San Antonio, le « home sweet home » d’Ettore Messina

Signé cet été comme assistant-coach des Spurs, Ettore Messina se sent comme chez lui à San Antonio. Depuis toujours en phase avec Gregg Popovich, les deux hommes se complètent à merveille. D’ailleurs, le coach des Spurs est sur un nuage depuis que l’Italien l’a rejoint sur le banc.

« C’est un gars intelligent, un sacré bon coach et quelqu’un de très intéressant, » s’extasie le coach aux cinq titres NBA. « Pourquoi ne voudriez-vous pas avoir quelqu’un comme Ettore à proximité de votre équipe ? C’était une décision facile car il a déjà été avec nous. Je lui avais offert une place dans notre avion afin qu’il parte pour quelques roads trips avec nous. Il a déjà voyagé avec nous auparavant. Nous parlons beaucoup. C’est quelqu’un de classe, bien plus élégant que moi. Il est très vif et sait ce qu’il fait. L’avoir avec nous est génial pour notre club et très amusant pour moi. C’est quelqu’un avec qui je peux partager des choses de notre génération commune. »

Le palmarès d’Ettore Messina est un des plus prestigieux du Vieux Continent : 4 fois champion d’Euroleague, 4 fois champion d’Italie, 5 fois champion de Russie et deux fois meilleur coach de l’Euroleague. L’entente entre les deux hommes est loin d’être étonnante, quand on connait l’immense respect qu’éprouve Gregg Popovich pour le basket international.

« C’est génial de retrouver Manu à ce stade de sa carrière »

C’est aussi cet aspect des Spurs qui a toujours plu au stratège italien. Avec cinq joueurs formés sur le continent européen, l’équipe présente forcément un profil connu pour le coach, d’autant qu’il a déjà coaché et fréquenté Manu Ginobili et Marco Belinelli à Bologne.

« C’est évidemment spécial d’avoir une chance de venir en NBA après toutes ces années et de faire partie d’une équipe avec Manu et Marco, » confie t-il. « Mais je connais tellement de Spurs différents depuis leur passage en Europe. Dans un sens, c’est comme si j’étais à la maison. C’est très spécial de travailler avec Pop’, avec ce club et pas seulement car il s’agit du champion en titre, mais aussi car c’est l’équipe qui, pour nous Européens, est le plus proche de notre manière de faire et voir les choses. C’est unique d’avoir cette chance de retrouver Manu à la fin de sa carrière. À mon âge, on ne pense pas à construire sa carrière ou ce genre de choses. Si ça arrive, ça arrive. Ce n’est pas grave. Désormais, il ne s’agit que d’expériences. »

« En Europe, on étudie les systèmes de Gregg Popovich »

Depuis son arrivée aux États-Unis, Ettore Messina tient à saluer le travail de ses pairs. Selon lui, le mythe voulant que les basketteurs américains travaillent beaucoup moins leurs fondamentaux est faux.

« Il y a beaucoup de soin apporté au travail individuel, ici en NBA, par les joueurs désireux de s’améliorer. Il y a beaucoup de préoccupation autour du développement des joueurs par les équipes. Si vous avez regardé Team USA lors de la Coupe du Monde, vous comprenez qu’il ne s’agit pas que d’un groupe de All-Stars. C’était une équipe. C’est ce que Pop a mis en place ici. Tout le monde parle du « style européen » joué par les Spurs. Vous savez quoi ? En Europe, nous passons beaucoup de temps à étudier les Spurs et l’attaque de Pop. »

En quelque sorte, la boucle se boucle naturellement à San Antonio. Avec ce conglomérat de cerveaux tous différents, de Messina à Becky Hammon en passant par Ime Udoka, Chip Engelland, Jim Boylen ou Chad Mercier, l’équipe fait la part belle aux différences de points de vue afin de synthétiser le plus efficacement le mode de jeu idéal pour gagner.