Nicolas Batum : « avoir de la chance, ce ne serait pas mal »

Portland ne jouera pas les playoffs. Et dans une saison marquée par une nouvelle avalanche de blessures et de transferts, les Blazers ont entamé leur reconstruction. Une situation qui pèse forcément sur Nicolas Batum, comme il le confie à L’Equipe, même si la franchise compte sur lui.

Comment vivez-vous de ne pas disputer les play-offs pour la première fois de votre carrière ?

C’est une saison de premières fois… Depuis que je suis pro, même au Mans, je n’avais jamais raté les play-offs, et toujours connu des bilans positifs. Rater les play-offs, c’est inconcevable… Et les regarder à la télé, ça va m’agacer prodigieusement. C’est aussi la première fois que je vis un changement de coach en cours de saison.

La presse locale a été très dure avec l’équipe ces derniers temps…

Oui, mais il faut comprendre. Cette équipe a engendré tellement d’espoir ces cinq dernières années, avec les drafts de Greg Oden, Brandon Roy et LaMarcus Aldridge… L’avenir était génial. Le club avait ajouté Rudy (Fernandez) et moi d’Europe, et tout marchait bien… Toutes ces promesses se sont envolées. Aujourd’hui, il n’y a plus rien.

Les Blazers n’en finissent plus d’être poissards. Pensez-vous que Portland puisse être maudit ?

Je ne sais vraiment plus. C’est difficile de comprendre. Et quand on t’annonce (la semaine dernière) que Aldridge a un problème à la hanche, qu’il doit se faire opérer, tu te dis qu’il y a vraiment un truc. C’est dingue… Enfin, on va finir la saison et on va reconstruire.

Vous n’avez pas osé répondre…

Je ne veux pas chercher d’excuses, mais ça fait trois, quatre ans que c’est la même chose. On a toujours des blessés, il nous arrive toujours plein de trucs… Je n’ai jamais cherché d’excuses dans ma vie et je ne veux pas commencer… Mais là, c’est vraiment dur.

Comment relancer la machine alors ?

Avoir de la chance, ce ne serait pas mal. Si on pouvait faire une saison sans blessés, qu’on puisse bosser avec le même groupe pendant toute une saison, ce serait bien.

Où en est votre tendinite du genou ?

Je joue avec depuis deux mois, en essayant de ne pas y penser. Mais là ça fait vraiment très mal depuis deux semaines. Le club ne veut plus que je joue les “back to back” et je ne m’entraîne même plus du tout.

Le 15 mars dernier, jour de fermeture du marché des transferts, les Blazers ont transféré Gerald Wallace et Marcus Camby, avant de couper Greg Oden et de virer l’entraîneur Nate McMillan. Comment avez-vous vécu cette folle journée de démolition ?

Je venais de me réveiller, et quand j’ai appris ça, j’ai eu envie d’aller me recoucher. À chaque fois que j’allumais mon ordinateur, il y en avait un de plus. Camby à Houston, Wallace à New Jersey, McMillan viré… Il ne me restait plus qu’à retourner dormir.