La Draft Lottery ou comment changer le destin d'une franchise • Basket USA

Tandis que les quatre dernières équipes encore en lice en playoffs vont se disputer le titre de champion NBA 2014, d’autres équipes sont en vacances depuis la fin de la saison régulière. Pour celles-ci, la date du mardi 20 mai est entourée depuis bien longtemps. En effet, c’est ce soir que la destinée de plusieurs franchises va changer grâce à un simple tirage au sort. Et oui, la Draft Lottery, c’est déjà ce soir et on saura enfin quelle franchise aura droit au premier choix de la Draft et empochera le gros lot, probablement Andrew Wiggins, Jabari Parker, voire le pivot Joel Embiid.

Parfois, la Draft Lottery peut changer le cours de l’histoire. Ainsi, en 1997, les Celtics avaient terminé avec le plus mauvais bilan de la ligue et voulaient impérativement drafter Tim Duncan. « Lady Luck » en a décidé autrement et ce sont les San Antonio Spurs, équipe de haut niveau mais plombée par les blessures pendant la saison qui l’a emporté.

Un système pour renforcer les plus faibles équipes

Le système de la Draft Lottery a évolué au fil des ans, au gré des évolutions de la ligue, mais l’idée de base est toujours la même : donner l’opportunité aux franchises les plus faibles de se renforcer avec la possibilité de recruter les meilleurs joueurs issus du championnat universitaire et les jeunes stars internationales. Le but est pourtant d’éviter une « course infernale à la dernière place » (dont on a beaucoup parlé cette saison en raison des stratégies de certaines équipes) qui serait bien évidemment nuisible aux intérêts de la ligue. C’est ainsi que bien qu’ayant terminé à la dernière place du championnat, les Milwaukee Bucks ne sont en rien assurés d’obtenir le premier choix, bien au contraire.

Avec 25% de chance de tirer le premier prix, la lanterne rouge du championnat n’a empoché le premier choix que trois fois depuis 1990 (lea Nets en 1990, les Cavaliers en 2003, et le Magic en 2004), contre quatre pour la deuxième équipe ayant les plus grandes probabilités, et six fois pour la troisième. S’il est vrai que les équipes les plus proches des playoffs n’ont qu’une chance infime de gagner au tirage, cela n’a pas empêché des miracles de se produire. Orlando l’a emporté en 1993 avec seulement 1,52% de chance au départ (1 sur 66) et Chicago a fait de même en 2008 avec 1,70% (17 sur 1000).

Au fil des ans, la Draft Lottery est devenu un évènement de plus en plus médiatisé, tout particulièrement lorsqu’un prospect de grand talent se profile à l’horizon comme Shaquille O’Neal, Tim Duncan, LeBron James… ou le duo Wiggins/Parker.

La cérémonie aura lieu cette année encore à Times Square, en plein coeur de New York. Les équipes concernées par la Draft Lottery envoient sur scène un représentant pour assister au tirage. Il peut s’agir du General Manager, du coach, d’un joueur, ou d’une personnalité liée à la franchise. Ces trois dernières années, les Cavaliers ont envoyé le fils du propriétaire de la franchise, Nick Gilbert, et ce dernier a remporté la Draft Lottery par deux fois. Le show télévisé dure environ une demi-heure. Les équipes sont dévoilées de la 14e jusqu’au podium puis, alors que le suspense est à son comble, les trois premiers choix sont annoncés par le commissionner Adam Silver et la délégation gagnante peut laisser exploser sa joie.

Parfois, le vainqueur annonce plus ou moins officiellement qui sera le joueur choisi au soir de la Draft. Les Cleveland Cavaliers avaient par exemple préparé un maillot floqué du nom de l’enfant du pays, LeBron James, en 2003.

Un tirage de plus en plus contrôlé

Le tirage au sort en lui-même est réalisé sous le contrôle d’un huissier et se déroule dans une salle adjacente au studio. Afin de mettre fin aux rumeurs et théories conspirationnistes, la NBA a diffusé pour la première fois le tirage la saison passée. La légende veut cependant que plusieurs de ces tirages aient été truqués.

En 1985, lors de la première Draft Lottery de l’histoire, des doutes planent encore et toujours sur la victoire des New York Knicks. Pour certains, David Stern et la NBA ont ainsi voulu favoriser New York afin d’augmenter l’attrait de la ligue au sein de la plus grande ville d’Amérique. À l’époque, sept enveloppes étaient déposées dans une urne, chacune contenant le nom d’une franchise. Le mythe veut que l’une des enveloppes ait été laissée dans un congélateur pendant quelques heures puis ait été jetée avec force dans l’urne, provoquant une corne sur l’un de ses coins. Cet incident, connu sous le nom de « Frozen Enveloppe Conspiracy », aurait permis aux Knicks de recruter le pivot Patrick Ewing.

La vérité est et restera à tout jamais ailleurs…