Avant de se prendre le bec avec Russell Westbrook et de renvoyer son meneur piquer sa crise d’ego sur le banc, Thabo Sefolosha était venu à Los Angeles pour étalonner le statut de son Thunder. La barbe de James Harden s’est exportée malgré elle à Houston mais OKC gagne, encore et toujours. Le succès devient sempiternel chez le vice-champion NBA. Paradoxalement, c’est après une défaite face aux Lakers que Busa est allé bavarder avec le Suisse pour comprendre le parcours royal des champions de conférence en titre.
Thabo, la saison du Thunder se déroule magnifiquement bien. Nous serions même tentés de dire que c’est encore mieux que prévu. Qu’est-ce qui s’est passé après le départ de James Harden, au sein de l’équipe et dans le discours du coach pour que vous le digériez aussi vite ?
Chacun s’est posé les bonnes questions pour savoir comment élever son jeu et apporter un peu plus à l’équipe. Tout s’est fait naturellement et très rapidement. Pour tout le monde, il a fallu savoir où être encore meilleur pour garder l’équipe au sommet et faire encore mieux. Au final je dirais que la discussion a été assez simple, plusieurs joueurs sont partis et de nouveaux sont arrivés : ça fait partie du business NBA, il faut donc penser à nous ! Bien sûr voir partir James a été douloureux, mais en même temps nous n’avons pas non plus trop eu le temps de réfléchir.
Avec tout le ramdam autour de la « famille » OKC, nous aurions pu penser que ce divorce inattendu allait peut-être casser quelque chose. Finalement vous êtes presque meilleurs…
On a assez de talents sur le terrain pour continuer de gagner des matches et les nouveaux venus rentrent parfaitement dans l’état d’esprit de l’équipe. Il n’y pas vraiment eu de problème pour tourner la page, et puis de toutes façons nous n’avons pas eu le temps de pleurer les départs. C’est la NBA qui veut ça, tu peux perdre des potes à tout moment. Maintenant ils ne sont pas non plus en dehors de la NBA et sont encore vivants. On peut encore se voir et s’appeler. Dans l’ensemble au final, c’est bien pour tout le monde.
D’accord, mais comment expliquer un temps d’ajustement quasi inexistant ?
Tu sais, on a gardé le même cinq et un remplaçant important comme Nick (Collison) est encore là. Kevin Martin a peut-être un jeu différent de James mais tous les deux sont des scoreurs. Donc comme avec James, le coach s’appuie énormément sur Kevin en sortie de banc pour mener la « second unit ». Il y a beaucoup de similitudes avec la saison passée, même si quelques joueurs sont différents. La philosophie est la même, nous sommes dans la continuité.
La dernière fois que vous étiez venus au Staples Center, déjà face aux Lakers, on a vu Scott Brooks piquer une grosse colère sur un temps mort dans le dernier quart temps, alors que l’équipe menait encore de 16 points. C’est symptomatique d’un souci d’exigence et du détail appris lors des deux derniers playoffs ?
Un peu… Mais tu sais, on a déjà appris que ce soit les deux dernières saisons ou depuis le début de celle là. Il y a eu quelques matches cette année où nous étions largement devants au début du 4e et les gars en face sont revenus. Donc je pense que ce coup de sang, c’était pour envoyer un message aux jeunes et à ceux qui jouent moins. Il a voulu leur faire comprendre que ce n’est pas parce qu’on est devant qu’il faut venir sur le terrain pour faire ses stats et penser à sa pomme. Nous avons une façon de jouer et il faut la respecter. C’était ça le message !
Quand Kevin Durant assure qu’OKC est en mission et que chaque match est disputé comme le dernier, tu confirmes ?
Oui c’est comme ça qu’on voit les choses, même si après une défaite comme ce soir c’est un peu plus difficile. Pour moi l’important n’est pas de gagner chaque match aujourd’hui, bien que ce soit un peu le but. L’essentiel c’est de construire ce qui fera la victoire finale en juin en observant où sont les détails importants, ce qui nous manque, comment améliorer ce qu’on fait mal et s’appuyer sur ce qu’on fait de bien.