Alors que la saison NBA se rapproche à grand pas avec les camps d’entraînement qui débutent la semaine prochaine, certains rookies sont déjà bien loin des franchises qui les ont draftés en juin dernier.
A l’instar de ce qu’ont fait les Spurs avec Nando de Colo ou les Bulls avec Nikola Mirotic, de plus en plus de franchises préfèrent que leurs rookies s’aguerrissent en Europe. Même lorsqu’il s’agit de joueurs américains sortis de l’université.
Pour le GM des Suns, Pat Connelly, pas de quoi palabrer, ce n’est pas une tendance forte.
« Je pense que c’est une solution situationnelle, pas une tendance massive à proprement parler, même si cela a été commun lors des dernières années. C’est simplement une autre option – qui a toujours été là – quand on a un jeune joueur que l’on veut développer. Mais de là à dire que tous les seconds choix de draft vont aller jouer à l’étranger, non, ce n’est pas du tout ça. »
Une tendance forte sur les cinq dernières années
Pourtant, à y regarder de plus près, et ce sur les cinq dernières drafts, on se rend compte qu’il y a bien un nombre de joueurs draftés laissés à l’étranger qui s’est stabilisé autour des 12-13 depuis 2009.
Années | Maintien à l’étranger | Placés à l’étranger | Total |
2009 | 8 | 8 | 16 |
2010 | 2 | 11 | 13 |
2011 | 10 | 3 | 13 |
2012 | 7 | 5 | 12 |
2013 | 7 | 6 | 13 |
L’objectif est double pour les franchises NBA : d’une part, elles proposent à leur drafté une possibilité de jouer davantage que si le joueur restait en NBA ; et d’autre part, l’étranger (l’Europe en premier lieu) offre un niveau de jeu qui est bien supérieur à la D-League et plus enrichissant que de se cantonner à des sessions d’entraînement derrières les titulaires NBA.
Ainsi, il n’est pas étonnant de voir débarquer un DeShaun Thomas cette année à Nanterre quand on sait que la JSF, championne de France l’an passé, peut proposer le challenge de l’Euroligue à ces joueurs en quête d’exposition médiatique et de reconnaissance basket.
Logiquement considérée comme la compétition la plus relevée, exception faite de la NBA, l’Euroligue offre effectivement aux joueurs dont le niveau est encore mis en doute une opportunité grandeur nature de se tester et de faire ses preuves. Ainsi, Chalon avait pu faire recruter Shelden Williams en provenance des Nets la saison passée (pour des résultats décevants au final).
L’Euroligue : oui mais pas que…
Et si les jeunes draftés envoyés à l’étranger ne disputeront pas tous l’Euroligue, les scouts NBA garderont évidemment un œil particulièrement intéressé pour leurs poulains délocalisés temporairement. Car de fait, les franchises NBA, après l’exemple des Spurs encore une fois, ont compris qu’il était dans l’intérêt mutuel du joueur et de leur franchise d’organiser un plan séquencé du développement du joueur.
Ainsi, Marcus Denmon qui évoluait à Chalon sous la férule des Spurs a désormais passé un nouveau cap en allant signer à Tofas en Turquie. De retour cet été pour participer à la summer league de Vegas aux côtés de Nando De Colo, Denmon a confirmé qu’il avait du talent plein les mains avec 11 points, 3 rebonds et 3 passes de moyenne.
Mais les Spurs ne sont pas encore prêts à l’accueillir dans leur roster, déjà bien chargés sur les postes extérieurs avec Leonard, Green, Belinelli, De Colo, Mills et Joseph. De la même manière, à Boston, c’est la même réflexion qui a poussé Danny Ainge, le GM des Celtics, à envoyer le rebondeur Colton Iverson en Turquie, au Besiktas.
« Ils ont investi beaucoup d’argent pour choisir spécifiquement Colton. Je pense qu’il est une pièce importante du puzzle aux Celtics. Au final, il va prendre un chemin indirect pour jouer avec eux en NBA, mais le plan est bien de l’intégrer à l’équipe l’an prochain. » confirme Adam Pensack, l’agent d’Iverson au site Slamonline.
Beverley et Jackson : deux extrêmes du même spectre
L’exemple du Rocket Patrick Beverley est le cas typique du joueur drafté au second tour qui réussit parfaitement cette transition et revient plus fort (mentalement et physiquement) pour affronter le monde de la NBA. A l’inverse, certains, comme le français Pape Sy, peinent encore à trouver leur second souffle qui leur permettra de frapper à nouveau à la porte de la Grande Ligue.
Alors que le joueur des Pélicans Pierre Jackson quitte subitement Villeurbanne alors même que Tony Parker himself en avait fait le maillon essentiel de l’effectif de l’Asvel, la question est bien de savoir si le joueur drafté est capable de s’adapter à ce changement de vie. A défaut de pouvoir se conformer à un nouveau contexte, il est clair que cette option n’est alors plus valable.
Intéressant pour les franchises NBA comme pour clubs européens qui ont tout à gagner à tenter un « coup », ce phénomène risque bien de s’établir comme une tendance forte du basket mondialisé. N’en déplaise à Pat Connelly, le flot des joueurs américains de seconde zone devraient continuer à se déverser sur notre continent. Pour le pire et le meilleur…
DRAFT 2013
Départ à l’étranger | Maintien à l’étranger | Sans contrat |
Mike Muscala (Hawks) Obradoiro
Erick Green (Nuggets) Sienne James Ennis (Heat) Perth Colton Iverson (Celtics) Besiktas Alex Oriakhi (Suns) Limoges DeShaun Thomas (Spurs) Nanterre
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Jānis Timma (Grizzlies) Ventspils
Bojan Dubljević (Wolves) Valence Joffrey Lauvergne (Nuggets) Partizan Raulzinho Neto (Hawks) San Sebastian Marko Todorović (Blazers) Barcelone Álex Abrines (Thunder) Barcelone Livio Jean-Charles (Spurs) Villeurbanne |
Pierre Jackson (Pelicans)
Grant Jerrett Romero Osby (Magic) Lorenzo Brown Arsalan Kazemi (Sixers)
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DRAFT 2012
Placés à l’étranger | Maintien à l’étranger |
Marcus Denmon (Spurs) Chalon
Robbie Hummel (Wolves) Obradoiro Kevin Murphy (Jazz) Strasbourg Justin Hamilton (Heat) Cibona – Riga Kim English (Pistons) Sienne
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Tomáš Satoranský (Wizards) Séville
Kostas Papanikolaou (Knicks) Olympiakos İzzet Türkyılmaz (Nuggets) Fenerbahce Ognjen Kuzmić (Warriors) Badalone Furkan Aldemir (Clippers) Galatasaray Tomislav Zubčić (Raptors) Lietuvos İlkan Karaman (Nets) Fenerbahce |
DRAFT 2011
Placés à l’étranger | Maintien à l’étranger |
Travis Leslie (Clippers) Nanterre
Andrew Goudelock (Lakers) Kazan Charles Jenkins (Warriors) Belgrade
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Ádám Hanga (Spurs) Manresa
Ater Majok (Lakers) Minsk Tanguy Ngombo (Mavs) Al Rayyan (Qatar) Chukwudiebere Maduabum (Lakers) Bakersfield Milan Mačvan (Cavs) Galatasaray Vernon Macklin (Pistons) Philippines Jon Diebler (Blazers) Izmir Dāvis Bertāns (Pacers) Partizan Bojan Bogdanović (Heat) Fenerbahce Nikola Mirotić (Rockets) Madrid |
DRAFT 2010
Placés à l’étranger | Maintien à l’étranger |
Dwayne Collins (Suns) Varese
Derrick Caracter (Lakers) Israël Ryan Reid (Thunder) Roanne Willie Warren (Clippers) Israël Pape Sy (Hawks) Gravelines Gani Lawal (Suns) Riga Jarvis Varnado (Heat) Pistoia (Italie) Craig Brackins (Pelican) Biella Andy Rautins (Knicks) Alicante Jerome Jordan (Knicks) Vršac (Serbie) Latavious Williams (Thunder) Badalone |
Nemanja Bjelica (Wolves) Vitoria
Tibor Pleiss (Thunder) Vitoria
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DRAFT 2009
Placés à l’étranger | Maintien à l’étranger |
Robert Dozier (Heat) Rhodes
Junior Elonu (Lakers) Saragosse Ahmad Nivins (Mavs) Manresa Robert Vaden (Thunder) Imola Jack McClinton (Spurs) Izmir Goran Suton (Jazz) St Pétersbourg Patrick Beverley (Rockets) Panathinaikos DaJuan Summers (Pistons) Sienne |
Emir Preldžić (Cavs) Fenerbahce
Nando De Colo (Spurs) Valence Sergiy Gladyr (Hawks) Manresa Henk Norel (Wolves) Badalone Nick Calathes (Mavs) Panathinaikos Sergio Llull (Rockets) Madrid Christian Eyenga (Cavs) Badalone Victor Claver (Blazers) Valence |