Finaliste en juin dernier avec Orlando, Hedo Turkoglu (30 ans) a pris un coup de vieux en franchissant la frontière canadienne. Le Turc a payé cash l’été passé en Pologne avec sa sélection, au sortir d’une longue saison NBA à l’issue malheureuse. Il cherche aussi sa place dans un cinq complètement vampirisé par la paire Chris Bosh-Andrea Bargnani.
Toutes ses stats sont à la baisse, à l’exception de son pourcentage à 3-points (38.3 contre 35.6 l’an passé) et des contres où son apport est complètement anecdotique.
Sa place au soleil, Hedo pouvait se la faire dès 2004. Après une saison à San Antonio, Turkoglu, alors âgé de 25 ans, se voit offrir un contrat portant sur 6 ans et 30 millions de dollars. Où ça ? A Phoenix. Le Turc peut devenir starter aux côtés de Steve Nash, Joe Johnson, Shawn Marion et Amaré Stoudemire. Bryan Colangelo, manager des Suns à l’époque (qui officie aujourd’hui à Toronto), se souvient du deal.
« Notre priorité était Mehmet Okur, que nous voulions associer à Steve Nash. Seulement, il avait reçu une offre de 50 millions de dollars d’Utah et nous ne pouvions pas rivaliser suite à l’arrivée de Steve. Notre deuxième choix était Hedo Turkoglu. Le contrat était ficelé et nous l’attendions pour un dîner qui devait officialiser le transfert. »
Une conférence de presse était même prévue le lendemain. A la place d’une signature, les Suns reçoivent un coup de fil de Lon Babby, l’agent du joueur.
« Il y a un petit problème. Orlando a appelé pour offrir 36 millions de dollars… »
Bryan Colangelo refuse d’aller au-delà de son offre initiale, 30 millions. Turkoglu signe pour 6 ans au Magic. En dernier recours, la franchise de l’Arizona engage Quentin Richardson (ensuite expédié à New York contre Kurt Thomas). Les Suns feront rêver pendant quatre saisons. Le Magic sortira de l’ornière tardivement.
Free-agent l’été dernier, Hedo Turkoglu a employé le même stratagème, faisant monter les enchères entre Portland et Toronto à partir du moment où il décida de ne plus remettre les pieds à Orlando. Les Trail Blazers lui offraient 50 millions de dollars. Lon Babby a obtenu 3 millions supplémentaires de la part des Raptors. Et « Turko » a donc pris la direction du Canada sans la moindre ambition, surtout à un an du très probable départ de Chris Bosh.
Comment justifier une telle gestion de carrière, avec des choix aussi peu sensés ?
Turkoglu s’était défendu une première fois en expliquant qu’il avait des problèmes financiers suite à un buyout en 2000. L’été dernier, il n’avait aucun souci de ce genre. Il pouvait rester à Orlando et tenter de retourner en Finales ou prendre la direction de Portland et intégrer l’équipe à suivre, de l’avis de tous les observateurs. Une formation où son expérience aurait été la bienvenue. A un titre NBA, Hedo a préféré la couleur de l’argent.
On lui souhaite d’ores et déjà une bonne retraite.