Quand, au début de la saison, Doc Rivers insistait pour que DeAndre Jordan soit présent aux côtés de Chris Paul et Blake Griffin sur les photos de presse, ou pour qu’il soit nommé co-capitaine comme les deux autres vedettes de l’équipe, certains spécialistes tiquaient. Plus encore, quand Doc Rivers comparait Jordan à la légende Bill Russell et en faisait son favori pour le titre de meilleur défenseur de l’année, d’autres riaient à grands éclats !
Question de confiance
Mais petit à petit, DeAndre Jordan continue sa mutation dans son coin. Auteur d’un match énorme hier soir face à Orlando avec 14 points, 17 rebonds et 8 contres, le pivot des Clippers ne fait plus rire personne. Plus constant dans son effort défensif, Jordan évolue surtout avec la confiance pleine et entière de son coach. Ce qui était loin d’être le cas sous Del Negro…
« La clé, c’est sa confiance en lui. Il nous donne des minutes de qualité car il sait qu’on croit en lui. Quand on le laisse sur le terrain pendant le dernier quart, on lui dit de ne pas avoir peur de se faire envoyer aux lancers parce que son apport positif est plus grand que ses ratés aux lancers. Il peut changer le cours du jeu avec ses rebonds, ses contres, sa défense. On veut qu’il ne se soucie de rien d’autre. » explique Blake Griffin à ESPN.
Perpétuellement relégué sur le banc dans le money time sous la férule de coach Del Negro, Jordan peut enfin jouer la totalité du match… et surtout faire parler sa présence physique pendant les moments cruciaux. Davantage responsabilisé au sein du système mis en place par Doc Rivers, Jordan dispose enfin de la confiance nécessaire pour transformer son immense potentiel en un apport chiffré bien réel ! Avec 9 points, plus de 13 rebonds et 2 contres par match, le tout à un incroyable 65% de réussite, Jordan est tout simplement le meilleur dans cette dernière catégorie ainsi qu’aux rebonds.
Le Bill Russell du troisième millénaire ?
« C’est une nouvelle saison donc c’est un nouveau départ pour l’équipe et un nouveau départ pour moi. Tout part de mon rôle défensif dans l’équipe et j’aime ce défi. Quand je ne suis pas bon, je suis prêt à me faire crier dessus parce que c’est ma responsabilité. J’ai toujours voulu être un bon défenseur et les coachs insistent sur ce point avec moi. Je suis plus efficace car je sais où me positionner. Ils mettent la barre haute pour moi, et je relève le défi, c’est aussi simple que ça. » ajoute le principal intéressé.
C’est là qu’intervient Doc Rivers. Parfois critiqué pour sa gouaille et pour son contrat dantesque, le nouveau coach des Clippers sait ce qu’il fait. Ancien joueur et très bon communicant, Rivers a su tirer le maximum de son pivot titulaire en lui offrant un défi à sa démesure : gagner le titre de défenseur de l’année. Et selon lui, Jordan ressemble de plus en plus à un certain Bill Russell…
« J’ai été sur son dos pendant les quatre derniers matchs. Et je ne l’ai pas lâché ces deux derniers jours parce que je trouvais qu’il se laissait distraire par les à côtés du match. Hier soir, il a été bon parce qu’il a retrouvé son état d’esprit du début de saison. Bien focalisé sur sa défense. DJ a joué comme le gars de Boston encore. Je continue à penser que c’est le meilleur défenseur de la ligue. Ou s’il y en a un autre, qu’on me dise où ? Il a été phénoménal. » confirmait Doc Rivers.
Mieux entouré par ses entraineurs, plus à l’aise dans un système centré autour de lui, et toujours aussi hors-normes en termes de qualités athlétiques, DeAndre Jordan peut enfin s’éclater. Et ça se voit, les Clippers se portent bien cette saison tout en haut de la division Pacifique (24 victoires – 13 défaites), faisant même mieux que le voisin des Warriors !