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Craig Ehlo, le défenseur de « The Shot » devenu toxicomane

1375392907000-XXX-CRAIF-EHLO-SEATTLE-1308011736_4_3Chandler Parsons a récemment expliqué qu’il allait devoir vivre toute sa vie avec le shoot au buzzer de Damian Lillard, lors du premier tour des playoffs 2014. Un sentiment que vit Craig Ehlo (53 ans, ce 11 août) depuis maintenant 25 ans.

Un soir de mai 1989, le joueur des Cavaliers est entré dans la légende de la NBA en devenant l’homme qui a défendu sur Michael Jordan lorsqu’il a marqué « The Shot ». Le joueur qui a défié la gravité de Air Jordan, et qui a terminé au sol, vaincu au buzzer dans l’un des plus grands moments de l’histoire de la ligue.

L’image est un classique de la carrière du meilleur joueur de l’histoire, le match est souvent rediffusé sur ESPN Classic et cette action est présente dans tous les highlights ou Top 10 historiques qui garnissent une saison NBA.

« Aujourd’hui, je n’existerais pas… »

Bien que son nom soit connu mondialement pour avoir été le défenseur attitré et souffre-douleur de Jordan à la fin des années 80, la carrière de Craig Ehlo est assez méconnue. Surtout son parcours. Arrivé en NBA lors de la draft 1983, le natif de Lubbock au Texas a été choisi au troisième tour, en 48e place par Houston.

« Aujourd’hui, je n’existerais pas », résume-t-il à Sport Illustrated.

Ehlo dispute 88 matches en trois saisons et il n’est jamais certain de rester en NBA. Sa dernière saison avec les Rockets, il touche 105 000 dollars, une belle somme pour l’époque qu’il préfère investir à défaut de se faire plaisir ou d’organiser un mariage avec sa compagne Jani.

« Je ne savais pas combien de temps cette période en NBA allait durer, donc je devais être à l’abri financièrement. »

Pour que l’aventure continue le plus longtemps possible, Ehlo passe cet été dans les salles pour améliorer son jeu.

« J’ai toujours eu l’impression que quelqu’un allait prendre ma place. Je n’ai jamais eu de statut, jamais eu le sentiment que ma place était sécurisée. »

Il n’avait pas peur de « Mister » Jordan

Coupé par les Rockets lors du training camp 1986, il rebondit en janvier 1987 avec un contrat de 10 jours à Cleveland. Il s’impose rapidement comme le backup de Ron Harper, solide défenseur et honnête shooteur à 3-pts. Le joueur qui fait le sale boulot, mais essentiel dans une équipe.

« Ce dont je me souviens sur Craig, c’est qu’il était toujours sur le poster », raconte Steve Kerr, son coéquipier de l’époque. « Il allait sur chaque dunk. Il avait de longs bras, une bonne détente et il voulait défier les gars au dessus de l’anneau. Parfois, il contrait mais souvent il se faisait dunker dessus. Il n’avait peur de rien. »

Et pas de Michael Jordan. Face à la star montante de la ligue, Ehlo essaie encore et encore de le contenir, de l’empêcher de marquer. Bien qu’il ait deux ans de plus, quand Ehlo s’adresse à Jordan, il l’appelle Monsieur. En saison régulière ou en playoffs, il aura tout tenté, mais face au meilleur joueur du monde, il aura cédé de nombreuses fois. Il regrettera même que Jordan juge son dernier shoot contre le Jazz en 1998 comme le plus grand de sa carrière, devant celui contre les Cavaliers en 1989.

« J’ai toujours voulu lui demander pourquoi il m’avait fait descendre du sommet de son classement. »

Ce shoot dont tout le monde lui parle depuis maintenant 25 ans. Même des jeunes qui n’étaient pas nés à l’époque. Ehlo est désormais présenté, par ses amis notamment, comme « le gars sur qui Jordan a mis The Shot ».

« Si on doit prendre un shoot de la gagne, autant que ce soit par le meilleur joueur de tous les temps », répond alors son fils, Austin.

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Accro au médicament suite à une opération du dos…

Avec Cleveland, il enchaînera les saisons à plus de 10 points par match avant de signer à Atlanta en 1993, puis à Seattle en 1996 pour une dernière année dans la ligue, après quatorze saisons passées sur les parquets. Après son départ de Cleveland, il ne sera plus titulaire, son temps de jeu baisse et ses moyennes avec.

Une fois sa carrière de basketteur terminée, Ehlo a eu quelques difficultés. D’abord à trouver une activité professionnelle. Il ira notamment travailler comme commentateur à Gonzaga, ou comme assistant coach entre 2011 et 2013 à Eastern Washington, une université dans la banlieue de Spokane.

Ensuite, physiquement. Il doit jongler avec des problèmes de dos contactés avant sa retraite. Il supporte la douleur pendant des années avant de subir deux opérations en 2003 puis 2007. En 2010, il repasse sur le billard où les chirurgiens lui posent deux barres et deux plaques dans le dos. Immobile pendant six mois, il est sous Hydrocodone, un analgésique narcotique et Zolpidem, un sédatif très puissant.

Les médicaments lui font perdre le sens des réalités et lors de l’été 2013, il prend quinze pilules d’Hydrocodone par jour et commence à vivre dans sa bulle et s’écarte de sa femme et de ses trois enfants.

« Je pense que je me suis convaincu que cela n’allait rien me faire, donc que je pouvais en prendre autant que je voulais. »

… il ne se contrôle plus

Un ami est appelé en renfort pour le convaincre de stopper les médicaments. Ehlo ne l’écoute pas et le repousse même. Cet ami aura alors un constat simple mais terrible : rien ne changera tant qu’il n’aura pas touché le fond.

Le 31 juillet, toute la famille est sur le départ. Direction Las Vegas pour une réception qui concerne Isagenix, une entreprise qui commercialise des compléments alimentaire, où Jani, sa femme, travaille. Au moment de partir, elle le prévient : pas question d’emporter des médicaments, sinon il ne vient pas.

« Je lui ai dit qu’elle n’avait pas compris la situation. Je devais les avoir avec moi. La douleur n’était plus là, mais passer deux sans mes Hydrocodone, c’était comme passer deux jours sans héroïne pour une personne droguée. »

Ehlo a caché ses doses dans sa valise et son fils, Austin, décide de prendre les choses en main en attrapant la valise, le forçant à les laisser au domicile familial. Le fils est très calme et ne veut que le bien de son père. Mais Craig réagit très mal.

« Quand il a attrapé la valise, il s’est passé quelque chose en moi. J’étais dans une situation de protection de ma drogue, comme un ours va protéger son petit. »

Quand tout le monde est couché, Ehlo va dans le garage avec une logique simple mais destructrice : si elle ne veut pas que je vienne, je vais brûler ses vêtements. Il commence à y mettre le feu, ce qui va réveiller sa famille qui appelle la police. Quand les forces de l’ordre arrivent sur les lieux, ils trouvent Austin dans les bras de son père. Ehlo passe 24 heures en prison pour incendie et violence domestique, alors que sa famille est partie à Las Vegas.

« C’était surréaliste. Je n’avais jamais eu de problème, jamais été dans une cellule et me voilà enfermé, en chaussettes avec aucune lumière, aucune montre ou pendule, demandant à Dieu ce qui s’est passé. »

Libéré sans verser de caution, il a pour ordre de ne pas entré en contact avec sa famille pendant deux semaines. Le juge ne le force pas à se soigner, mais l’ancien joueur des Cavaliers va faire la démarche, car il a eu une prise de conscience dans sa cellule.

Aidé par un ami, ancien joueur NBA

Aidé par Chris Herren, rencontré deux ans plus tôt et devenu son ami, qui lui aussi a joué en NBA et connu des soucis avec la drogue, il part dans le Massachusetts, à Gosnold, pour en finir avec son addiction. Il est bien entouré et discute beaucoup avec Herren. Il rencontre des personnes qui ont commencé avec des médicaments avant de tomber dans l’héroïne.

« Ce sont des stéréotypes : les toxicomanes sont dans la rue. Mais à Gosnold, il y avait des PDG, des mères de familles, moi. Des gens dans la quarantaine, des quinquagénaires, des gamins de 18 ans. J’ai ouvert les yeux pour voir ce que l’on devient. C’est une épidémie, nous perdons une génération avec les addictions. »

Après trente jours de désintoxication, il revient à Spokane pour son jugement. Il plaide coupable et ne retourne pas en prison. Une semaine après, il retrouve sa famille avec laquelle il reconstruit une relation brisée par son addiction aux médicaments.

Aujourd’hui, il participe à des réunions à Gosnold et il se documente énormément sur les dépendances, engloutissant des livres sur le sujet. Il n’a pas encore l’intention de reprendre un travail, après tout sa famille n’a pas de problème d’argent, mais il est désormais conscient que tout peut basculer à n’importe quel moment. Il va donc s’appliquer à bien faire les choses, à rester dans le droit chemin, et à demeurer l’homme de « The Shot ».

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