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Portrait : Rashard Lewis, smooth criminal

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L’ailier du Magic traîne comme un boulet le contrat mirifique signé en 2007.

Suspendu 10 matches cet été pour avoir failli lors d’un contrôle anti-dopage, Rashard Lewis ne sera jamais un franchise player NBA. Mais à vrai dire, il s’en moque…

Rashard Lewis est une énigme. L’ailier du Magic a échappé assez miraculeusement à la volée de bois vert qui lui était promise en cas de bide en playoffs. Il est vrai qu’Orlando n’avait pas atteint les Finales NBA depuis 1995 et que son shoot victorieux dans le Game 1 de la Finale de Conférence n’y est pas étranger. Beau cadeau pour les 20 ans d’existence de la franchise floridienne, créée en 1989. Il est vrai aussi que Lewis n’avait pas forcément plus à se reprocher que Dwight Howard et Hedo Turkoglu. Mais pourquoi diable un joueur qui émargeait à 16 M$ (18 M$ l’an prochain) bénéficie-t-il d’une clémence à laquelle un Kobe Bryant n’aurait même pas droit en rêve ? Il faut croire que l’image très propre renvoyée par le swingman du Magic, shooteur classieux et nice guy bien sous tous rapports, désarmorce toute polémique. Tout juste a-t-on haussé les épaules ce 6 août en apprenant que le finaliste NBA écopait d’une suspension de 10 matches – doublée d’une suspension de salaire – pour avoir failli lors d’un contrôle anti-dopage… Le bonhomme n’a jamais fait de vagues dans la Ligue. Il n’a jamais franchi non plus, en 11 ans de carrière NBA, le cap mental nécessaire pour devenir le joueur emblématique d’une équipe. Et pas sûr que cela soit sa priorité du moment.

Lewis a passé la seconde partie de la saison 2008-09 dans une angoisse permanente. Gianna, sa fille âgée d’un an, est tombée malade avec de fortes fièvres. Courant mars, elle a été hospitalisée dans un établissement spécialisé pour les enfants à Houston. Après une semaine, les médecins étaient toujours incapables d’établir le moindre diagnostic. Plusieurs tests sanguins se révèlent négatifs. On pense à un type de monocluéose avant de déceler un virus moins alarmant mais difficile à combattre chez un enfant. L’ailier du Magic a l’esprit ailleurs en terminant la saison régulière.

« Il n’y a rien de pire que l’incertitude dans la maladie. Et puis un enfant de cet âge ne peut pas s’exprimer autrement que par des pleurs. »

Quand Lewis doit affronter les Sixers au 1er tour des playoffs, il est incapable de se concentrer à 100%. En plus du mal qui touche Gianna, l’un de ses frères est gravement malade. Lewis doit véritablement se faire violence pour retrouver son basket face à Philadelphie, Boston puis Cleveland. Crédité de plus de 20 points de moyenne contre les Celtics, l’un des meilleurs shooteurs à 3 points de la Ligue (près de 40% sur 554 tentatives) fait donc la différence dès le Game 1 à la Q Arena avec un winning shot assassin (107-106). La troisième option offensive du Magic prend ses responsabilités. Lewis sort également un Game 2 énorme au Staples Center en Finales NBA avec 34 points. Mais la réalité finit par le rattraper. La réalité, c’est ce contrat de mammouth signé en 2007 (118 M$ sur 6 ans), le plus gros de l’histoire du Magic et le 4e plus gros de l’histoire de la NBA. Un vrai salaire de franchise player. Et Lewis est loin d’en avoir eu l’étoffe face aux Lakers. Dans le Game 4, deuxième vrai tournant de la série, il a copieusement arrosé (6 pts à 2/10). Au Match 5, il a remis ça (18 pts à 6/19).

« Je n’ai plus à me justifier par rapport à l’argent, coupe-t-il. J’ai été pris par Orlando pour permettre à l’équipe de jouer différemment, avec une forte présence intérieure et de l’adresse extérieure. Je suis un joueur d’équipe. »

Un basketteur, aussi, qui peine toujours à faire l’unanimité. Unidimensionnel, exclusivement shooteur, pas assez altruiste (1.9 pds en carrière), trop peu présent aux rebonds (5.8 en 34.6 mn) et sur la ligne des lancers francs (13 tentés sur les 5 matches de la Finale !). Désespérément trop soft, « too smooth »… Positionné power forward alors qu’il avait toujours joué small forward, au lycée puis à Seattle, Lewis propose malgré tout des match-up difficiles pour beaucoup d’ailiers forts. Lamar Odom s’en explique :

« C’est un grand shooteur à 3 points. Il bouge beaucoup et il est difficile à tenir dans le périmètre. Quand il arme son tir, tu ne peux plus le contrer. »

Un tir peu orthodoxe, impossible à retenir pour des vidéos de training sessions mais qui demeure redoutable avec un jab move très personnel. En tout cas, Otis Smith, le GM d’Orlando, ne regrette pas un instant d’avoir offert le pactole au n°9.

« Si nous sommes allés en Finales NBA, c’est aussi grâce à Rashard. Il a donné une nouvelle dimension à l’équipe en créant une menace extérieure permanente. Sans lui, Dwight (Howard) n’aurait jamais fait une telle saison. »

Faut-il accepter pour autant que dans le Match 4, Lewis ne se soit pas présenté une seule fois sur la ligne des lancers francs, lui, le troisième meilleur joueur de l’équipe dans cet exercice, alors que Howard et Turkoglu gâchaient de précieuses tentatives ? Telles sont les limites du système avec un joueur qui n’a pas de dribble lui permettant d’attaquer le cercle et qui manifeste uniquement de l’agressivité offensive sur les gros shoots. Lewis est le type même du « tweener » ni très fort, ni très rapide en défense : il joue essentiellement sur son envergure et sa longueur de bras pour poser des problèmes à des adversaires plus petits. Et après onze années sur le circuit, une évidence s’impose : le natif de Pineville (Louisiane) n’aura sans doute jamais le standing d’un franchise player. Son seul fait d’armes reste un match à 50 points contre les Clippers pour l’ouverture de la saison 2003, le 31 octobre.

C’était au Japon (plus gros total de points inscrits dans un match disputé au Pays du Soleil Levant, devant les 41 de Clyde Drexler). Il ne compte que deux sélections All-Star, en 2005 et 2009. S’il a laissé une trace à Seattle, après neuf ans passés dans « l’Emerald City », c’est pour être devenu le Sonic ayant réussi le plus de tirs à 3 points, 973 (devant Gary Payton et Dale Ellis). Parker Lewis ne perd jamais. Rashard Lewis, lui, perd souvent. Au moins, c’est un joueur sans histoires, capable de regonfler le moral d’un partenaire pris dans une tempête. Ce fut le cas avec le rookie Courtney Lee (transféré depuis chez les Nets), coupable d’avoir manqué le lay-up qui aurait pu donner la victoire à Orlando dans le Game 2 à Los Angeles.

« Tu ne vas pas garder cette tête d’enterrement tout le reste de la série quand même… Passe à autre chose. »

Qu’on ne s’y trompe pas : le small forward du Magic est un bosseur. Un professionnel exigeant qui veut absolument réussir.

« En arrivant en Floride, j’ai dû m’ajuster pour défendre plus et scorer moins. »

Ce fameux contrat lui reviendra toujours en pleine figure. Lewis n’en a cure. Il traînera le boulet s’il le faut. Et puis il n’y a pas que la NBA dans la vie. Un coup de fil de USA Basketball et il se mettra au service de la Nation.

« Il n’est jamais trop tard pour porter le maillot des USA. Même à 30 ans, je suis motivé et disposé à jouer pour mon pays. Gagner une bague de champion NBA reste l’objectif n°1 mais une médaille d’or avec l’équipe américaine m’irait bien également. »

Crédit photo : Keith Allison

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