Après une remise du trophée Larry O’Brien largement fêtée par le AT&T Center, les Spurs et les Mavericks ont eu l’honneur d’ouvrir la saison 2014/2015 et les deux équipes nous ont servis un match digne des playoffs. Loin d’être parfait en termes de rigueur, cette première rencontre fut en revanche d’une intensité bienvenue après des mois de sevrage NBA. Au final, les Spurs l’emportent 101-100, notamment grâce son illustre Big Three, Tony Parker (23 pts), Manu Ginobili (20 pts) et Tim Duncan (14 pts, 13 rbds), bien secondé par Marco Belinelli et Boris Diaw à la création.
Un début de match fébrile mais disputé
Dès les premières secondes du match, Tony Parker donne le ton en prenant un jump shot très rapidement. Les deux équipes courent beaucoup mais la réussite les fuit. Il faut attendre Danny Green pour marquer les premiers points de cette saison après deux minutes de jeu. En revanche, c’est Dallas qui semble mener le duel en termes d’agressivité : Chandler Parsons se montre agressif et claque un beau dunk sur un drive, tandis que Tyson Chandler moissonne au rebond. Mais très vite, les Spurs reprennent des couleurs de la saison passée. Le meneur français peine à scorer dans la peinture mais sanctionne à deux reprises derrière la ligne à trois points. Avec les rentrées de Manu Ginobili et Boris Diaw, le reste du collectif se met au diapason et les Spurs abusent (parfois, à tort) de leur jeu de passes. Tyson Chandler sorti, l’accès au cercle se fait plus aisé et les hommes de Popovich en profitent. D’autant que Manu Ginobili est là pour rattraper les approximations grâce à ses mains balladeuses. À l’issue du premier quart-temps, San Antonio mène 26-24.
Dallas en embuscade
La suite se fait plus intense. Les Mavericks ont faim et le prouvent. Les joueurs de Rick Carlisle profitent de leur traction arrière pour alterner le danger derrière la ligne et dans le périmètre. Tim Duncan ayant laissé sa place à Aron Baynes, les Mavs accèdent plus facilement au cercle et fixent avec succès pour l’extérieur. À ce petit jeu, c’est Monta Ellis qui s’en sort le mieux, bien soutenu par Jameer Nelson et Richard Jefferson. Discret, Dirk Nowitzki crée surtout le danger en attirant la défense adverse. Cette dernière prend l’eau et à la mi-temps, les Mavs ont déjà passé 53 points aux champions en titre.
Les Mavs frustrés en seconde période
Le retour des vestiaires est salvateur pour locataires de l’AT&T Center. La défense se remet au niveau, et les errements sur les pick& rolls répétés lors de la première période ne sont plus d’actualité. De fait, les Spurs retrouvent également leur jeu de transition et leur adresse, grâce à Marco Belinelli et Danny Green. Face à la frustration et l’accumulation des fautes, Dallas perd son sang-froid, à commencer par Tyson Chandler, sanctionné par une faute technique. Dans la foulée, c’est Tony Parker qui fait preuve d’insolence avec un shake & bake à donner le vertige à Jameer Nelson. En difficulté, Dirk Nowitzki laisse lui aussi parler sa colère, également punie par une technique. Les Mavericks n’y sont plus, hormis Monta Ellis qui fait un festival et maintient son équipe dans le match. Lui et Parker se rendent coup pour coup. Et alors que les équipes sont au coude à coude, c’est Manu Ginobili qui décide de l’issue de ce troisième quart-temps sur un eurostep d’école en tête de raquette pour donner deux points d’avance aux Spurs.
Les Spurs gèrent…trop facilement ?
L’Argentin poursuit sur sa lancée dans les premières minutes de l’ultime période et s’installe comme le playmaker de l’équipe. Il retrouve par la même occasion un peu d’adresse extérieure, toujours aidé par Marco Belinelli très saignant (15 points à 5/8) et Cory Joseph. Monta Ellis sur le banc, Devin Harris le supplée efficacement sur le banc et permet à chaque fois aux Mavericks de ne pas trop se laisser distancer. Le quatrième quart-temps est celui des grands, comme le prouvent Dirk Nowitzki et Tim Duncan, tous deux sortis d’hibernation. C’est d’ailleurs vers le quintuple champion NBA que se tournent les Spurs pour créer de l’impact intérieur, point faible de l’équipe jusqu’ici. Étrangement, San Antonio donne l’impression de mettre la main sur le match mais le score ne reflète pas du tout cette impression, puisque Monta Ellis et les siens sont seulement à 5 longueurs d’écart à 3 minutes de la fin.
Une fin de match digne des playoffs
Et contre toute attente, en un clin d’oeil, Dallas refait surface, grâce aux deux Chandler. Plus fort encore, à 1:20 de la conclusion, l’ailier allemand se fend d’un jump shot pour redonner l’avantage aux visiteurs (100-98). Le public de San Antonio est éteint. Mais quelques secondes plus tard, les locaux retrouvent la voix, largement teintée de l’accent français grâce à la connexion Diaw-Parker qui amène le meneur à inscrire son quatrième tir derrière l’arc de la rencontre. Les Spurs ont repris la tête (101-100) et ne la lâcheront plus, Chandler Parsons manquant la balle de match.
Pour un premier match, les champions en titre ont assuré le principal avec la victoire. Tony Parker a encore montré qu’il était en jambes, tandis que Manu Ginobili a pu retrouver de la confiance, lui qui était en peine tout au long de la présaison.
« Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. Je voulais vraiment bien faire. Je n’étais pas suffisamment confiant. Il y a eu la cérémonie, cela m’a rendu très ému et les choses se sont enclenchées. Mais je sais que je dois encore travailler, je suis encore derrière mes coéquipiers (en termes de condition), mais… c’est un grand début, je ne peux pas me plaindre. » a ainsi déclaré l’Argentin à l’issue du match.
Pour la suite, les Spurs devront prendre beaucoup plus soin du ballon (20 balles perdues ce soir) et revoir leur défense sur pick&roll. Quant aux Mavericks, la tâche n’était pas aisée et ils ne sont guère passés loin. L’ensemble était très prometteur et avec le retour de Raymond Felton et un Chandler Parsons plus en réussite, l’équipe sera redoutable à court terme.