Avec sa moustache d’ado boutonneux et son faciès de petite frappe red neck de la corn belt, Zach Lavine n’étale pas les signes extérieurs classiques du joueur NBA. En face de lui, vous auriez presque envie de lui balancer « hé gamin, retourne à l’école ». Seulement voilà, l’habit ne fait pas tout le temps le moine et le rookie des Wolves arbore son talent sans complexe.
« J’ai confiance en moi, dans mon shoot et dans mon jeu », nous expliquait-il la semaine passée après une cuisante défaite face aux Clippers. Depuis vendredi, Mo Williams a rejoint Ricky Rubio à l’infirmerie et le rookie se retrouve titulaire, aux manettes d’une franchise NBA sans expérience ni succès. Les victoires se comptent sur les griffes d’une patte de loup dans le Minnesota mais Lavine profite des blessures et de la disette pour franchir un premier palier dans sa très jeune carrière.
« Il va se retrouver à jouer un paquet de minutes et ça va être une grosse expérience pour Zach. Lui comme les autres vont se retrouver avec des opportunités de progresser et de montrer ce qu’ils peuvent faire. Je leur ai dit il y a deux jours, il faut qu’ils en profitent car quand les vétérans seront de retours les minutes baisseront », expliquait Flip Saunders avant la courte défaite face aux Rockets.
Titulaire à 19 ans
En arrivant dans son vestiaire plus de deux heures avant le match face aux Texans, Lavine a trouvé un mot sur sa chaise. Son coach lui donnait ses consignes, pour sa sixième titularisation de la saison: « Calme toi mais reste agressif. Organise le jeu, ne sois pas trop fou ». Au final, le bleu de Twin City rendra une belle copie de 17 pts, 6 rbds, 4 passes et 2 balles perdues en 35 minutes, mais la plus grosse détente sèche de la draft 2014 était énervé après coup. Il s’en voulait pour sa mauvaise défense dans la prolongation. Quid de son shoot hasardeux pris à 20 secondes du temps réglementaire quand les siens étaient à +2 ?
« Je sais que je peux mettre ces shoots, donc c’est normal que je le prenne. Je ne sais pas si le coach pense la même chose mais il faut lui demander. »
Publiquement, Flip Saunders ne pointera jamais du doigts un de ses joueurs, qui plus est un rookie. Le lendemain à San Antonio, il lui octroiera même 42 minutes et Lavine assumera avec brio : 22 pts et 10 passes à 8/15. Zach grandit et mûrit.
« Je suis quelqu’un de confiant, je sais ce dont je suis capable », nous confiait-il la semaine passée. » Une fois sur le parquet, tu ne vas pas faire 12/13 tous les soirs comme je l’ai fait devant les Lakers. La préparation et l’approche mentale doivent être les mêmes chaque soir car en NBA, les mecs sont là pour te rentrer dedans. Il faut se battre et être prêt. Il n’y aura jamais un shoot facile et il faut accepter de faire des erreurs pour ne pas refaire les mêmes après. Il faut garder la tête haute, il y aura des hauts et des bas et si tu commences à te lamenter, c’est fini ».
« Je ne suis pas le plus social de l’équipe »
Il l’avoue lui même, « je suis introverti et pas le gars le plus social du vestiaire », mais il se félicite de ne pas encore avoir pris « le fameux rookie wall » en pleine poire. Il sera pour quand ? L’ex- meneur de UCLA n’y pense pas. Il préfère se souvenir de son premier match face à Kobe et son récital. Un grand souvenir :
« J’ai grandi en étant fan des Lakers, c’était mon premier match au Staples et mon premier match à L.A depuis UCLA. Défendre devant Kobe, une idole, c’était énorme. Quand j’ai rentré mon premier shoot, j’ai su que ça allait être un grand soir. »
Des grands soirs, Minnesota ne va pas en vivre beaucoup cette saison.
Propos recueillis à Los Angeles