Atlanta – San Antonio : l’élève dominé par le maître

Malgré l’écart conséquent en faveur des Spurs, cette affiche entre Atlanta et San Antonio a tenu toutes ses promesses. Sérieux, les joueurs de Gregg Popovich n’ont rien laissé au hasard. L’effort collectif est de taille : à chaque période, un Texan a élevé le niveau de son jeu pour guider les siens. Meilleur marqueur du match (23 pts, 8 rbds), Tiago Splitter a pris le match à son compte, aux côtés de Kawhi Leonard (20 pts, 10 rbds, 7 pds), Boris Diaw (17 pts) ou Tim Duncan (12 pts, 7 rbds, 4 cts). Fort d’un jeu léché, d’une défense harassante, les Spurs s’offrent une victoire référence , 114-95, sur le parquet de la meilleure équipe de l’Est.

Les Hawks pris à la gorge

Lucides au sujet de l’importance du début de match, les Spurs impriment de suite le rythme du match. L’animation du jeu est impressionnante, et dictée collectivement par des titulaires en jambes. La connexion entre Tiago Splitter et Tim Duncan fonctionne à merveille, tandis que Kawhi Leonard et Tony Parker génèrent des fixations. Dépassés, soumis à des réflexes défensifs des plus vifs, les Hawks souffrent. Très vite, l’écart grimpe à 20 points (26-6) dans une Philips Arena désabusée. Un temps mort plus tard (demandé par les Spurs), Atlanta se remet en selle, en premier lieu en défense, puis par ses intérieurs, Pero Antic et Al Horford.

Tiago Splitter enfonce Atlanta

Les Spurs ne perdent pas pied pour autant, et chargent dès la période suivante, dans le sillon de Danny Green (15 pts, 7 rbds) et Marco Belinelli (13 pts, 5 rbds). Très adroits, les deux arrières créent de l’espace et répondent à chaque retour georgien. Atlanta retrouve en effet son basket, et l’adresse bénéfique d’un Kyle Korver masqué. Le travail de Dennis Schroder, en défense sur Tony Parker et en attaque, fait du bien et les locaux reviennent à 13 longueurs. En face, Tiago Splitter abat un boulot de dingue des deux côtés du terrain, à l’instar de Kawhi Leonard à l’anticipation salvatrice pour le jeu rapide. Ainsi, malgré son sursaut, Atlanta repart au vestiaire, distancé de 18 longueurs, 59-41. Ironie du sort, DeMarre Carroll convertit son tir de l’autre côté du terrain… après la sonnerie.

Les Hawks s’agitent, Tim Duncan veille

La pause n’entame pas la mécanique texane. La machine rutile comme à ses plus belles heures : la défense est en place et les fixations pour l’intérieur s’enchainent. Trop rapide pour lui-même, Jeff Teague manque un dunk sur contre-attaque. Mike Budenholzer croit à une faute et récolte une technique. Une minute plus tard, la scène se répète cette fois sur un contact non sifflé sur Al Horford. Expulsé, le stratège répète un scénario déjà connu de Gregg Popovich et espère ainsi provoquer une réaction. Il l’obtient de Paul Millsap, galvanisé. L’intérieur inscrit 11 points de suite, dont trois tirs primés. Jeff Teague et Antic au soutien, les Hawks sont de retour à 14 longueurs. Mais face à Tim Duncan, l’effort ne suffit pas. Le futur Hall of Famer est immense en défense et la création. À l’aube de l’ultime période, les champions en titre limitent les dégâts, 83-65.

Boris Diaw, magique et décisif

Dénouement inattendu dans un match si collectif, le quatrième quart-temps se résume en grande partie à un homme : Boris Diaw. Le bien-nommé se sublime, vexé après deux erreurs consécutives. En verve, il récite la leçon. Poste bas après départ poste haut, en contre-attaque, le Français fait tout. C’est encore lui qui soulage les Spurs d’un trois points sous la menace georgienne aux aguets, sans compter cette passe décisive pour Kawhi Leonard derrière l’arc en fin de possession. Les efforts de DeMarre Carroll et Dennis Schroder n’y peuvent rien, les Spurs ont la réponse à tout.

Sans Manu Ginobili, ni Aron Baynes (sorti en début de match pour une entorse à une cheville), San Antonio frappe un grand coup à Atlanta avec ce troisième succès consécutif. Les Hawks sont dans la spirale inverse, mais le retour de Kyle Korver devrait finir par porter ses fruits. Ce soir, les Spurs étaient simplement trop forts.