Honorée par le New York Liberty ce dimanche, Becky Hammon est revenue sur sa relation avec Gregg Popovich à San Antonio, les circonstances de son arrivée dans le staff des Spurs, et sur la place des femmes dans le monde du sport professionnel.
Après huit saisons passées chez les San Antonio Stars, Hammon a subi une rupture des ligaments croisés en 2013, alors que sa carrière en était déjà à son crépuscule. Pendant sa convalescence, elle est restée à San Antonio et a demandé à son coach Dan Hughes si elle pouvait assister à quelques entraînements des Spurs. Peu de temps après, Popovich lui a demandé d’assister à toutes les réunions du staff, celles de l’équipe, ainsi que les sessions de visionnage de film.
« Ils voulaient voir si je pouvais m’adapter à un environnement masculin, » déclare Hammon.
« Il fallait qu’une personne ait le courage de le faire »
Après un dernier tour de piste en WNBA en 2014, Popovich lui a proposé de rejoindre son staff.
« Il fallait qu’une personne ait suffisamment de courage pour prendre une telle décision et ne pas se soucier du sexe, » ajoute Hammon, interrogée par ESPN. « J’espère qu’on est proche du moment où un tel événement ne fera plus les gros titres dans notre société. »
Comme à son habitude, Popovich a confié la direction de son équipe de Summer League a un jeune assistant et c’est Hammon qui a été choisie cette année. Elle a remplit sa mission en menant les Spurs au titre de champion. Un trophée plus symbolique qu’autre chose mais dont la portée pourrait accélérer les choses. Pour le commissioner Adam Silver, il ne fait « aucun doute » que Hammon ou une autre femme sera un jour head coach en NBA.
« Je pense que tout est possible, » admet Hammon. « Il y a encore deux ans, il semblait impossible d’imaginer une femme assistante en NBA. Mais ce n’est pas parce que quelque chose n’a jamais été fait que c’est impossible à faire. Je ne vois donc pas pourquoi on ne pourrait pas voir une femme comme head coach en NBA. La seule question qui mérite d’être posée est la suivante : cette personne, homme ou femme, a-t-elle les qualités pour diriger une équipe. Connaît-elle le basket ? Le leadership n’a pas de sexe. »
Hammon a en tout cas ouvert une brèche. Nancy Lieberman a été nommée assistant-coach des Sacramento Kings et Jen Welter est devenue la première femme à occuper un rôle dans un staff en NFL puisqu’elle participera à la pré-saison avec les Arizona Cardinals.
« On devrait voir de plus en plus de femmes entrer dans ces milieux masculins, » pense Hammon. « Le monde du sport professionnel est dominé dans les hommes. Mais nous ne demandons pas aux hommes de partir. Nous leur demandons de nous faire une petite place. »