Après une saison régulière digne d’un MVP, Anthony Davis était attendu sur la scène des playoffs pour confirmer son immense talent. Face aux Warriors, l’intérieur des Pelicans n’a pas fait mentir sa réputation de futur très grand avec 31,5 points à 54 %, 11 rebonds et 3 contres de moyenne. Pour une première série de playoffs en carrière, les chiffres sont énormes.
Pour s’en convaincre, il suffit de regarder les statistiques des premières séries de playoffs des meilleurs ailiers-forts de l’histoire de la ligue. Futur MVP selon plusieurs observateurs, le Pelican a fait mieux que certains des joueurs titrés individuellement.
Plus fort que Malone, Barkley, Garnett, Duncan et Nowitzki !
Pour sa première série en 1986, Karl Malone avait ainsi compilé 21,8 points, 7,5 rebonds en 4 matches contre Dallas. En 1985, Charles Barkley tournait à 13,3 points et 12,7 rebonds face aux Bullets. En 1997, Kevin Garnett affichait 17,3 points et 9,3 rebonds par match contre les Rockets. L’année suivante, Tim Duncan marque 20,3 points et prend 9,8 rebonds contre les Suns. Enfin, Dirk Nowitzki a réalisé la meilleure série au scoring de cette liste de légende avec 23,8 points et 7,6 rebonds.
Certes les équipes, les expériences et les époques sont différentes mais le comparatif entre les moyennes d’Anthony Davis et les références à son poste est saisissant. Le All-Star les domine tous aux points et aux rebonds. Face à une équipe de Golden State, meilleure défense et meilleur bilan de la ligue avec 67 victoires, c’est remarquable.
De la trempe des meilleurs joueurs de l’histoire
Pour trouver des intérieurs qui ont réussi de telles moyennes, il faut remonter bien plus loin en arrière. Kareem Abdul-Jabbar avait par exemple scoré 36,2 points contre les Sixers en 1970. Pour Wilt Chamberlain, le détail des rencontres n’est pas connu, impossible donc de se faire une idée mais, compte tenu de son historique et ses records, les 31 points de moyenne de Davis ont probablement vite été avalés.
Même Shaquille O’Neal et Hakeem Olajuwon n’ont pas atteint ce niveau de performance : 20,7 points, 13,3 rebonds pour le Shaq ; 21,2 points et 13 rebonds pour l’ex-pivot des Rockets.
Quant à Michael Jordan, considéré par beaucoup comme le meilleur joueur de l’histoire, l’ancien arrière des Bulls était déjà à un niveau impressionnant, avec 29,3 points, 8,5 passes, 5,8 rebonds et 2,8 interceptions contre les Bucks en 1985, mais il n’a pas plus marqué qu’ Anthony Davis !
L’analogie avec LeBron James
S’il faut trouver une vraie comparaison, on peut se tourner vers LeBron James puisque les deux joueurs ont disputé les playoffs lors de leur 3e saison. Contre les Wizards en 2006, James avait sorti le grand jeu avec 35,7 points, 7,5 rebonds et 5,7 passes de moyenne, dont un triple-double pour sa première sortie en playoffs.
Ce petit regard sur les livres d’histoire n’est évidemment qu’une partie de la réponse. Pour être le plus juste et précis possible, il faudrait comparer chaque contexte mais la lecture froide et pure des chiffres donne une idée du monstre qu’est Davis. Ce gamin de 22 ans est spécial, on le savait déjà. Néanmoins, c’est toujours en playoffs que les performances prennent une autre consistance.