Depuis la fin des années Jordan, la conférence Ouest a toujours été considérée comme l’élite de la NBA, tandis que la conférence Est ne servirait que de faire-valoir pour les cadors de l’Ouest en finale (Lakers, Spurs). Toutefois, depuis le titre des Pistons en 2004 et celui du Heat en 2006, les choses semblent changer petit à petit… Aujourd’hui, de gros favoris sont à l’Est, et la conférence semble légèrement mieux armée pour remporter le Graal.
Peut-on dire pour autant que l’Est est meilleure ? Basket USA s’est posée la question.
Pourquoi l’Est a comblé son retard
Tout d’abord, c’est grâce à l’arrivée de rookies extrêmement talentueux au début des années 2000 que l’Est a sorti la tête de l’eau. En effet, LeBron James a fait renaitre une équipe de Cleveland qui faisait office de boulet de la conférence. Dwyane Wade a apporté du soleil aux Floridiens de Miami, avec le succès que l’on connait ( Titre en 2006 + MVP des Finals ). Et enfin, Dwight Howard a lui aussi relancé une franchise de Floride, Orlando ce coup-ci, à la recherche de son nouveau pivot d’exception depuis le départ de Shaquille O’Neal. Ces trois équipes, qui étaient faibles et ne bataillaient même plus pour les playoffs, se sont vues propulsées au rang de favoris et leurs bons résultats d’année en année leur ont permis de recruter de nombreux joueurs talentueux. Depuis cette période, l’Est n’est plus du tout prise à la légère.
Si le succès des Pistons en 2004 faisait presque figure de miracle inespéré pour une conférence à sa perte (si l’on vous dit que New Jersey était au top de la conférence, ça en dit long… ), il y a un autre titre depuis qui a sonné définitivement le réveil de l’Est. En effet, la plus titrée et prestigieuse équipe de l’Est a toujours été les Boston Celtics, avec des grandes légendes qui ont marqué leur empreinte sur ce club (Larry Bird, Bob Cousy, Bill Russell…). Mais cette équipe était en perdition et squattait les 2-3 dernières places de la conférence, avec un effectif indigne des C’s. Mais cette période de vaches maigres a pris fin à l’été 2007 avec les arrivées successives de Ray Allen et Kevin Garnett. Sans compter les énormes progressions de Rondo et Perkins, et bien sûr le maintien de Paul Pierce. Cette équipe a dominé toute la ligue durant la saison 2007-2008 avec le titre à la clé, et est désormais légitimement considérée comme favori au début de chaque saison. Un de plus…
Cependant, une conférence ne se juge pas seulement au nombre de favoris, mais également au nombre de sérieux outsiders. Et là encore, la conférence Est a énormément progressé. Depuis 3 ans, les Hawks sont en constante progression, et se placent à la surprise générale ( ou pas ) à la 3ème place de la conférence, surpassant même les Celtics ! Mais ils ne sont pas vraiment considérés comme des favoris, mais comme de sérieux outsiders capables de faire tomber une grosse écurie.
Enfin, une autre équipe que l’on n’attendait pas a frappé fort cette année : les Milwaukee Bucks. Une équipe que l’on voyait dernière de la conférence, qui plus est avec la double blessure du pauvre Michael Redd. Puis finalement, un collectif bien huilé autour d’un axe Jennings-Bogut, et l’arrivée de John Salmons ont permis aux Bucks de remporter le 6ème spot des playoffs. Mais la blessure de leur pivot Australien devrait malheureusement les stopper en pleine bourre.
Le combat des élites
Pour juger le niveau d’une conférence on se base généralement sur la qualité de ses leaders. Et il se trouve que le gratin de la NBA se trouve à Cleveland avec le meilleur bilan de la ligue avec une avance très confortable sur la deuxième meilleure équipe, qui se trouve être Orlando. Beaucoup de spécialistes voient les Cavs sans concurrence cette année avec un LeBron James enfin couronné avant un possible départ vers une ville plus attractive. Quoiqu’il en soit, la meilleure équipe de l’Ouest cette saison, les Lakers, n’ont pu être en mesure d’inquiéter le classement des Cavaliers depuis plus de deux mois. Alors, toujours meilleur l’Ouest?
Outre Cleveland, il faut se pencher vers les autres favoris, et force est de constater que Dallas & Phoenix font moins peur que Boston et Orlando en playoffs. Les Mavs se sont inclinés au complet à domicile contre les Celtics, et semblaient ne pas être en mesure de les inquiéter. Quant à Phoenix, leur défense inquiète, car en playoffs, nul doute que le jeu va s’intensifier, et que les espaces en attaque seront plus que restreints, et que la défense sera importante à 65% par rapport à l’attaque. Et le Magic de Dwight Howard ( meilleur contreur du championnat ) et les rigoureux Celtics ( dont la devise reste : Play hard ! Play D ! ) sont mieux armés de ce point de vue là. Mais vous savez, la magie des PO…
Maintenant, penchons-nous sur le nombre de favoris sérieux de part et d’autre des Etats-Unis. Côté Ouest, il faudra se méfier bien sûr des Lakers, mais également des Nuggets, des Mavericks, Spurs et autres Jazz (voire Phoenix si la défense est présente ? ). Seulement côté Est, mis à part Cleveland et Orlando qui sont de légitimes favoris, seuls Boston et Atlanta pourraient être rangés dans ce cercle fermé. Le nombre de grosses cylindrées est donc encore supérieur à l’Ouest, et cela leur donne plus de chance de repartir avec le tant désiré trophée.
L’Ouest reste plus dense
Il est choquant de constater à la vue du tableau des Play-Offs 2010, que les 8 équipes de l’Ouest possèdent 50 victoires ou plus, tandis que seulement 4 équipes de l’Est peuvent se vanter d’avoir franchi ce cap. Mais il est cependant difficile d’analyser en profondeur ce phénomène, puisque les équipes affrontent 4 fois les équipes de leur conférence, et 2 fois seulement celles de l’autre conférence. A quand un rééquilibrage des choses ? A quand une qualification des 16 meilleures équipes pour éviter les injustices comme chaque année, avec souvent 2 équipes non Play-Offables de l’Ouest ayant un meilleur bilan que la dernière équipe qualifiée de l’Est. Mais cela ne donnerait qu’encore un peu plus de supériorité à la conférence Ouest, qui est bien plus fournie en termes de bonnes équipes.
Autre argument, lorsque l’on jette un coup d’oeil aux équipes qualifiées de l’Ouest, force est de constater que chacune d’entre elle est capable de passer 2 voire 3 tours, tant elles sont talentueuses et équilibrées. En revanche, à part le top 4 de l’Est, on ne voit pas Miami, Milwaukee, Charlotte ou Chicago passer 2 tours. Ces équipes sont tout simplement, il faut le dire, moins fortes que Oklahoma ou Utah. Mais alors, l’Est est-il condamné à rester définitivement impuissant face aux cadors de l’Ouest ?
Il reste deux moyens à la conférence pour tenter un ultime rééquilibrage avec l’Ouest. La première option est un ou des transfert(s) de joueurs performants de l’Ouest vers l’Est ( Type Allen & Garnett ). Mais sachant que la crème de la crème de l’Ouest ( Kobe, Melo, Durant ) semble bien attachée à ses clubs respectifs, on voit mal comment cela pourrait changer de ce côté là. L’ultime recours est donc la fameuse draft, qui a déjà tant aidé l’Est par le passé. E
van Turner, John Wall et Demarcus Cousins suffiront-ils à relever le niveau d’une conférence, si tant est qu’ils soient draftés par des clubs de l’Est ?