Interview du GM des Blazers : « Il a fallu reconstruire une culture de la gagne »

Arrivé des Clippers lors de l’été 2012, Neil Olshey n’aura eu besoin que de 18 mois pour replacer Portland sur la carte NBA, avec des recrutements judicieux (Damian Lillard, Terry Stotts, Mo Williams, Robin Lopez…). Un bilan quasi parfait comme dirigeant qui se poursuit sur le terrain avec un beau début de série face aux Rockets.

Avec lui, on a évoqué l’avenir de la franchise, mais aussi le bilan de Nicolas Batum.

Quand vous êtes arrivé ici, quel a été votre audit sur les besoins de l’équipe et la feuille de route à établir ?

On devait reconstruire le talent. On avait un bon début avec Nicolas, LaMarcus et Wesley mais on sentait qu’on avait besoin d’un point-guard et d’un pivot. Donc on a amélioré ça et cette année, on avait décidé de se concentrer sur le banc. Et puis, il a fallu engager le bon coach pour être sûr que les qualités de chacun soient utilisées au maximum. C’est ce qu’à amené Terry, j’ai l’impression que tous ces joueurs sont meilleurs aujourd’hui qu’il y a quelques années.

Vous avez réussi aux Clippers à changer la culture de la franchise, devenue avec l’arrivée de Chris Paul une équipe attractive. Etait-ce également nécessaire de modifier les mentalités ici aux Blazers ?

On a changé la culture, ça c’est sûr. On a dû aller rechercher les fans et reconstruire une mentalité de gagneur. On avait de supers joueurs, avec deux All Stars et Nicolas – qui un jour deviendra lui aussi All Star, mais on devait d’abord construire une équipe. Il y a des équipes plus talentueuses que la nôtre aujourd’hui, mais on est arrivé à créer un esprit collectif positif. Les joueurs jouent de la bonne façon.

Vous venez d’évoquer le potentiel All Star de Nicolas Batum. Pensez-vous qu’il est trop sous estimé en NBA ?

Il ne l’est pas par nous en tout cas ! Je pense qu’il a un jeu très européen et qu’il se fout du nombre de paniers qu’il inscrit, du moment que l’équipe gagne. Il fait tout ce qu’il faut pour que l’on gagne. Il défend bien, donne des passes, prend des rebonds, et il a un bon shoot. L’étape suivante pour lui est de réaliser qu’il est l’un des meilleurs et qu’il doit donc prendre les shoots importants. Sa polyvalence est son point fort, il peut faire la différence et notre équipe est meilleure quand il est sur le parquet.

Quelle doit-être désormais son évolution ?

Je crois que c’est la reconnaissance de son talent par lui-même : il devient l’un des meilleurs small-forward de la ligue. Dans les matchs où Damian et LaMarcus sont un peu moins bons, ou lorsque l’on défend trop bien sur eux, il faut que Nico puisse doubler ses efforts offensifs et prendre les shoots. Mais on ne veut pas non plus qu’il arrête de faire ce qu’il fait si bien : prendre des rebonds, faciliter le jeu et toutes les petites choses qui font gagner l’équipe.

Quelle est la position des Blazers à son égard concernant sa participation éventuelle à la Coupe du Monde cet été. Vous lui donnerez le feu vert s’il décide d’y participer ?

Bien sûr qu’on l’autorisera à y participer. Tous nos joueurs doivent pouvoir représenter leur pays s’ils le peuvent, c’est un honneur. Cela restera toujours leur choix, pas le nôtre. L’été passé pour l’Euro, nous avons eu plusieurs joueurs qui y ont participé… Quand un joueur joue à un haut niveau international, ça le rend meilleur et on récupère un joueur plus fort. Une telle compétition est toujours une bonne expérience.

Comment expliquez-vous la saison exceptionnelle de LaMarcus Aldridge, qui a franchi un cap depuis cet été ?

Je pense qu’il a été le meilleur power-forward de toute la saison. Il a encore été à un autre niveau durant les deux premiers matchs de cette série et je ne peux pas l’expliquer. Si ce n’est qu’avoir Robin (Lopez) à ses côtés l’a beaucoup aidé je pense, ça lui a permis de jouer presque exclusivement au poste 4. Ses stats aux rebonds et aux shoots sont largement en hausse. Terry l’a mis dans une bonne position pour qu’il soit plus performant. Il faut qu’on en profite et qu’on fasse en sorte qu’il nous emmène le plus loin possible.

C’est justement pour que LaMarcus puisse jouer exclusivement en 4 que vous avez signé Robin Lopez ?

Oui, bien sûr. On avait besoin d’un pivot et de taille à l’intérieur. Mais le but principal était de libérer LaMarcus d’obligations au poste 5 our le laisser jouer à son poste de prédilection. Maintenant qu’il peut se concentrer sur le poste 4, il en profite et l’équipe en tire le maximum.

Propos recueillis à Portland