Les Pacers ne sont pas morts !

Il fallait du cran pour tout chambouler ses rotations sur un Game 6, dos au mur, mais tout l’honneur en est revenu à Frank Vogel, coach des Pacers, vainqueurs à Atlanta (95-88). En se passant de Turner, Scola, voire Hibbert, le stratège d’Indiana a  »matché » le small-ball d’Atlanta afin de l’emporter sur le fil. Paul George et David West (24 pts chacun) se sont comportés en patron afin de forcer un 7e match à la maison. Avec 11 rebonds et 6 passes au compteur West a été décisif, scorant 12 unités dans le dernier quart dont un panier crucial en un-contre-un face à Paul Millsap. Alors qu’ils avaient le match bien en main (84-79), les Hawks ont plongé au pire moment, entre maladresse et pertes de balle, encaissant un terrible 17-4 dans les trois dernières minutes.

« SuperCopeland », sauveur (in)attendu d’Indianapolis

Tout avait pourtant commencé comme dans un cauchemar, un de plus pour des Pacers crispés qui ne trouvaient pas de solutions en attaque. Atlanta jouait décomplexé et finissait toujours par s’en sortir. Et après avoir raté leur premier tir, Korver puis Caroll faisaient tomber la pluie dans une Philips Arena prête à vivre une soirée historique. Symbole de la série catastrophique des Pacers, Roy Hibbert, toujours en grande difficulté face à Millsap, concédait sa 2e faute. Un mal pour un bien pour Frank Vogel qui en profitait pour mettre en place son fameux 5 small-ball et faire rentrer Chris Copeland. L’ancien joueur des Knicks, qui a vécu la traversée du désert en saison régulière, et à juste titre alors que la machine tournait à plein régime, se retrouvait à enfiler le costume de sauveur. Alors que les Hawks pointaient à + 10 (5-15), les Pacers, déjà au bord de l’implosion, trouvaient enfin la parade. Avec une défense plus appliquée, un brin d’adresse du duo Stephenson-West, et un 3 points de « SuperCopeland », Indiana terminait le 1er quart à -2, presque une première victoire (20-22).

Atlanta en panne d’adresse, George fait renaître l’espoir

Après Stephenson et Copeland, c’était au tour de Paul George de monter au créneau, en scorant 8 points dans le 2e acte à commencer par un dunk qui en disait long sur sa détermination. Stephenson (13pts à la pause) et Watson y allaient de leur panier à 3 points, et les Pacers se remettaient à y croire, loin du scénario déprimant des défaites précédentes (30-35). Car en face, la légendaire adresse extérieure d’ATL commençait à faire défaut (5/22 à la pause). Incandescent lors du match 5, Mike Scott loupait le coche à son tour sur la 20e tentative des Hawks. Et alors que Ian Mahinmi bâchait méchamment Jeff Teague après un cross-over ravageur, Scott et Hill se chauffaient au rebond, conséquence de nombreux coups bas non sifflés par Joey Crawford et son équipe durant la première mi-temps. Le jeu reprenait enfin le dessus, et à 3 secondes de la pause, Lou Williams et George Hill se répondaient par missiles interposés (39-44).

Scott dédicace un poster à Mahinmi

Le match était lancé, et la 2e mi-temps repartait sur de bien meilleures bases. Millsap dégainait à 3 points mais il en fallait plus pour impressionner Stephenson, qui plaçait un fade-away en guise de réponse. Avec Mahinmi pour épauler West à l’intérieur, les Pacers semblaient tenir le bon bout et ce malgré les deux missiles envoyés par Korver en tête de raquette (48-51). A l’opposé de Hibbert dans l’intensité, Mahinmi scotchait Millsap mais manquait le poster dunk de peu sur l’action suivante. Pas grave, les Pacers continuaient de faire face à leurs démons, alors que Stephenson se faufilait dans la raquette pour forcer le temps mort de coach Budenholzer (48-55). ATL retrouvait enfin des couleurs après la sortie de George pour 4 fautes à 5 minutes de la fin du 3e quart. Servi par Teague Mike Scott s’offrait un  »monster-poster dunk » sur Mahinmi pour relancer les siens (54-59).

Lou Williams montait aussi en température en allant chercher le 2+1 pour une nouvelle faute du pivot français. Millsap concluait un 13-4 pour finalement égaliser à 61 partout. Forcé de remettre Hibbert sur le parquet après la 4e faute de Mahinmi, coach Vogel ne tardait pas à regretter son choix, puisque son pivot ratait un hook à un mètre du cercle pour se faire enrhumer par Jeff Teague sur l’action suivante, puis à une seconde du buzzer du 3e quart, permettant à Atlanta de repasser devant au score (67-64).

West retrouve le droit chemin

La confiance retrouvée, Atlanta gardait d’abord la tête froide grâce à un Lou Williams impérial. Il fallait un miracle qui prenait la forme d’un 3 points osé de Paul George pour qu’Indiana continue à y croire (74-73). Alors que la pression rendait chaque possession décisive, Teague croyait avoir fait le plus dur sur deux paniers consécutifs à 3 minutes de la fin (84-79). Mais Indiana n’allait pas rendre les armes, bien au contraire. En patron d’une équipe jusque là à la dérive, c’est David West qui montrait la voie sur un jump shot marqué avec aplomb puis un délice de move face à Millsap et ses 5 fautes pour faire repasser Indiana devant (85-87). Sonné, Atlanta venait de laisser passer sa chance. Et l’erreur d’appréciation de Lou Williams, qui envoyait Paul George sur la ligne au lieu de donner une chance à son équipe de bien défendre, plombait même l’issue de la partie. En terminant par un 16-4 à 8/8 au lancer-franc, Indiana s’appuyait sur son expérience pour finalement rafler la mise in extremis.

Votez Vogel

Sans forcément se montrer brillants, les Pacers ont réussi à inverser la tendance dans une fin de match dont on saura samedi si elle a constitué le tournant majeur de cette série. Tout comme ses joueurs, coach Vogel avait la pression, mais a su faire preuve de flexibilité, en se retrouvant parfois avec des cinq improbables. Mais pour avoir tout tenté et en ayant fait face à l’adversité là où d’autres (allo coach Thibodeau?) n’auraient pas bougé d’un iota, un seul mot : bravo.

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