LeBron James : « J’ai simplement joué mon jeu »

Après les moqueries et tous les quolibets qui ont suivi sa sortie lors du match 1 après ses crampes, LeBron James a fait taire les critiques. Auteur d’un match immense avec 35 points, 10 rebonds et 3 passes, le King a permis à son Heat d’égaliser dans la série et de mettre la pression sur les Spurs. Avec ses 14 points à 6/7 aux tirs pendant le troisième quart, LeBron a été tout simplement énorme. Basket USA était là pour recueillir ses premières impressions.

LeBron, tu délivres la passe décisive pour Chris Bosh qui rentre le tir de la gagne, quelle importance cela a pour toi de faire la passe plutôt que de marquer le panier ?

« C’est une belle récompense dans la mesure où c’est l’action qui nous permet de l’emporter. J’ai senti l’action se développer depuis le début et je voulais mettre de la pression sur la défense en pénétrant. Ça a marché avec Duncan qui a resserré et a laissé CB seul dans le coin pour un de ses shoots préférés. »

Tu as pris feu en troisième quart avec 14 points à 6/7 aux tirs, dont 8 points consécutifs qui ont fait mal aux Spurs, comment tu expliques cette montée en puissance ?

« J’ai simplement joué mon jeu. J’essaie toujours de jouer mon jeu comme il faut. Peu importe le déroulement du match, je veux essayer de peser sur le match d’une manière ou d’une autre, que ce soit au rebond, au scoring, à la passe ou en défense. Ce que j’apprécie plus que tout, c’est de me mettre moi et mes coéquipiers dans une situation où on peut réussir. Et ce soir, je suis très content d’avoir pu le faire. »

Avec 35 points et 10 rebonds, tu étais en pleine confiance…

« Quand je trouve mon rythme, j’ai l’impression que tous mes tirs vont rentrer. J’ai commencé vraiment doucement, tous mes tirs ratés étaient dans la peinture. Le premier était contre Tim, ensuite contre Tony Parker et puis sur le dernier, j’ai balancé un vieux tir car j’étais en train de perdre l’équilibre. J’ai commencé à 1/5 aux tirs mais j’avais confiance dans mon jeu. Je prenais les bons tirs. »

Erik Spoelstra t’a peu fait jouer en première mi-temps. Est-ce une conséquence de tes crampes du match 1 ?

« J’ai eu un coup de fatigue durant le deuxième quart. J’ai pris les deux rebonds offensifs et réussi à les remettre dedans. Ça a maintenu la pression sur le défense. Coach Spoelstra a été fidèle à sa ligne de conduite et super dans ses ajustements. Il m’a permis de sortir et j’ai pu me reposer pour le troisième quart. »

Est-ce que l’épisode des crampes t’a contraint à revoir ta routine, à changer tes habitudes ?

« Je ne me suis pas focalisé là-dessus. J’ai suivi ma routine sauf pour une chose, j’ai suivi une séance de yoga ce matin à l’hôtel. Ça se passait dehors et on était quatre en tout et pour tout, avec un enfant qui ne voulait pas du tout y participer. Mais il s’est mis à pleuvoir au milieu donc on a dû terminer au bout d’une demi-heure. »

Le sujet a été traité partout, sur tous les tons. Comment tu restes isolé de tout ce battage ?

« J’ai tout entendu à ce sujet. Mais j’ai continué à faire ce que je fais d’habitude. Notre staff et notre équipe médicale ont fait du bon boulot pour s’occuper de moi. On n’a pas voulu compliquer les choses plus encore. J’ai beaucoup glacé. Mais surtout, je n’ai pas fait une fixette sur le problème. »

Précisément, tu l’as dit toi-même, tu as vécu entouré de caméras depuis l’âge de 15 ans, comment peut-on gérer ce type de pression constante ?

« J’ai un noyau solide autour de moi et ils me permettent de m’exprimer quand ça ne va pas. J’essaye de ne rien garder à l’intérieur trop longtemps. Je suis désormais arrivé à un âge où je sais ce qui est important et ce qui ne l’est pas. Ce qui est important, ce sont mes coéquipiers, mes deux enfants, ma femme, ma famille et mes amis. C’est tout ce que je peux contrôler et c’est ce qui importe. Le basket m’a apporté énormément et a fait que je suis celui que je suis actuellement mais je sais aussi faire la part des choses. Tout le reste ne m’intéresse pas. »

Le Heat a désormais égalisé dans la série, comment tu vois la suite pour que Miami réalise le Three Peat ?

« En attaque, il faut qu’on partage le ballon encore plus et qu’on limite nos pertes de balles. On est une équipe qui est très efficace offensivement, avec des pourcentages de réussite élevés. On se met en danger quand on accumule les ballons perdus parce que ces derniers nous empêchent de mettre notre défense en place. On a une bonne défense sur demi-terrain et on arrive bien à contenir le pick & roll. Quand on est solide en attaque, on a généralement une bonne chance de l’emporter. »

Propos recueillis à San Antonio

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