Miami est une équipe à réaction, et irrégulière. Son bilan depuis 12 matches, soit depuis le début des finales de conférence le prouve : victoire-défaite-victoire-défaite-victoire-défaite-victoire-défaite-victoire-défaite-victoire-défaite. A réaction car elle répond toujours à une défaite par une victoire. Irrégulière car elle est incapable d’enchaîner deux victoires de suite. La logique voudrait donc que le Heat s’impose ce soir dans la 6e manche. Comme face aux Pacers, dans la 7e manche, ce sera impératif car sinon le Heat laissera son trône de champion aux Spurs.
Pour cela, Erik Spoelstra a laissé entendre qu’il pourrait à nouveau changer de cinq de départ. Il a déjà tenté avec succès quelques coups (Mike Miller titulaire dans le Game 4), mais Gregg Popovich a repris la main en lançant Manu Ginobili dans le Game 5. C’est donc à Spoelstra de jouer, mais quelles sont ses armes pour arracher un Game 7 ?
Remettre Mike Miller sur le banc
Mike Miller est très important depuis le début de la finale. Lors des 3 premiers matches, il a été d’une adresse incroyable (9/10 à 3 pts) en sortie de banc. Ensuite, Spoelstra l’a lancé dans le cinq, et avec les espaces crées par ses déplacements, Dwyane Wade en a profité pour se relancer.
L’arrière du Heat tournait à 14.3 pts à 44 % avant l’arrivée de Miller dans le cinq majeur. Depuis, il est à 28.5 pts à 51 %. Maintenant que Wade a retrouvé son niveau, on peut se demander si Miller est encore indispensable dans le cinq, surtout qu’il n’a pas marqué depuis deux matches. Le remettre sur le banc semble donc une solution, afin de remettre Udonis Haslem sur Tim Duncan et d’équilibrer le scoring. Car si un remplaçant ne marque pas, c’est dommage,mais si c’est un titulaire qui ne marque pas, ça devient pénalisant.
Relancer Chris Andersen
Avec Ray Allen qui sort d’un très bon match, un second shooteur comme Miller en sortie de banc serait un luxe pour le Heat. Si Haslem revient dans le cinq, Spoelstra doit aussi relancer Chris Andersen. Le Birdman n’a pas joué depuis le Game 3, et son énergie manque pour donner un coup de fouet au Heat, en fin de quart temps par exemple, là où Miami pêche.
Pour contrer les pénétrations de Tony Parker ou Manu Ginobili, Andersen est un rempart de qualité. Miami peut donc sortir de son banc des shooteurs et un intérieur défensif afin d’insuffler un nouveau souffle face à des Spurs qui trouvent toujours des joueurs pour apporter, comme Boris Diaw lors du Game 5.
Mario Chalmers et Norris Cole doivent donner plus
Autre souci pour Spoelstra : ses meneurs de jeu sont trop irréguliers. Chalmers est à 4/19 et 10 balles perdues depuis 3 matches, quand Cole n’a plus marqué depuis 2 matches.
Non content de ne pas apporter offensivement, ils souffrent face à Tony Parker, même si Cole est très intéressant sur certaines séquences. Ce manque d’apport, en plus de celui de Miller, joue sur les statistiques de LeBron James et Dwyane Wade, qui n’ont marqué que 7 shoots sur 20 près du cercle, dont un faible 5/14 pour James.
Mieux défendre sur Danny Green
Révélation de cette finale avec son 25/38 à 3-points et ses 18 pts de moyenne, Danny Green profite des brèches créées par Tony Parker et Manu Ginobili pour shooter dans des conditions plutôt confortable. Pas besoin de créer son shoot, de feinter ou de dribbler. Il reçoit la passe, et il dégaine ! A Miami, il serai temps que la défense s’adapte, et plus particulièrement Dwyane Wade. La star du Heat, qui préfère jouer l’interception, est systématiquement en retard sur Green. Après cinq manches, il serait temps qu’il s’adapte.
Revenir aux choses simples
« Nous allons faire un autre ajustement », annonce Wade au USA Today. « Il sera minime, et ne nous fera pas gagner le match. Il sera comme celui des Spurs, quand ils ont décidé de faire plus d’isolations sur Parker. Cela n’a pas fait gagner le match à San Antonio, mais ça a aidé. Mais plus que ça, il y a eu des erreurs mentales. Si on refait les même erreurs, alors le match 6 sera le même que le match 5. Donc on doit être dedans du début à la fin. »
Pas besoin d’un grand changement pour le Heat, il s’agit de revenir à ses fondamentaux et à des choses simples pour l’emporter : être agressif dans d’entrée, lever les bras en défense, se parler sur les pénétrations, assurer près du cercle, des shooteurs qui prennent les shoots ouverts… Evidemment, ça passe aussi par un grand match de son Big Three. C’est à ce prix que s’arrache un Game 7 des Finales NBA. Il sera alors temps de gagner enfin un deuxième match d’affilée pour conserver son titre. Ou pas…
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