Kobe Bryant doit-il faire un break ?

Dimanche soir, malgré la victoire facile des Lakers contre Milwaukee, Kobe Bryant a connu l’une des pires soirées de sa carrière en terme d’adresse, avec un horrible 4/21 (19 %) et seulement 12 points au compteur.

C’est bien simple, celui que l’on surnomme le « Black Mamba » n’avait pas connu de telle défaillance aux tirs depuis le 20 décembre 2004 contre Memphis. A l’époque, Kobe n’avait inscrits que 2 paniers sur 16 tentatives, soit 12 % de réussite dans la défaite des Californiens.

Si Bryant manque la cible, c’est tout simplement parce qu’il est blessé, et il est peut-être temps pour lui de se reposer et de se soigner.

Ce match n’est pas un accident

Plus généralement, Bryant connait une période plutôt compliquée au niveau de son adresse. Sur les 5 derniers matchs, il tourne à 35 % aux tirs, 26 % à 3-pts et même un faible, pour lui, 71 % aux lancers francs.

Cela s’explique par ses problèmes à la main droite, plus particulièrement aux doigts.

Depuis février 2008, Kobe joue avec une déchirure du ligament de l’auriculaire gauche, à laquelle il faut désormais ajouter une fracture de l’index droit survenue en décembre dernier. Malgré ces deux handicaps, Kobe joue et surtout joue beaucoup. Il n’a pas manqué une rencontre de saison régulière depuis 3 ans et a joué les Championnats d’Amériques en Août-Septembre 2007 ainsi que les Jeux Olympiques 2008.

Et même si Kobe continue de dire que tout va bien, on sent bien qu’il souffre et qu’en conséquence son jeu et sa patience aussi en prennent un coup. Il vient d’ailleurs de prendre sa 10e technique de la saison. Rappelons qu’à la 16eme, il sera automatiquement suspendu pour une rencontre.

Même si les premières rencontres étaient plus que prometteuses avec notamment 42 pts à Chicago et surtout 3-shoots inscrits au buzzer, une fracture de l’index reste difficile à gérer si elle n’est pas prise en charge médicalement. Au fil des matches, Kobe perd des sensations aux shoots et surtout joue beaucoup main gauche. Même si sa technique est parfaite, Bryant n’est pas totalement ambidextre.

Les efforts quotidiens, la fatigue, les voyages… Tout cela pèse sur le rendement d’un joueur, et on imagine qu’avec un index fracturé, c’est sans doute de trop pour Kobe Bryant, et peut-être qu’il serait temps pour les Lakers, et leur joueur, de se pencher sur cette blessure.

Un changement radical

Même s’il ne décide pas seul, Kobe est confronté à trois choix : continuer de jouer comme cela ; changer son jeu ; s’éloigner des terrains pour soigner sa fracture.

En clair, le Black Mamba doit donc changer de peau.

S’il continue de jouer comme cela, les résultats ne sont pas garantis et surtout il y a un risque de sur-accident et, scénario catastrophe, de playoffs manqués.

Mais Kobe ne peut pas continuer comme cela. Sa sélection de shoots n’est pas fondamentalement mauvaise mais son shoot est friable. Sa moyenne est tombée à 22 pts ces cinq derniers matchs et surtout les Lakers vont en pâtir tôt ou tard.

Kobe peut alors changer de style de jeu. Il peut moins shooter et laisser un peu plus la responsabilité offensive à Gasol quand il sera de retour, Bynum, Odom ou Artest. Kobe deviendrait donc plus passeur, et les Lakers joueraient plus avec le triangle. Phil Jackson pourrait même reposer un peu sa star, qui joue plus de 38 minutes par match.

Ou en dernière solution, éloigner Kobe partiellement ou totalement des parquets.
Partiellement lors des rencontres plus faciles où l’absence de Kobe n’est pas préjudiciable. Ou alors complètement, ce qui signifierait plusieurs semaines d’absence, et donc un « no show » lors du All-Star game.

Pour l’instant, aucune décision n’a été prise mais on peut imaginer, comme en 2008, que le staff des Lakers fera son maximum pour que Kobe ne joue pas le match des étoiles.

Du repos après le 1er février ?

Kobe a donc un choix à faire, nous sommes début janvier et les Lakers possèdent 4 victoires d’avance sur les Mavericks de Dallas et 6 sur San Antonio, leurs deux prochains adversaires. Ce petit road trip au Texas annonce le grand road trip du 21 janvier au 1er février, qui verra les Lakers jouer 8 matches, face notamment à Cleveland, New York, Philadelphie ou encore Boston. Des rencontres, pour diverses raisons, que Kobe ne manquerait pour rien au monde.

Au retour à Los Angeles, peut-être que ce sera alors le bon moment pour prendre une décision définitive, et peut-être enfin se reposer.