[documentaire] One on One with Michael Jordan

En marge des activités du All Star Game, NBA TV avait mis les petits plats dans les grands en proposant trois documentaires de choix. Avec les interviews de Bill Russell (Mr Russell’s House) et de Charles Barkley (Sir Charles at 50), il y avait événement avec l’entretien entre Ahmad Rashad et Michael Jordan.

Légendaire commentateur de la NBA depuis les années 90, Ahmad Rashad, c’est surtout LE confident de sa Majesté Jordan. Ancien joueur pro sorti de la fac d’Oregon, il a toujours entretenu une relation privilégiée avec MJ. Il était donc logique que ce soit lui qui vienne célébrer le cinquantenaire de Michael Jordan.

Une carrière cernée par deux tirs pour la gloire

Tout est passé en revue dans ce long entretien. Y est brossé un tableau complet des exploits de Jordan depuis son tir victorieux à North Carolina dans le Final Four 1982 jusqu’à son ultime tir avec les Bulls, celui de son 6ème et dernier titre, son second triplé !

L’interview accumule les moments cultes et les images d’archives qui font chaud au cœur… Et puis, évidemment, on y trouve quelques perles comme cette réplique, si Jordanesque, en réponse à Kobe Bryant et sa comparaison entre la Dream Team et l’équipe olympique de 2012.

« Je veux bien lui accorder ça. Leur équipe pourrait nous battre aujourd’hui… Car on a tous plus de 50 balais. Mais je comprends ce qu’il veut dire. C’est l’esprit de compétiteur de Kobe qui ressort, et ça je le comprends aisément. »

Des mots puissants sur Kobe

Plus tard dans l’entretien, Michael Jordan revient sur la course à son héritage entre Kobe Bryant et Lebron James. Ses mots sur Bryant sont particulièrement forts, soulignant leurs similitudes de caractère et leur tendance maniaque à la perfection, quitte à flirter avec les extrêmes.

« Kobe a la même malédiction que moi. Il veut gagner, il veut tout faire pour gagner. Il est capable de prendre un meneur en défense malgré ses 34 ans, d’engranger 30 ou 40 minutes à son âge. C’est de la folie ! »

Le court destin de Captain Marvel

On y réapprend également que le tout premier surnom de Jordan (qui venait de passer de Mike à Michael), était Captain Marvel. Un sobriquet sorti tout droit de l’univers des comics mais qui n’a pas connu une longue postérité, Michael Jordan avouant même qu’il n’avait jamais adhéré.

De nombreux passages nous rappellent également comment Jordan s’est construit. Etape par étape. Avec son premier moment de gloire en tant que Tar Heel, puis avec ses nombreux échecs avec les Bulls en playoffs – contre les Pistons notamment. Comment cette expérience dure l’a amené à s’entraîner plus fort que jamais, renforçant considérablement son corps pour affronter ce défi physique.

L’émotion du 4ème titre de champion

Michael Jordan s’épanche aussi sur le regret majeur de sa grande carrière : la fin des Bulls en 98. Il déclare alors sans trembler que Chicago aurait continué à engranger les bagues de champion. Mais les finances du club et les desiderata de chacun des acteurs ne coïncidaient plus. La fin d’une ère.

Enfin, il est confronté au dilemme de choisir un de ses 6 titres comme son meilleur souvenir. Et c’est son 4ème titre, celui qui confirmait son retour au premier plan après sa retraite qui ressort, par l’émotion immense causée par le meurtre en 1993 de son père. Déjà aux micros d’Ahmad Rashad, Jordan avait dédié son titre à son père : « This one is for daddy ».

« C’est une question très difficile. Car si tu me demandais lequel de mes 6 enfants est mon préféré, je ne pourrais pas te répondre non plus. Chacun des titres a sa propre personnalité, sa propre histoire, donc c’est très difficile à dire. Mais si je devais choisir, ce serait le 4ème. »

Michael Jordan a 50 ans mais son aura n’a pas diminué d’un iota. Un docu idéal pour les soirées enneigées.