Le sourire est authentique, sincère. Les yeux brillent de candeur et d’excitation. De gratitude aussi. A 36 ans, après 14 saisons en NBA (19,5 pts et 7,9 rbds de moyenne), deux All-Star Games et 6 campagnes de playoffs, Antawn Jamison réalise son rêve : rejoindre un gros calibre et jouer le titre.
Complément idéal du Big 4 angelino, l’attachant Tar Heel, que Mike Brown utilisera en 4 comme en 3 en sortie de banc, a partagé son bonheur lors du Media Day.
Première partie d’un entretien touchant.
Antawn, depuis que tu as signé aux Lakers, tout le monde, que ce soit les médias, les joueurs ou les fans, répètent à quel point tu conviens parfaitement à cette équipe et ce projet. C’est déjà une première victoire non ?
C’est le plus grand compliment que je puisse recevoir, savoir que mes coéquipiers me respectent, et qu’ils sachent que je ferai tout mon possible pour faire avancer l’équipe et la rendre meilleure. C’est la seule chose qui compte! Je ne suis pas là pour marquer un maximum de points ou vouloir jouer la star. Je suis juste là pour gagner. Gagner un championnat ! Tout le monde connaît ma personnalité et je vais continuer à rester fidèle à moi-même. Etre dans une telle équipe et jouer le titre dès le premier match de la saison, c’est ce que j’ai attendu toute ma carrière. Maintenant que j’ai vu et vécu beaucoup de choses dans cette ligue, pouvoir jouer ici à un tel niveau, c’est juste exceptionnel. J’ai eu l’occasion de discuter un peu avec Bill Walton et il m’a dit qu’être aux Lakers, c’était comme être dans un groupe de rock. C’est du non stop, partout où tu vas, tu as le soutien des supporters.
Apres toutes ces années de frustration, tu as enfin une grande chance de gagner le titre. Cette opportunité, tu l’abordes comment ?
C’est la seule chose qui me permet d’avancer. J’ai eu des opportunités dans le passé, mais comme maintenant jamais. Car tout le monde veut le titre, mes coéquipiers et les dirigeants en tête. J’ai parlé à Mr Buss il y a quelques semaines donc je sais à quel point tout le monde veut ce titre. Monter une équipe de All Stars et gagner 60 matches ne motivent pas les gars ici. Ce qui les motive, c’est de vouloir être en finale et aller au bout. Il m’aura fallu du temps mais après quinze ans, c’est maintenant ma chance !
Rien d’autre que le titre ne pourra te satisfaire ?
Non. J’admire les Lakers depuis des années car tu sais que quand tu viens ici, ils attendent le meilleur de tous les joueurs avec une seule finalité : le titre. Faire partie de cette franchise, mettre le maillot des Lakers, le numéro de Byron Scott avec mon nom dans le dos, quand on connaît toute l’histoire qui va avec, c’est énorme. Je sais quels sont leurs objectifs et accepter la pression, ce n’est un problème ni pour moi, ni pour mes coéquipiers. Comme je le disais avant, il m’aura fallu 15 ans pour faire partie d’un des plus grands noms du sport américaine. Je suis ici car je sais qu’on a tous le même objectif. Je suis entouré d’un super groupe, c’est rare de trouver tant de bonnes choses dans un seul endroit. Mais je sais aussi que la route est longue et qu’il va falloir se battre. Sur le papier, le mélange des joueurs d’expérience, qui ont déjà vécu des finales, avec les nouvelles arrivées est la parfaite combinaison, à nous de le prouver sur le parquet. Car après tout, on n’a pas encore joué un seul match et c’est quand même pour ça que je suis ici (sourire).
Tu es le seul joueur de l’équipe à avoir déjà joué avec Steve Nash. Tu lui dois un peu ton trophée de meilleur 6e homme non ?
Complètement, c’est grâce à lui. Je l’adore. Peu importe où je mettais mes mains, la balle était là ! Je n’avais plus qu’à mettre lay up après lay up. Les gens ne réalisent pas ce qu’il peut apporter à un collectif. Il rend le jeu tellement plus facile, c’est un gagnant. C’est aussi un joueur old school qui va d’abord voir le succès de ses coéquipiers avant le sien. Il dirige le show, il a déjà été dans toutes les situations qu’on puisse imaginer. L’année que j’ai passée avec lui à Dallas était fantastique, cette équipe m’a appris ce qu’il fallait faire pour être un professionnel, pour gagner.
Propos recueillis à Los Angeles