Plus expérimenté et meilleur en défense, San Antonio s’impose logiquement sur le parquet de l’Oracle Arena (94-82), et se qualifie du même coup pour la finale de la conférence Ouest. Maladroits mais chacun décisif à sa manière dans le dernier quart-temps, Tony Parker et Manu Ginoboli incarnent à merveille le pragmatisme des Spurs, qui n’ont jamais laissé Golden State repasser en tête après le break instigué avant la pause. Stephen Curry (10/25 aux tirs) et Jarrett Jack étaient trop mal secondés pour pousser les Texans au Game 7. Pour les Spurs, place à la finale de la conférence Ouest. Ce sera à partir de dimanche face à Memphis.
Si vous êtes entraîneur, éducateur ou simple passionné de tactiques, la performance de Tony Parker et Manu Ginoboli sur ce Game 6 à sens unique devrait vous plaire. Au micro de ESPN, Jeff Van Gundy lui s’est régalé de la leçon de sang froid et d’altruisme des deux compères. « Que faire pour aider votre équipe quand vous ne mettez pas un shoot ? Faire des passes et défendre », clame le consultant, finaliste NBA en 1999 contre les Spurs de Gregg Popovich et Tim Duncan. Cette faculté à endosser le costard du facteur X en compilant un horrible 4/22, la paire franco-argentine des Eperons l’a poussée à son paroxysme jeudi soir sur le parquet de l’Oracle Arena.
San Antonio a joué juste dans les moments chauds
Quand El Manu inscrit son premier panier du match, à la 39e minute, Golden State est revenu à deux longueurs. Quand l’écart sera encore de 4 points deux minutes plus tard, le Gaucho distribue le caviar pour Danny Green à trois points, avant de récidiver pour Kawhi Leonard dans le corner pour remettre les Spurs à +6. Les deux gamelles de Klay Thompson et Stephen Curry derrière l’arc rappellent aux jeunes Guerriers que la chance choisit souvent l’expérience dans les combats au couperet.
Celle de Tony Parker – deuxième meilleur scoreur de l’histoire de la franchise en playoffs – a peu d’équivalent en NBA et le Français en a encore apporté la démonstration. Quand Gino s’est mué en passeur, le meneur des Bleus a lui persisté à faire tourner la gonfle dans les airs : son deuxième panier de la rencontre, il le rentre à 7m23 et redonne +5 à ses Spurs. Sur un copier-coller dans les deux ultimes minutes, il éteint la flamme de l’Oracle et offre à son équipe une finale de conférence face aux Grizzlies. Vous avez dit patron ?
Golden State trahi par sa maladresse
A l’instar de la clutch attitude de ses deux cadres, les Texans ont toujours su empêcher les Warriors de reprendre les commandes d’une rencontre que les roublards de Fort Alamo ont très vite marqué de leur sceau. « C’est prouvé, si on joue juste on gagne », tonne Mark Jackson en rabrouant ses Guerriers dans le troisième quart temps. Depuis la période précédente, malgré la première mi-temps brillant de Curry (16 pts), San Antonio se trimbale en tête. Avec un Tim Duncan tout en sobriété13 pts à 5/6), le quadruple champion répète ses gammes avec application et efficacité – 50% de réussite et 16 assists sur 18 paniers inscrits.
La colère de Popovich sur le drive de Curry au buzzer du deuxième quart temps n’aura pas le mérite de calmer les velléités californiennes au retour des vestiaires. Mais à l’image des 20 dernières minutes, à chaque embryon de come-back, San Antonio avait les armes – notamment Tiago Splitter (14 pts à 6/8) pour renvoyer les Warriors aux enseignements de leurs limites. Et ce même en ne mettant que six paniers dans le troisième quart temps ! Meilleure équipe NBA à 3-points en saison régulière, Golden State n’a pas assumé son rang (4/16), une fois de plus dans cette série. Les chouchous de la Baie quittent les playoffs la tête haute, dans une salle qui leur a rendu un hommage mérité.
[box boxscore_160513_gsw-sas]