Comment évaluer un coach NBA ? La question est épineuse au premier abord mais à y regarder de plus près, il s’agit essentiellement de voir comment l’entraîneur parvient à maximiser les performances des joueurs dont il dispose dans son effectif. Les bilans de chaque équipe sont évidemment les premiers facteurs déterminants du classement, mais pour affiner le trait le plus possible, il faut s’attaquer au fond de jeu, aux stratégies défensives, aux choix de l’entraîneur en somme.
A mi-saison, deux candidats se détachent comme favoris au titre de meilleur entraineur. Il y a Frank Vogel des Pacers qui dispose du meilleur bilan de la ligue et Terry Stotts des Blazers qui réalise une superbe saison après avoir raté les playoffs l’an passé. Et derrière il y a foire d’empoigne à trois entre les outsiders que sont Budenholzer, Hornacek et Casey.
1- Frank Vogel (Indiana / 33v-7d)
Comme son confrère Spoelstra titré avec le Heat, Frank Vogel fait partie de ces entraineurs qui ont réussi à monter les échelons de leur franchise un à un. Coordinateur vidéo à ses débuts, Vogel est en poste aux Pacers depuis janvier 2011 et son bilan est nickel ! Une qualification en playoffs pour sa première année, une demi finale de conférence l’année suivant et puis la finale de conférence l’an passé. La progression est constante pour le coach, et l’assise défensive est toujours aussi impressionnante pour des Pacers qui ont tout simplement le meilleur bilan de la ligue. C’est le candidat idéal !
2- Terry Stotts (Portland / 31v-11d)
Pas loin derrière vient Terry Stotts qui a réussi un incroyable revirement de situation aux Blazers. Installé dans sa fonction à l’été 2012, le technicien américain passé par la France quand il était joueur (de 1985 à 1990) avait raté son pari la saison dernière. Avec 13 défaites pour finir la saison, les Blazers avaient encore raté les playoffs. En se montrant malin à l’intersaison et en continuant de croire en la stabilité de son cinq majeur, la franchise de Portland a trouvé un nouvel équilibre qui en fait un des prétendants à l’Ouest.
3- Jeff Hornacek (Phoenix / 23v-17d)
C’est le petit nouveau de la profession, mais l’ancien joueur légendaire d’Utah revient en fait à la maison à Phoenix. C’est effectivement le club qui l’avait drafté en 1986, et pour son retour en tant qu’entraîneur, l’ancien All Star (1991) réussit une très belle entrée. Promouvant un jeu d’attaque à tout va derrière son duo de meneurs Dragic – Bledsoe, les Suns ont surpris tous les spécialistes avec leur première partie de saison canon. Malgré un effectif relativement ordinaire, et la blessure longue durée de sa star Bledsoe, Hornacek arrive à mobiliser ses troupes, notamment à domicile (14-6). Reste désormais à confirmer sur la longueur, car c’est souvent là que le bat blesse pour les équipes si jeunes.
4- Mike Budenholzer (Atlanta / 21v-19d)
Issu de l’école San Antonio où il a officié 17 ans en tant qu’assistant de Popovich, Mike Budenholzer a enfin obtenu une opportunité de devenir le boss d’une équipe. Et si les Hawks ne présentent clairement pas le roster le plus dingue de la ligue, Bud’ fait du bon boulot avec ses faucons (21-19). En adaptant les préceptes collectifs des Spurs aux joueurs qu’il a à disposition (et malheureusement, cela exclut désormais Al Horford, leur meilleur élément), Budenholzer a hissé Atlanta sur la troisième marche du podium à l’Est. Ce n’est pas si mal en si peu de temps ! Mieux, ils sont numéro 1 aux passes décisives !
5- Dwane Casey (Toronto / 20v-20d)
Assistant coach historique du côté de Seattle durant les années 90, Dwane Casey a débarqué dans l’Ontario en juin 2011 après un passage aux Mavs (il a été champion). Les Raptors avaient raté les playoffs et Casey avait pour mission de changer la donne. Deux saisons plus tard, l’ancien sélectionneur du Japon n’a toujours pas réussi à amener Toronto en postseason. Mais cette saison semble la bonne ! Avec un effectif largement remanié et un noyau très intéressant autour de Valanciunas – DeRozan – Ross plus des joueurs aguerris (Johnson, Lowry, Vasquez), les Raptors talonnent les Hawks et rêvent même à l’avantage du terrain en mai prochain. A l’Est, tout est possible !
6- Gregg Popovich (San Antonio / 32v-9d)
C’est le saint patron du métier. Le général en chef des Spurs entame actuellement sa 18e campagne à la tête de l’armada texane qu’il a menée à 4 titres, ne ratant les playoffs que lors de sa première année ! Avec son trident Parker – Duncan – Ginobili toujours en place, Popovich continue de faire évoluer son coaching en se rendant plus à l’écoute de ses joueurs, laissant plus de repos à TP ou à Duncan en vue des playoffs. Surtout, la patte Spurs est toujours aussi remarquable sur le terrain, avec un jeu de passes parmi les meilleurs et une cohésion défensive de top niveau.
7- Scott Brooks (Oklahoma City / 32v-10d)
Souvent sous le feu des critiques parce qu’il a entre ses mains le nouveau joyau du basket américain en la personne de Kevin Durant, le coach du Thunder, Scott Brooks, n’obtient que très rarement le crédit qui lui revient. Entraîneur proche de ses joueurs (car il en était un lui-même), Brooks continue d’améliorer son approche du jeu avec un effectif qu’il connaît désormais sur le bout des doigts. Très bon formateur, l’ancien champion avec les Rockets semble avoir trouvé une formule cette année pour briser la dépendance du Thunder à son leader Durant. Avec le retour prévu de Russell Westbrook, la cote de Scott pourrait même être en hausse sur la deuxième partie de saison !
8- Brett Brown (Philadelphie / 13v-28d)
C’est le deuxième apôtre des Spurs dans notre classement. Certes, Philadelphie ne fait pas énormément d’étincelles (13-28), mais puisque l’on fait un bilan de la mi-saison, il convient de placer le sélectionneur de l’Australie qui a surpris pas mal de monde avec un solide début d’exercice, et ce, pour ses débuts en tant que head coach. Depuis, ça coince un peu plus (3-7 sur les 10 derniers matchs par exemple) mais ce qui impressionne, c’est la belle combativité des jeunes ouailles de Brown qui semble déjà avoir converti ses joueurs aux vertus du collectif.
9- Doc Rivers (LA Clippers / 29v-14d)
C’était le tube de l’été à LA : Doc Rivers allait transformer les Clippers en prétendants au titre ! La prédiction était bonne et si le résultat n’est pas encore probant, la seconde franchise de Los Angeles est bien devenue la première de la ville (et de loin !). Les Clippers sont effectivement dans la bonne direction, et les victoires accumulées sans leur leader Chris Paul le confirment. Leader charismatique et coach qui aime la défense, Doc Rivers a également transfiguré DeAndre Jordan et Blake Griffin, désormais plus constants dans l’effort.
10- Erik Spoelstra (Miami / 30v-12d)
Comment ne pas faire mention du coach champion en titre ? Nous comblons cette lacune avec une place d’honneur pour Erik Spoelstra qui doit jongler cette saison avec des demandes toutes particulières de santé. Spécialiste vidéo s’il en est, Spoelstra fait contre mauvaise fortune bon cœur en donnant davantage de responsabilités aux joueurs de rôle alors que Dwyane Wade accumule les billets d’absence. Porté par le talent intrinsèque de ses joueurs majeurs, le Heat impressionne cependant bien moins que la saison passée. La suite de la saison nous fera certainement mentir…
Mentions
Steve Clifford (Charlotte), Tom Thibodeau (Chicago), Randy Wittman (Washington), Rick Carlisle (Dallas), Jason Kidd (Brooklyn).
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