Comment Steve Kerr a gagné la confiance des Warriors

Si Steve Kerr a perdu la course pour le trophée de meilleur coach de la saison, il n’a pas encore abandonné celle pour le titre. Titulaire du meilleur bilan de la ligue cette saison et du meilleur résultat de l’histoire parmi les coaches rookies, l’entraîneur des Warriors a réalisé un parcours en saison régulière parfait pour sa première année. Heureux de débuter à la tête d’une équipe déjà victorieuse, Steve Kerr a déjà reconnu sa situation privilégiée et c’est justement cette humilité qui lui a permis de s’imposer auprès de son groupe.

En effet, au-delà de la discorde entre la direction du club et Mark Jackson, ce dernier avait de bons résultats, comme le prouvent ces deux qualifications de suite en playoffs, dont la dernière avec plus de 50 victoires.

« Il nous a amenés à un certain niveau en playoffs et nous avons essayé d’aller plus loin mais nous n’avons pas pu, » confiait récemment Stephen Curry, très touché par le licenciement de son ancien coach.

Steve Kerr : « Je n’allais pas faire comme si j’avais toutes les réponses »

Attendu au tournant, notamment en raison de son lucratif contrat, Steve Kerr a eu l’intelligence de ne pas faire table rase du passé. Débutant à ce niveau, il a utilisé les fondations établies par Mark Jackson pour mieux distiller sa philosophie de jeu. C’est ainsi que le coach a accepté que les joueurs continuent d’utiliser le slogan de leur entraîneur précédent, une de leurs requêtes.

« J’imagine que cela aurait étrange qu’il refuse, car il n’y avait pas besoin de renier la fondation que nous avions construite avec Mark et le changement culturel dont il était responsable. Il n’aurait pas pu le gérer d’une autre manière, surtout avec tous les gars qui ont ouvertement soutenu coach Jackson quand tout cela est arrivé, » explique Stephen Curry à Mercury News.

D’autres auraient pourtant vu d’un mauvais oeil de reprendre les coutumes établies par leur prédécesseur. Dans une ligue où l’ego et l’autorité sont des notions fortes, certains auraient de suite marqué leur territoire. Au contraire, Steve Kerr a tenu à assurer une transition en douceur, notamment par égard envers Mark Jackson.

« Nous avons discuté plusieurs fois cette année (avec Jackson). J’ai le plus grand respect pour lui et son travail, qui a initié le nôtre cette saison. Je savais en arrivant dans cette équipe, qui a gagné 51 matchs l’année dernière, que c’était important de ne pas faire comme si j’avais toutes les réponses. Les joueurs en avaient eux-mêmes beaucoup. Je devais juste essayer de les aider à progresser et continuer l’évolution en cours depuis deux ans, » explique Steve Kerr.

Désormais, Golden State a l’opportunité de gagner son premier titre depuis 1975. L’architecte à l’origine de cette réussite n’est plus dans les murs, mais son successeur n’a pas tout démoli.