Interview LeBron James : « On n’est jamais aussi fort que dos au mur »

Malgré une belle réaction d’orgueil, LeBron James n’a pas pu empêcher la lourde défaite du Heat à Washington. Le quadruple MVP et double champion NBA est revenu sur la troisième défaite consécutive de son équipe mais se refuse à parler de crise. Morceaux choisis…

LeBron, le Heat a été submergé par une équipe de Washington en état de grâce. Que s’est-il passé ?

En basket, tout commence par la défense. On ne peut pas espérer gagner en match en prenant 70 points (ndlr, 69) en première mi-temps. C’est juste impossible et cela ne doit pas arriver. Nous sommes bien sur le plan physique même si nous avons des absents. Je pense que le problème est dans le mental. Nous ne sommes pas assez concentrés et dans cette ligue, tous les errements se paient cash. Nous allons nous en sortir, c’est une bonne épreuve pour nous et cela nous permet de garder les pieds sur terre et de nous rappeler que rien n’est jamais acquis. Nous sommes une bonne équipe et nous ne sommes jamais aussi fort que dos au mur et je n’ai plus de voix…

Le début de match a été incroyable. Comment expliquez-vous le premier quart-temps et les vingt-cinq points d’écart ?

Les Wizards ont commencé le match en cinquième et nous sommes restés coincés en première. Ils nous ont ridiculisé en « fast break » et nous avons été incapables de défendre sur leurs arrières. Notre défense n’est juste pas performante en ce moment et c’est un peu inquiétant mais nous sommes une équipe expérimentée et c’est à nous de trouver les ressources pour remonter la pente. Tous les ans depuis mon arrivée à Miami, nous avons connu une période de trou, je ne sais pas pourquoi mais on dirait que nous avons besoin de cela pour avancer…

Pensez-vous que vos adversaires jouent au maximum de leurs moyens quand ils affrontent le Heat ?

Ce n’est pas la question. Nous sommes le champion en titre et c’est normal d’être attendu au tournant, mais nous devons nous focaliser sur notre jeu à nous et pas sur celui des autres. Nous ne sommes pas à la hauteur du challenge à l’heure actuelle.

Quand avez-vous perdu votre voix ?

Dans le deuxième quart-temps il me semble. Je n’avais pas l’impression de hurler autant que cela mais j’étais énervé par notre niveau de jeu…

Qu’avez-vous pensé des Washington Wizards ce soir ?

Je ne suis pas surpris. Quand John Wall est un bonne santé, cette équipe est très dangereuse. Beal, Nene… Ils ont du potentiel à tous les postes et ils sont une équipe de playoffs selon moi. On savait que ça allait être un match difficile, mais sans doute pas à ce point…

Un mot sur le retour de Greg Oden ?

Je n’avais aucune idée qu’il allait jouer. Je ne savais même pas qu’il serait en tenue jusqu’à notre entrée sur le parquet. Je suis content pour lui et il pourra nous aider à remporter des victoires si tout va bien. Il n’a pas pu s’empêcher de dunker pour son premier panier… (rires). Avec l’enchaînement des matchs, j’espère qu’il pourra jouer dix minutes, puis douze, puis quinze, puis vingt… Il a été bon ce soir mais on ne lui mettra aucune pression.

Le départ de Joel Anthony a-t-il eu un impact sur votre performance ce soir ?

C’est toujours difficile de voir partir un joueur avec lequel on a partagé autant de bons moments. Mais nous ne pouvons pas nous permettre de pleurer. Nous avions pour mission de gagner ici ce soir et cela n’a pas été le cas. Je lui souhaite bonne chance à Boston. Il laissera une trace positive ici à Miami et personne le l’oubliera.

Vous avez rencontré le président Barack Obama hier pour la deuxième année consécutive, êtes-vous toujours impressionné par la Maison Blanche ?

Oui, c’est un endroit vraiment spécial et je suis fier et heureux d’avoir célébrer notre titre avec le président Obama. C’est un homme exceptionnel et un vrai connaisseur en matière de basket. J’espère pouvoir revenir à la Maison Blanche l’année prochaine. Nous avons également rencontré des soldats blessés au combat dans le cadre du « Wounded Warriors Project » et c’est là que l’on se rend compte que ce que l’on fait est vraiment futile en comparaison à ce que font ces gars là. Au delà de notre métier de basketteur, nous avons une mission au sein de la société et nous devons être des modèles pour la jeune génération. Montrer l’exemple et aider nos gamins à devenir des hommes vaut tous les trophées du monde.

Propos recueillis à Washington.