l’hôtel étaient horribles. C’est dommage parce que je pense qu’on aurait pu inquiéter un peu plus cette équipe de France, même si elle est supérieure à nous ».
Des critiques qui faisaient bien rire Florent Pietrus.
« Les Lettons peuvent également se plaindre qu’ils sont arrivés super tard aussi, mais ça ne dépend pas de nous. Quand tu connais les règles du jeu, tu ne peux pas t’en plaindre. Ils n’avaient qu’à demander à être dans le groupe de Lille, carrément. Tout le monde connaissait les règles du jeu. Ils jouaient à Berlin, ils savaient qu’il fallait partir en avion pour arriver tard. De notre côté, on est arrivé à 2h30 du matin et on ne s’est pas plaint ».
Si toutes les équipes ont connu une arrivée tardive à Lille, dans la nuit de jeudi à vendredi, la Turquie s’est surtout plaint de l’hôtel, qu’elle devait partager avec l’Espagne, l’Italie, la Serbie ou encore la Lituanie.
« Le vol depuis Berlin et le transfert jusqu’à l’hôtel étaient bien organisés mais l’hôtel n’était pas du niveau d’un quatre étoiles », nous explique un membre de la délégation turque. « L’équipe était à l’hôtel Mercure de l’aéroport, avec toutes les équipes du groupe B et deux équipes du groupe D. L’établissement était très loin de ce que les joueurs et les coaches connaissent pour ce type d’hôtel. Les repas étaient mal organisés puisque toutes les sélections devaient manger dans la même salle en faisant la queue. Sans compter que la quantité et la qualité de la nourriture étaient insuffisantes. Toutes les équipes se sont plaintes lors d’une réunion technique mais la FIBA n’a pas pu faire grand-chose, si ce n’est promettre d’améliorer l’organisation des repas ainsi que la qualité et la quantité de nourriture ».
En fait, plusieurs sélections ont même décidé de commander ou de sortir manger dans des restaurants de Lille. Chaque compétition FIBA est marquée par ces imprévus folkloriques, les lits trop petits étant un classique. Néanmoins, alors que certaines équipes jouaient un match éliminatoire le lendemain, les joueurs auraient sans doute voulu éviter de perdre du temps à cause de menus inadaptés.
Un budget de « plusieurs centaines de milliers d’euros » pour les Bleus
Surtout que pendant ce temps-là, l’équipe de France se reposait tranquillement dans le magnifique Hermitage Gantois. Les Bleus avaient également eu droit à leur avion entre Montpellier et Lille pendant que la Pologne, la Finlande et Israël devaient s’en partager un deuxième, arrivé quelques minutes après dans le Nord.
« De manière traditionnelle, les équipes du pays hôte sont seules à l’hôtel », détaille Yann Barbitch, manager sportif des Bleus. « C’est peut-être le seul petit avantage qu’on a par rapport aux autres équipes. L’hébergement est pris en charge par la Fédération donc la FFBB propose des choix d’hôtel et la FIBA valide. Il faut que ce soit du 4 étoiles minimum, qu’il y ait des salons de réunion, que les chambres et les lits remplissent les critères, que ce soit à moins de 20 minutes de la salle… »
Pour les tricolores, aucun problème donc au niveau des repas. Depuis des années, la Fédération fait son maximum pour offrir les meilleures conditions à ses joueurs.
« On a toujours été bien installés, on a toujours bien voyagé », confirme Florent Pietrus. « C’est vrai que le fait d’être en France change un peu les choses. La Fédération a tout mis en oeuvre pour qu’on soit bien ».
Et il n’y a pas de secret : le budget de « plusieurs centaines de milliers d’euros » que la FFBB peut désormais se permettre de dépenser pour la préparation, les déplacements et les matchs change tout.
« Le budget de la Fédération est au-delà de 25 millions d’euros [26.7 millions, en fait] et permet de faire des choses, c’est sûr. La préparation se fait désormais dans des conditions optimales, pour que les joueurs se sentent bien, qu’ils puissent se concentrer sur l’essentiel et qu’ils aient envie de revenir », continue Yann Barbitch. « On arrive à un standing international mais ça nécessite des moyens et les partenariats de la Fédération permettent de proposer ça aux joueurs et au staff ».
Grâce à ses sponsors (Joker, Caisse d’Epargne, FDJ, Adidas…), attirés par les stars NBA, la Fédération Française a les moyens d’éviter aux joueurs les petits tracas qui pourraient perturber leurs compétitions. Cela ne se voit pas forcément depuis les tribunes ou son salon mais, au final, ce sont aussi ces détails-là qui peuvent faire la différence.