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Gary Payton : « Défendre sur John Stockton était plus difficile que sur Michael Jordan »

C’est à l’occasion d’un événement And One que Gary Payton réapparaît sur le radar basket. Et le magazine New Yorkais Slam n’a pas raté l’occasion de croiser celui que l’on appelait « The Glove. »

Tout y passe dans une interview fleuve où Payton répond à des questions concernant aussi bien son parcours professionnel et sa montée en puissance à Seattle que son point de vue sur la ligue telle qu’elle est à l’heure actuelle.

Fidèle à son équipe des Sonics, il cite encore Shawn Kemp avec nostalgie, rappelant leur amitié de longue date, et se prépare avec excitation à ressusciter l’équipe qui a fait leur gloire. L’accord est passé pour la construction d’une nouvelle salle, et le Nord-Ouest pourrait retrouver sa folie jaune et verte sous peu. On n’attend rien de moins !

Tu es reconnu comme étant un des plus grands défenseurs sur ton poste, celui de meneur de jeu. Comment cela t’est venu ?

J’ai très tôt placé ma fierté sur la défense. Quand je suis allé à la fac avec l’entraîneur légendaire Ralph Miller d’Oregon State, il m’a dit dès le premier jour. « Ecoute, si tu fais les efforts nécessaires, tu pourrais être un des plus grands défenseurs de l’histoire du basket. » Donc j’ai fait les efforts nécessaires à la fac, et puis je me suis amélioré d’année en année. Mais à mon époque, ce n’était pas acceptable de s’échanger des paniers et de finir à 35 points comme ton adversaire direct. Ça ne servait à rien car tu n’aides pas ton équipe à gagner. Donc je me suis dit qu’il valait mieux bien défendre, voler des ballons et aller mettre des paniers de contre attaque. C’est comme ça que tu gagnes le respect. Les gens ont commencé à dire : « Personne ne passe GP en défense ». Je pense que tu gagnes plus le respect des gens par la défense. Si tu peux tenir Michael Jordan, si tu peux tenir Kevin Durant, si tu peux tenir Kobe Bryant – en tous cas, les ralentir à 17 ou 18 points au lieu de 35, là tu fais la différence entre une victoire et une défaite.

Comment devient-on un défenseur forcené comme tu pouvais l’être ?

C’est un état d’esprit. Quand tu sais que tu as de bonnes mains et de bons appuis, tu sais que tu peux être très fort si tu fais les efforts. Mais quand il faut défendre, il faut être prêt à le faire pendant un match complet de 48 minutes. Les gosses aujourd’hui, ils se disent : « OK, je vais défendre dur pendant 5 ou 6 minutes. » Et ensuite, s’ils ne trouvent pas leur rythme en attaque, ils utilisent toute leur énergie pour marquer des paniers. Ce qu’ils ne comprennent pas, c’est qu’en défendant dur, ils vont avoir des paniers faciles. La défense nourrit l’attaque.

Tu as parlé de MJ. C’était le duel des Finales 96, comment c’était de défendre sur lui et d’essayer de le battre pour la consécration ultime ?

Je regrette de n’avoir pas défendu sur lui plus tôt dans la série. Les gens ne se souviennent pas mais j’ai commencé à le prendre en défense qu’au match 4. J’étais blessé au mollet les trois premiers matchs et on était déjà à 0-3. Je l’ai récupéré sur le tard et il était déjà chaud. J’ai dit à George Karl, « Mets moi sur Michael. On n’a plus rien à perdre, on est à un match de l’élimination, c’est les Finales. » Je l’ai tenu à 25 points au match 4, et à 22 sur les deux suivants [en fait, Jordan score 23, 26 puis 22, ndlr]. Si j’avais pu défendre sur lui dès le début de la série, on aurait eu une chance.

« Je mets Kobe parmi les joueurs de la vieille école »

Tu penses quoi de la nouvelle génération de joueurs dominants ? Penses-tu qu’ils pourraient rivaliser avec les meilleurs joueurs de ton époque ?

Franchement, c’était un autre temps. Je vais te dire : je mettrai Kobe dans la vieille école car il est arrivé dans la ligue en 96 et il a eu toutes ses galères durant mon époque. Les gens ne savent pas qu’il avait des problèmes à tous les niveaux : il ne pouvait pas marquer, il prenait des mauvais tirs. Et puis il a appris. Il a appris de vétérans comme MJ, comment faire les choses. Et c’est pour cela que Kobe est si fort maintenant – parce que quand il était jeune, il cherchait les vétérans pour leur demander conseil. Mais quand tu arrives dans une équipe maintenant, tu n’as plus ça. Les vétérans ont 22 ans, et ils sont des superstars. Donc si j’ai 19 ou 20 ans et que je débarque, pourquoi devrais je te lécher les pompes ? Comment tu vas m’aider à m’améliorer ? Quand j’étais dans la ligue, il y avait un gars comme Xavier McDaniel qui avait déjà roulé sa bosse 9 saisons. Et ils m’apprenaient à jouer au basket comme il faut. Et puis, il y avait Nate McMillan aussi, qui m’a énormément aidé. Et puis quand tu te ratais, tu devais aller t’asseoir sur le banc pour y réfléchir à deux fois. Maintenant, si tu te rates, tu continues à jouer parce qu’ils t’ont drafté si haut que tu dois continuer à jouer. Et personne ne se dit que ce n’est pas la bonne solution.

 

Tu as connu George Karl qui est lui, pour le coup, un représentant de cette vieille école…

J’ai eu tellement de chance de jouer pour George. Il a les qualités de la vieille école qui te font gagner les matchs. Il te dit comment ça va se passer, traite tout le monde de manière égale et comme un homme, et si tu fais les efforts, il t’aidera à chaque étape de ton développement. Je n’oublierai jamais, en 1992, quand il est arrivé à Seattle et qu’il m’a remis à ma place. Il m’a dit dès le premier jour, si tu n’améliores pas ton jeu, je vais t’échanger. Il a dit ça à Shawn Kemp et à moi. Ce n’était rien de personnel. Il a juste dit : « Je t’ai vu sur des vidéos, cette équipe t’a choisi en numéro 2 et tu n’as rien fait pour elle pendant 2 ans ; donc je ne vois pas pourquoi je te garderai. » Et il a dit la même chose à Shawn. Pour nous mettre sur le bon chemin, il nous a fait jouer en ligue d’été alors qu’on était tout les deux dans notre troisième année. Et on a tué la ligue d’été à Utah. On est resté un mois et demi à Utah parce que le coach nous l’avait demandé. Et puis, l’année d’après, Shawn et moi faisions partie de la sélection All Star. Donc avec coach Karl, tu sais que tu vas être poussé à progresser et à optimiser ton potentiel, et c’est pour ça que c’est un des plus grands.

 

Tu as joué 17 ans en NBA et tu n’as seulement raté qu’une vingtaine de matchs dans ta carrière…

Oui et encore, la plupart, c’était à la fin de ma carrière – à Miami, j’ai raté 9 matchs en deux ans. Donc en fait pendant ma carrière, j’ai raté seulement 12 matchs. Et j’en ai raté 5 à cause de suspensions. J’allais à la baston et ce genre de trucs. Donc j’ai seulement raté deux ou trois matchs pour cause de blessure dans le fond.

« Le secret de ma longévité : je jouais beaucoup et je m’entraînais peu. Ça n’a pas marché pour Allen Iverson… »

Comment as-tu réussi à être aussi costaud pour durer ?

J’étais très intelligent. Quand j’ai commencé à jouer, je jouais beaucoup de minutes. A un moment, et durant deux ou trois ans, je jouais 46 minutes par match. Donc, ce que je faisais, c’est que je ne m’entraînais pas beaucoup. George Karl me disait d’aller dans le jacuzzi, de me mettre de la glace et de venir que quand on mettait en place des choses majeures. Je m’entraînais une heure et George me laissait partir aux soins. Je gardais ma thérapie et mes massages en sorte que quand je jouais, je pouvais tout donner pendant 46 minutes parce que j’avais l’énergie qu’il fallait. J’ai eu cette routine pendant un long moment. Et ce qui est marrant, c’est que je l’ai dit à Allen Iverson et il a essayé de faire la même chose, mais pour lui, ça n’a pas vraiment bien marché…

Et cette réputation de trash-talker, ça te vient d’où ?

La plupart du temps, c’était pour me motiver moi-même. Si je suis en train de faire un mauvais match et que je ne suis pas mentalement dans le match, la seule manière était de faire dans le trash talk. Les entraineurs adverses prévenaient leur joueur de ne rien me dire qui pourrait me réveiller. Mais les gars se laissaient toujours tenter. Et souvent, je commençais à leur parler et je retrouvais mon jeu. Et puis je pouvais commencer à parler à tout le monde, y compris les arbitres. Si je me prenais une technique, ça me motivait encore plus parce que je voulais montrer aux arbitres de quoi j’étais capable. Le trash talk, ça m’a toujours permis de retrouver mon jeu.

 

Tu as remporté la bague avec Miami en 2006, ça signifiait quoi pour toi ? C’était une consécration pour ta carrière, un grand ouf de soulagement…

Ça ne voulait pas dire grand-chose pour moi, parce que je pensais avoir prouvé à travers ma carrière ce que je pouvais faire sur un terrain. Mais, quand tu écoutes les gens parler de Charles Barkley, Karl Malone ou John Stockton, ils disent toujours qu’ils sont parmi les meilleurs mais qu’ils n’ont jamais gagné le titre. Je ne voulais pas ça, et maintenant, personne ne peut dire ça. Mais ça ne retire rien à ce que j’ai fait avant cette bague. Car ceux qui connaissent le basket savent très bien quel joueur tu es, avec ou sans une bague.

 

C’était quoi la différence entre le Miami qui gagne en 2006 et l’équipe des Lakers qui perd 4-1 contre Detroit en 2004 ?

Les gens ne saisissent pas la complexité de la situation en 2004. D’abord, l’équipe était incomplète. Si Karl Malone ne se blesse pas, on aurait dû gagner. Ensuite, Shaquille O’Neal se battait pour être le patron des Lakers. Et puis, troisièmement, Kobe Bryant était sur le banc des accusés avec cette histoire de viol. Le mec croyait qu’il allait passer le reste de sa vie en prison. Il n’avait pas vraiment la tête au basket à ce moment-là, et franchement, on ne peut pas l’accabler. J’aurais certainement pensé la même chose. Il allait chaque jour à Denver, il ne pensait pas qu’il allait s’en sortir. Tout le monde disait qu’il allait perdre son procès. Et puis, il a perdu sa femme. Il devait retrouver le contrôle dans sa vie. Donc, les gens ne voient pas qu’il n’avait plus sa combativité, et nous avions plein de problèmes. Mais en plus, ce que les gens oublient, c’est qu’on était à 19-2 quand on a tous joué ensemble. Karl en était à 19 points, moi à 20, Kobe à 17, et Shaq à 18. Et puis Karl s’est blessé et tout le monde s’est arrêté de jouer.

 

Qui est le jouer le plus dur à défendre pour toi ?

John Stockton.

 

Et pas de Michael Jordan ?

Oui et de loin. Michael Jordan était athlétique et pouvait faire ce qu’il voulait grâce à ses qualités physiques. John Stockton n’était pas de ce genre. Il devait utiliser sa tête et te battre avec les écrans, avec sa précision et son QI. Il ne pouvait pas se créer son shoot mais il était plus intelligent que tous les autres. Personne ne pouvait défendre le pick and roll de Stockton et Malone. On savait exactement ce qu’ils allaient faire, mais on n’arrivait pas à les arrêter.

 

Le meilleur joueur avec lequel tu as joué ?

Shawn Kemp. Moi et Shawn on a créé notre dynastie ensemble. C’est mon gars jusqu’à ce jour. J’ai joué avec beaucoup de mecs dans ma carrière, mais moi et Shawn, on s’est trouvé dès le début à Seattle.

 

A propos de Seattle, tu as récemment participé à une manifestation pour ramener une équipe NBA. Où en es-tu dans ce projet ?

Ça avance bien. On vient de signer l’accord pour la nouvelle salle, et la NBA nous a donné son aval pour trouver une équipe. Toutes les pièces sont en place pour qu’on entame le mouvement, et on essaye de travailler pour avoir une équipe la saison prochaine. En 2015, la nouvelle salle sera prête. Donc si tout se passe selon le plan, on devrait rouvrir la Key Arena pour y jouer une saison pendant que l’autre salle se construit.

 

J’imagine que tu veux être de cette nouvelle aventure…

Oui, c’est clair. Je m’imagine bien dans un rôle au sein du staff dirigeant. Je suis impatient de commencer.

 

 

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