C’est Erik Spoelstra qui le répète souvent : Chris Bosh est le joueur le « plus important » de son effectif. Pas le meilleur, mais le plus important.
Pour le coach de Miami, Bosh fait la différence car il évolue à l’intérieur. Lorsqu’il est bon, il permet d’équilibrer l’attaque du Heat, et d’être un danger permanent. Lorsqu’il est concentré en défense, Bosh peut aussi se comporter en dernier rempart en défense, et jouer un rôle d’intimidateur.
C’est exactement ce qui s’est produit dans le Game 4, et l’intéressé explique ce bon match (20 pts, 13 rbds, 2 cts) par l’absence d’un autre intérieur à ses côtés.
« Comme j’étais le seul intérieur, j’ai eu davantage de situations de pick-and-rolls. J’ai pu aller davantage dans la raquette, et je pense que ça a ouvert un peu plus le jeu pour moi. Mon tir extérieur n’était pas au point en première mi-temps, mais il s’est amélioré ensuite. J’étais dans un bon rythme pendant tout le match. »
Ce que Bosh ne dit pas, c’est que lorsqu’il est le seul intérieur de Miami sur le parquet, il joue plus près du cercle, et il ne shoote quasiment plus à 6 mètres, voire à 3-points. Et puis, et ce n’est pas négligeable, il prend davantage de rebonds. Lui qu’on critique régulièrement pour son incapacité à prendre des rebonds en a pris 13 dans le Game 4.
« Vous savez, je ne fais pas attention aux stats. J’aimerais jouer comme ça à chaque match. Je veux tirer profit au maximum de mes qualités, et parfois, ça ne marche pas. On peut avoir une série de mauvais matches, surtout en playoffs. Et c’est dans ces moments-là qu’il faut garder confiance, et surtout se concentrer sur ce qu’on sait faire. Personnellement, je ne vais pas essayer de faire autre chose, ou trop réfléchir. Je dois garder confiance dans mon instinct, dans mes coéquipiers, et les choses arriveront d’elles mêmes. »
Erik Spoelstra : « Notre jeu impose que Chris ne joue pas comme un intérieur classique »
Pour se mettre en confiance, Bosh s’est défoncé en défense, et sur certaines séquences, on a cru voir Kevin Garnett. A la bagarre pour empêcher Tim Duncan de prendre la position préférentielle, mais aussi en alerte pour aider un coéquipier pour des prises à deux ou sur les rotations. Sans oublier, ce rôle en deuxième rideau pour contrer ou gêner les drives des Spurs.
« Il n’y a que du travail derrière tout ça » a-t-il expliqué à propos de sa défense. « Lorsque vous affrontez Timmy (Duncan), vous savez qu’il va vous compliquer les choses. Avec lui, vous savez que ça va être du jeu à deux : lui avec Parker, ou lui avec Ginobili. Il ne suffit donc pas de bien défendre sur les pick-and-rolls, mais aussi d’être capable de passer devant lui, de le pousser… »
Enfin, dernière qualité de Bosh, selon son coach, c’est le bouc-émissaire idéal… Et pour éviter qu’on s’acharne sur lui, il était nécessaire de le mettre dans les meilleures conditions.
« Il faut toujours que quelqu’un serve de tampon pour les critiques, souvent injustes, et c’était lui. Il fallait donc le mettre dans une situation qui n’ouvre pas la porte aux critiques. Tout le monde le met dans une case, comme intérieur, et voudrait qu’il joue de manière classique au poste bas. Mais en réalité, notre jeu impose qu’il fasse beaucoup d’autres choses, liées sur la polyvalence. Il a le mental pour gérer tout ça, et il est capable d’enfiler différentes casquettes pour que l’équipe marche bien. »
Et c’est pour ça que Spoelstra continuera de répéter que Bosh est le joueur le plus important du Heat.