L’expression est parfois galvaudée par des usages assez dispensables, mais là, on peut le dire, nous avons eu droit à des finales historiques ! A de nombreux moments, le niveau de jeu a atteint des sommets entre Miami et San Antonio. Les Spurs ont dominé le Heat en cinq manches, un résultat assez surprenant a priori. Mais les chiffres finaux ne laissent plus la place pour le doute.
San Antonio a réussi une des finales les plus abouties de son histoire et Tony Parker et Tim Duncan ne disaient pas le contraire sur le podium, avec le trophée Larry O’Brien dans les bras. Après deux premières manches disputées, les hommes de Popovich ont changé de braquet et le Heat n’a jamais su répondre. Voici quelques statistiques marquantes de ces finales 2014.
Un chef d’oeuvre de première mi-temps
C’était lors du match 3. Le Heat a encore le vent en poupe après avoir été chercher un succès à l’extérieur. LeBron James et sa bande reviennent à la maison où ils n’ont pas perdu le moindre match durant ces playoffs… mais les doubles champions en titre vont déchanter ! Sur les ailes d’un Kawhi Leonard magistral (29 points), San Antonio va réaliser une première mi-temps historique en termes d’adresse. Les sbires de Popovich vont rentrer les trois quarts de leurs tentatives pendant les 24 premières minutes, 75,8% de réussite (25/33), un chiffre proprement ébouriffant ! Les Spurs avaient entamé tambour battant avec un hallucinant 19/21 ! Avec 71-50 au tableau d’affichage à la pause, c’était également la première fois depuis 1987 qu’une équipe atteignait la barre des 70 points marqués en une mi-temps. Le précédent record était détenu par le Magic qui avait réussi 75% en 2009 face aux Lakers.
L’attaque en mouvement des Spurs gravée dans le marbre
Que ce soit Boris Diaw, Erik Spoelstra, LeBron James ou Tim Duncan, tous les acteurs de ces finales se sont accordés à dire que le jeu produit par ces Spurs, cuvée 2014, avait tout du millésime. Avec un jeu de passe léché et une circulation du ballon étourdissante, la troupe de Popovich a développé un basket des plus séduisants. Et les chiffres ne disent pas le contraire au niveau de l’adresse et des passes. San Antonio Spurs a shooté à 52,76% sur la finale soit le meilleur total de l’histoire. Mieux que les Chicago Bulls de Sa Majesté Jordan en 1991 qui étaient tout de même montés à 52,72% lors de leur victoire face aux Lakers pour leur premier titre NBA. En termes de passes, les Spurs finissent avec un cumul de 127 passes, soit plus de 25 par matchs. En face, le Heat n’en a totalisé que 76, soit le deuxième plus petit total derrière les Knicks de 1999… qui avaient affronté les Spurs, tiens tiens !
Le plus gros écart sur une finale
Avec un +70 sur le score total en cumulé (528-458), les Spurs terminent la série avec une moyenne de 14 points d’écart. Cela constitue le plus gros écart des Finals en total cumulé, devant le +65 des Celtics de 1965 contre les Lakers; et en moyenne (12,6), devant ces mêmes Celtics.
Les « Sni – Spurs » ont sorti les flingues de compét’
Avec 55 tirs à trois points réussis en cinq manches, soit 11 par match, les shooteurs des Spurs ont visé dans le mille. Leur magnifique jeu de passes aidant, l’adresse à trois points a été un élément clé pour faire sauter le verrou floridien… qui, ne nous le cachons pas, était bien rouillé ! Ironie du sort, c’était le Heat qui détenait le précédent record avec 42 réussites (remember Mike Miller) en 2012 face à OKC.
Miami écrasé aux rebonds
Birdman à côté de ses pompes, Chris Bosh bien limité, Udonis Haslem privé de jeu: le Heat a mangé chaud aux rebonds. Pire, Miami établit le triste record du plus petit nombre de rebonds pris avec 161 sur une série de cinq matchs. Les Lakers de 1991, avec 178 prises, laissent volontiers leur casserole au Heat…
Des Spurs historiquement dominateurs en playoffs !
En faisant exploser le Heat sur les trois dernières manches des finales, les Spurs récupèrent un autre record: celui du plus grand nombres de blowout sur une campagne de playoffs. Rendez-vous compte, San Antonio a réussi à gagner 12 (de ses 16) matchs en playoffs avec au moins 15 points d’écart. Cela prouve aussi bien la domination des Spurs que leurs capacités offensives tout simplement extraordinaires ! Ce sont une nouvelle fois les Lakers, en 1985 avec 10 victoires, qui doivent céder leur trône.
Le Big Three des Spurs dans l’histoire
Avec un bilan des playoffs à 16 victoires (pour 7 défaites), le Big Three des Spurs a inscrit encore davantage son nom dans la légende NBA avec une 117e victoire en postseason, ce qui en fait le trident le plus victorieux de l’histoire de la ligue. Pour ne rien gâcher, et fort logiquement, le trio Parker-Duncan-Ginobili devient ainsi le premier Big Three à remporter quatre bagues de champion.
Le deuxième plus jeune MVP de l’histoire
Il était passé au travers lors des deux premières levées. Mais Kawhi Leonard a frappé fort lors des trois dernières manches. 24 points, 9 rebonds, 2 passes, 2 interceptions et deux contres, le tout à 24/35 aux tirs: les chiffres du natif de LA sont énormes et son trophée de MVP est largement méritée. Agé de 22 ans, il devient le deuxième plus jeune MVP derrière Magic Johnson. Le magicien des Lakers a même remporté deux fois (à 20 ans puis à 22 ans également) cette récompense du meilleur joueur, en étant plus jeune.
Gregg Popovich impressionnant de longévité
Si on loue l’incroyable succès des Spurs depuis leur premier titre en 1999, avec trois autres bagues en 2003, 2005 et 2007, c’est évidemment le sorcier Popovich qu’on honore en creux. En ayant réussi (avec Tim Duncan) à remporter un titre à plus de 15 ans d’intervalle avec la même équipe, Pop détient la plus grande longévité parmi les entraîneurs de légende. Ni Phil Jackson (11 titres mais avec deux franchises), ni Red Auerbach (9 titres, de 1957 à 1966), ni John Kundla (5 titres), ni Pat Riley (5 titres) n’ont pu réussir cette gageure sur un tel laps de temps !
Tim Duncan, recordman des minutes et des double double
Dream Tim est effectivement devenu le détenteur du plus grand nombre de double double dans l’histoire des playoffs avec 158 (!)… et, dans la même soirée, il a également dépassé Kareem Abdul-Jabbar pour le plus grand nombre de minutes (8902) jouées en playoffs. Immense !
Ray Allen… le record raté de peu !
Il ne lui en manquait plus qu’un ! Un petit tir à trois points et Ray Allen (55) allait effacer Robert Horry (56) du livre des records pour le plus grand nombre de tirs à trois points réussis en finale NBA. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir essayer ! Ray Ray a balancé à 9/22 sur ces finales mais quand ça ne veut pas, ça ne veut pas. Le vétéran se consolera en sachant qu’il a conforté sa place de premier pour ce qui est des playoffs, avec 385 réussites derrière l’arc.