Preview Playoffs 2010 : Phoenix (3) vs Portland (6)

Que dire des Blazers, cette équipe capable de remporter 50 matchs tout en faisant face à une avalanche de blessures ? Deux pivots (Greg Oden, Joel Przybilla) à l’infirmerie, l’adaptation difficile d’Andre Miller, des problèmes d’ego, des rumeurs de licenciement du General Manager et une saison en enfer pour Portland.

Malgré tout, grâce à Nate McMillan et du talent à revendre, cette équipe a su faire face à toutes les tempêtes. Aujourd’hui, c’est Brandon Roy qui est absent. Sans son meilleur joueur, un exploit est-il réellement possible ?

Car, en face, les Suns se présentent avec un moral gonflé à bloc. Amar’e Stoudemire n’a jamais été aussi dominateur, Steve Nash retrouve les jambes de sa jeunesse et le banc apporte un souffle d’énergie indéniable.
C’est simple, depuis le All-Star Game, les Suns jouent leur meilleur basket depuis l’époque Mike D’Antoni. Mieux, ils défendent. Alors, Phoenix, la sensation de ses playoffs ?

Voici nos prévisions pour cette série avec une analyse, secteur par secteur.

Meneurs de jeu 
Steve Nash reste le roi du pick-and-roll et de la passe aveugle. Toujours aussi adroit, diabolique en attaque, il gère de main de maître les offensives de Phoenix. Le contenir est comme toujours la clé pour gêner les Suns. Problème ? Personne ne l’a encore trouvé.

Andre Miller, en face, est l’éternel sous-côté de la NBA. Bon défenseur, il aime poster, ce qui peut causer des soucis à Steve Nash, pas forcément à même de résister à la puissance de son adversaire. Sans Brandon Roy, il aura plus de responsabilités et plus de ballons, à lui d’en faire bon usage.

Avantage Suns

Extérieurs 
Jason Richardson et Grant Hill ne sont plus dans leur prime jeunesse mais affichent toujours leurs qualités. Grant Hill est toujours à l’aise en défense, même si son rôle offensif a diminué cette saison. Quant à Jason Richardson, il représente souvent le facteur décisif de Phoenix. Quand il rentre ses shoots, cette équipe est extrêmement compliquée à battre. En déficit d’adresse, la défense se resserre sur Stoudemire et l’équilibre offensif de l’équipe est mis à mal.

Côté Blazers, Brandon Roy sera le grand absent. On murmure qu’il pourrait revenir dans une semaine. Dans quel état ? Surtout, cette incertitude peut-elle peser sur l’équipe ?
Privé de Roy, c’est Rudy Fernandez qui assumera le statut de titulaire. Capable de créer, l’espagnol est néanmoins en pleine crise de confiance cette saison même s’il peut toujours prendre feu à 3 points.
Nicolas Batum sera, comme d’habitude, assigné à la défense du meilleur extérieur adverse, vraisemblablement Jason Richardson. Plus impliqué offensivement, il devra, tout comme ses partenaires, combler l’absence de Roy.

Avantage Suns

Intérieurs 
Alors que son nom était dans toutes les rumeurs de transfert lors du All-Star Break, Amar’e Stoudemire a su se reconcentrer pour retrouver un niveau fabuleux depuis la mini-trêve de février. Toujours aussi puissant offensivement, il fait désormais plus d’efforts défensifs sous l’impulsion d’Alvin Gentry.
Robin Lopez complétait à merveille Stoudemire dans la peinture. Son absence pour le premier tour des playoffs risque donc d’être délicate. Et c’est Jarron Collins qui prendra sa place dans le cinq pour apporter sa défense au poste et une présence au rebond.

En face, LaMarcus Aldridge est un talent pur avec un shoot à mi-distance très fiable et un jeu dos et face au panier très fin. Malgré tout, il a tendance à s’effacer et à refuser les responsabilités, laissant volontiers celles-ci à Brandon Roy. En son absence, il va devoir s’affirmer et prendre le jeu à son compte. Et face à Stoudemire, il risque d’avoir fort à faire.
Marcus Camby, arrivé en cours de saison, a apporté la présence défensive laissée vacante par Oden et Przybilla. Véritable aimant à rebond, il devra lui aussi augmenter son apport offensif.

Avantage Blazers

Les bancs 
Les Suns possèdent sans doute un des bancs les plus dynamiques de NBA. Frye, Dragic, Barbosa, Amundson, Dudley sont de véritables piles d’énergie qui n’attendent que de rentrer sur le terrain pour faire leur travail. Et ils ne le font jamais à moitié.

Quant aux Blazers, l’accumulation des blessures a évidemment eu raison de la richesse de leur banc. Martell Webster est redevenu un anonyme depuis qu’il y est retourné tandis que Jerryd Bayless représente la seule option viable pour Nate McMillan, les autres pensionnaires du banc n’étant que des rotations mineures.

Avantage Suns

Les coachs
Nate McMillan a réussi à vaincre les nombreuses difficultés tout en gardant son groupe soudé. Malgré ses prises de bec avec Andre Miller, les états d’âme de Brandon Roy et les trades qui sont venus perturber sa saison, le coach des Blazers a toujours fait preuve d’un calme absolu. Un vrai capitaine.
De son côté, Alvin Gentry a repris les fondations mises en place par Mike D’Antoni. Au contraire de Terry Porter, il n’a pas changé la philosophie d’attaque des joueurs. Simplement, il a doucement insufflé un esprit défensif à cette équipe. Un esprit qui se ressent aujourd’hui.

Avantage Blazers

La clé de la série 
Les prises de responsabilité de LaMarcus Aldridge. Sans Brandon Roy, Aldridge devient l’option offensive numéro 1 des Blazers, un rôle qu’il a souvent du mal à assumer. Face à Stoudemire, il devra prouver son talent et montrer toute sa palette offensive si Portland veut atteindre le deuxième tour.

La saison régulière
Décembre 17 : 105-102 pour Portland
Février 10 : 108-101 pour Portland
Mars 21 : 93-87 pour Phoenix

Verdict 
Brandon Roy absent, les Blazers vont devoir à nouveau puiser dans leurs ressources s’ils veulent se débarrasser de Suns qui arrivent, eux, dans le meilleur état de forme possible. Après une saison difficile, l’équipe de Portland en a-t-elle encore la force ?

Pronostic : Phoenix Suns 4-3